mercredi 4 avril 2018

Les chiffres qui font sombrer le mythe de l’euro


Les discours politiques s’appuient rarement sur des chiffres résultant d’une étude comparative entre pays proches et sur des périodes de temps suffisamment longues pour être distinctes. Ils s’en affranchissent facilement en substituant la parole à la réalité brutale des chiffres ou alors ne prennent que ceux qui valident leurs discours. Le dogme unioniste pour lequel Macron, plus encore que ses prédécesseurs, a été placé à la Présidence française par la grande finance judéo-américaine, balaie ainsi les contradicteurs par deux préceptes en forme de postulats. L’UE est un gage de paix, l’UE est un gage de prospérité.

Pourtant les chiffres ne manquent pas dans les bases de données de l’Insee, de l’UE, de l’OCDE, de la Banque mondiale, du FMI, etc. Les chiffres sont à disposition, chacun peut y prendre ceux qui lui conviennent ou les travailler pour les faire parler pour se confronter à la réalité. Il en est ainsi du dogme de l’UE. Ses préceptes sont-ils vérifiés ? Pour celui de la paix, je laisse vous répondre toutes les familles de nos soldats qui ont péri en France et dans des ingérences en pays étranger sans mandat explicite de l’ONU. Je laisse aussi répondre les familles de toutes les victimes des attentats en représailles de nos incursions guerrières et illégales en terre musulmane. Mais je peux répondre sur l’argument de prospérité et simplement en partant des chiffres du PIB/habitant. Celui utilisé est le PIB/habitant en parité de pouvoir d’achat (PPA) et à monnaie constante. Il permet les comparaisons dans l’espace et dans le temps et est l’un des meilleurs indicateurs de la prospérité susceptible d’améliorer le niveau de vie de chaque individu de la population. 

Les graphiques ci-contre représentent les données brutes de départ de la Banques mondiale qui vont servir de base à cette étude. Le premier graphique représente la variation moyenne annuelle de ce PIB/habitant en comparant la période 1990-2000 avant l’euro et la période 2000-2016. Ces données brutes ne donnent pas beaucoup de renseignements, sinon que le PIB/habitant est croissant de 1990 à 2016 sauf pour l’Italie dans la période 2000-2016. On retrouve la même indication sur le deuxième graphique du PIB en milliards de dollars représentant la croissance du PIB des deux périodes 1990-2000 et 2000-2016. La croissance de la deuxième période est nettement plus faible. La moyenne de la croissance sur ces 6 pays passe de 2,47% à 1,19%. Toutefois il faut noter la crise financière de 2008-2009 de la deuxième période.



Pour aller plus loin il faut travailler ces chiffres. Sur le premier graphique suivant la période en bleu 1990-2000 montre que la France et l’Allemagne affichaient une évolution de l’ordre de 1% par an de l’indicateur PIB/habitant, valeur notoirement inférieure au Royaume-Uni, à l’Italie, à l’Espagne. Celle-ci dépassait d’ailleurs les États-Unis. La deuxième période montre un affaiblissement général de la variation annuelle et une variation relative importante entre les pays. Le pays qui s’en sort le mieux est l’Allemagne, puis le Royaume-Uni. La France et l’Espagne font nettement moins bien que les États-Unis et l’Italie tombe dans une grave récession de cet indicateur. Le deuxième graphique ne fait qu’illustrer ces évolutions d’une manière plus claire en représentant les écarts par pays entre les deux périodes.
 
On peut désormais en tirer des conclusions très solides. La première est que l’évolution économique mondiale s’est nettement dégradée entre les deux périodes. Si la croissance du PIB été divisée par un facteur supérieur à 2, la variation du PIB/habitant a même pu devenir négative pour l’Italie. On trouverait la même chose pour Chypre et la Grèce. On voit bien sur le dernier graphique que les États-Unis ont été frappés un peu plus durement que la France mais que ceci s’est fait au détriment de l’Espagne et surtout de l’Italie. Ce processus de vase communiquant se voit encore plus nettement sur la performance de l’Allemagne, le seul des 6 pays à afficher une valeur de croissance du PIB/habitant entre 2000-2016 supérieure à la précédente période. 

L’Allemagne reste le pays bénéficiaire du passage à l’euro dans l’UE et sa croissance du PIB/habitant dans la période de l’euro dépasse celle des États-Unis. Le Royaume-Uni les dépasse aussi alors que la France est nettement en arrière avec l’Espagne, sans parler de l’Italie en déconfiture. Le passage à l’euro a cassé la dynamique espagnole et le grand perdant est l’Italie dont le PIB/habitant dépassait celui de la France en 1990 et était à égalité avec l’Allemagne. La zone euro est une zone allemande de l’euromark et la livre montre qu’elle permet au Royaume-Uni de faire mieux que les trois autres grands pays de la zone euro et même que les États-Unis. Elle n’a aucune raison de craindre le Brexit. L’euro tue les pays du Sud de l’UE, hormis Malte, paradis fiscal protégé. 

Certains pensent que le danger du Frexit est l’abandon de l’euro. 

L’euro est la manière élégante de prédation de l’Allemagne 

Comme l’UE est le carcan économique et militaire 

Imposé par l’hégémonie américaine de l’OTAN 

Et par son mondialisme sans contraintes. 

Pour sortir de l’euro sortons de l’UE !
 
Claude Trouvé 
04/04/18

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