dimanche 22 avril 2018

La France, Etat-voyou néocolonialiste, va perdre l’Afrique


Adossée à la puissance américaine et aux ordres des directives européennes, la France a non seulement perdu une partie de son indépendance dans sa politique étrangère en suivant, voire en précédant, la politique hégémonique américaine, mais avec l’accord tacite de cette dernière, elle a continué une politique néocolonialiste sur l’Afrique francophone. Le suivi de la politique étasunienne va encore se concrétiser par la « convocation » à Washington d’Emmanuel Macron et d’Angela Merkel sur fond de politique étrangère concernant l’Iran, la Syrie et la Russie, sujets sur lesquels Donald Trump va chapitrer ses principaux vassaux. Pour ce qui concerne l’Iran, Trump apparaît vouloir s’en occuper seul avec la visite annoncée en Chine du Secrétaire d’Etat au Trésor. Si on peut penser à une attitude prudente de l’Allemagne, on peut craindre de voir Macron céder à Trump après avoir arraché 6 milliards à l’Arabie Saoudite et la promesse de fourniture de réacteurs nucléaires moyennant une compensation par le durcissement du traité nucléaire avec l’Iran.

Aux yeux du monde la France apparaît désormais comme un Etat-voyou, ne respectant ni ses engagements internationaux, ni la souveraineté des Etats. Nos interventions en Libye, au Mali, en Irak et en Syrie, et notre rupture de contrat avec la Russie sur les navires Mistral, ne sont que les évènements les plus médiatisés d’une politique étrangère irrespectueuse des conventions internationales. Sarkozy a même montré que le vote de son propre peuple sur la Constitution européenne n’était pas respecté. Cette désinvolture, ce non-respect de son peuple et des autres nations, a finalement des revers terribles que la France va rapidement payer cash. Le premier retour des sanctions contre la Russie s’est traduit par un coup bas porté à l’agriculture française et ses exportations vers ce pays, coup bas qui ne se limitera pas à la durée des sanctions mais un coup bas quasi définitif, quasi irrécupérable. Pourquoi ?  Parce que la Russie a réagi en développant sa production de produits alimentaires en particulier en viande et en fromages, produits que nous exportions. Tout cela se traduit par un pied de nez russe et un discrédit dans l’esprit d’un peuple qui a retrouvé sa fierté. 

Mais il y a un domaine qui fait partie intégrante de la politique française depuis plusieurs siècles, c’est l’emprise de la France sur l’Afrique, et même au-delà, emprise faisant d’elle la deuxième puissance coloniale mondiale. Cette politique a été initiée par François Ier qui a contesté le partage du monde par les Portugais et les Espagnols avec l’assentiment du Pape. C’est la mission de Jacques Cartier et sa découverte de Terre-Neuve et de l’embouchure du Saint-Laurent en 1534 et le début de la puissance maritime française qui ne va plus cesser d’explorer le monde après la mort du roi, surtout après la rénovation de la marine par Colbert. C’est à partir de la fin du XIIème que la France a commencé à se construire son premier grand empire colonial. C’est la conquête de l'Algérie en 1830 représente un premier pas vers un renouveau de l'empire colonial français. Il sera surtout celui de la Troisième République qui permet de prétendre à un second espace colonial français, essentiellement en Asie et en Afrique avec le Niger, l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, le Bénin, la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, le Tchad, une partie du Congo-Brazzaville, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Burkina Faso, le Gabon, une partie du Cameroun, Madagascar et Djibouti.

J’ai connu le découpage de l’Afrique en Afrique de l’Ouest et en Afrique équatoriale. C’était l’époque où la France pillait les ressources minières mais donnait plus qu’elle ne recevait en particulier dans les infrastructures et la santé. Tout ceci a bien changé avec la politique néo-colonialiste actuelle. Si la France a gardé son aura auprès des africains jusqu’en 1974, la collusion-corruption avec les chefs africains promus et adoubés a depuis commencé. Désormais nous « protégeons » notre domaine d’emprise des sociétés françaises sur les ressources africaines par la corruption des chefs d’Etat, les bases militaires et leurs interventions à la demande, comme au Mali et en Côte d’Ivoire. Ceci n’échappe, ni aux autres chefs d’Etat africains qui ont acquis leur indépendance, ni aux migrants dont la grande majorité vient de nos ex-colonies. Au Maroc ou en Algérie et selon les observateurs, on peut observer les nombreux migrants d’Afrique subsaharienne cherchant à parvenir dans « l’eldorado » européen, on se rend compte d’une réalité indéniable : Sénégalais, Maliens, Ivoiriens, Guinéens et d’autres représentants de pays appartenant encore au fameux système de la Françafrique ne représentent probablement pas moins de 90% de ces migrants. Si l’on trouve très peu d’Angolais, de Namibiens, de Nigérians ou d’Équato-Guinéens, dans le flot prêt à risquer sa vie pour traverser la Méditerranée, ce n’est pas par hasard, c’est que le néocolonialisme à la française n’y appauvrit pas ces peuples souverains. 

Non seulement nous avons détruit la Libye, mais le faisant nous avons fait sauter le verrou économique de la Jamahiriya libyenne de Kadhafi, qui pouvait se permettre d’accueillir un bon nombre de ces migrants et de leur offrir une vie décente sur le continent africain, sans avoir à traverser la Méditerranée. Si dans notre domaine d’influence néocoloniale, un leader patriote africain essaie de faire bouger les lignes, ou en d’autres termes de diversifier ses partenariats avec le monde extérieur, il fait immédiatement face à une rébellion armée orchestrée par l’Occident, à une tentative de putsch, ou si besoin à une intervention des forces spéciales françaises, comme l’opération Licorne en Côte d’Ivoire. Mais de Bamako à Bangui et d’Abidjan à Douala, les forces néocoloniales finiront par perdre pied. La Chine et la Russie ouvrent à rue africaine, l’option d’un monde multipolaire de partenariat respectant la souveraineté des peuples. Ils investissent mais dans le cadre d’accords librement consentis. L’Occident prend peur, à Londres, à Paris et à Washington. Pourquoi ?

Parce que l’Afrique c’est un marché de 1,2 milliards d’habitants en croissance exponentielle, et des ressources minières de 97% des réserves mondiales de cuivre, 80% de celles de coltan (minerais dont on extrait le tantale et le niobium), 50% de celles de cobalt, 57% de celle d’or, 20% de celles de fer et de cuivre, 23% de celles d’uranium et phosphates, 32% de celles de manganèse, 41% de celles de vanadium, 49% de celles de platine, 60% de celles de diamants, 14% de celles de pétrole et surtout des gigantesques découvertes gazières au Mozambique, en Tanzanie, et plus récemment au Sénégal et en Mauritanie. Voilà de quoi attirer les convoitises du monde entier.

Mais la politique hégémonique américaine sur laquelle se cale les pays occidentaux, n’a plus l’attirance de l’Afrique souveraine et les moyens de pression viennent en concurrence désormais avec une autre politique mondiale, celle du monde multipolaire qui représente déjà une alternative plus attractive pour les peuples africains, surtout ceux souverains. La France, soumise à la politique unipolaire américaine, et engluée dans l’UE où l’Allemagne et ses satellites qui ont un profond mépris pour les anciennes possessions d’Outre-mer et d’Afrique françaises, est en train de perdre pied en Afrique dans ce qui va devenir l’un des grands pôles économiques de demain. Mais notre aveuglement ou notre soumission, comparable à l’abandon de la Louisiane, nous fait mener une politique d’abandon pour nos possessions d’Outre-mer à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie, en Guyane, qui ne peut que se traduire par la montée des mouvements indépendantistes et faire reculer l’influence de la France dans le monde, son indépendance et son essor économique, culturel et linguistique. A ce stade il est difficile de trancher entre la bêtise, l’aveuglement, et une politique délibérée de rétrécissement de la France dans le giron allemand et américain, bien que je penche pour la seconde alternative.


La France a entrepris une politique d’autodestruction tous azimuts 

Elle gâche un à un tous ses fleurons économiques et territoriaux

Pour une dissolution dans une politique pangermanique 

Dont les États-Unis ont toujours pensé se servir.

Les États-Unis d’Europe sont toujours le rêve 

Des dictateurs et de ceux qui pensent

Qu’ils seraient le couronnement de 

Leur puissance… de Hitler à ? 

Cherchez, vous trouverez…


Claude Trouvé 
22/04/18

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