mardi 2 janvier 2018

Deux grandes propagandes qui nous menacent



Les grands médias, journaux et télés, nous servent à profusion des exégèses politiques, d’une part sur la grande vision de Macron, son art du discours, sa volonté de changement, voire son aura à l’étranger, et d’autre part sur les avatars des partis dits d’opposition luttant contre leur décomposition. On ne sort pas de ces discours sans intérêt si ce n’est pour éviter les vrais sujets sur lesquels ces journalistes politiques devraient débattre à savoir l’économie, et la géopolitique, car la doxa présidentielle ferme le débat en permanence. Sur l’économie, la discussion sur l’importance de la monnaie est occultée et sur la géopolitique on a le discours sans nuance contre la Russie, l’Iran et la Syrie, avec aucune occasion manquée pour détruire et ridiculiser Trump alors que nous suivons sans hésitation les puissances occultes, ou politiquement influentes qui exigent de lui la politique militaire hégémonique et la vassalisation de l’Europe. Ce paradoxe ne choque apparemment personne. Pour le reste des médias, c’est les jeux du cirque qui tissent un voile sur la réalité pour nous endormir, voire nous abêtir.

Un sujet géopolitique a néanmoins retenu l’attention des médias, c’est le référendum catalan, son résultat et l’attitude du gouvernement espagnol. Chacun y va en supputations sur l’issue de ce combat mais aucun débat de fond ne s’instaure sur les causes du phénomène de régionalisation qui se généralise, ni sur ce que cela peut cacher sur l’évolution de nos pays européens, ni encore moins sur ce qui est souhaitable pour notre avenir. Qui fait remarquer qu’il s’agit d’un phénomène strictement européen ? Bizarre non ? Voyons-nous la Russie prôner la régionalisation ? Non, elle reconstruit patiemment l’URSS sur un mode de coopération étroite avec la plupart des anciennes républiques soviétiques, et profite d’un référendum d’indépendance de la Crimée pour la faire revenir sur la Russie, sa place historique. Voyons-nous la Chine aller dans le sens du démembrement du pays ? Ecoutez les vœux du Président Xi Jinping et vous constaterez que ce n’est pas son souci mais celui de continuer à conduire la Chine vers un avenir plus puissant et plus heureux. Donald Trump a-t-il le moindre souci sur un éclatement des Etats-Unis, où pense-t-il plutôt à faire venir le Canada dans son giron ? Le Mexique et le Canada rattachés aux USA c’est évidemment un objectif plus plausible. 

Alors pourquoi sommes-nous dans une spirale de « morcellisation » des nations pour ne pas dire de désintégration des nations ? Posez-vous la question de savoir pourquoi la Belgique, l’exemple même d’un pays voué à l’éclatement, y résiste toujours. Vous serez en voie de compréhension. Si la Belgique existe toujours c’est que son éclatement serait un coup de poignard symbolique dans la construction européenne en voie de fédéralisation. Où s’est réfugié le Président catalan ? A Bruxelles. Et pourquoi y vit-il comme un poisson dans l’eau ? Si l’UE le considérait comme un paria pour défier l’autorité de son pays, il serait déjà dans les geôles espagnoles. L’UE joue masquée, soutient mollement l’Espagne, se tait sur la Corse, mais il est évident qu’elle se réjouit de cette évolution. Elle se réjouit de voir le Royaume-Uni en proie à des forces centrifuges et met de l’huile sur le feu avec l’Ecosse et l’Irlande du Nord à l’occasion du Brexit. Y-a-t-il eu la moindre condamnation de ces mouvements d’indépendance alors que l’UE intervient de plus en plus sur tout ?

Il faut ouvrir les yeux, la régionalisation de l’Europe est en marche et tous les pays qui auront eu du mal à se constituer seront les premiers à se dissoudre. Mais tous seront concernés, les plus petits pays et les plus nationalistes résisteront, comme la Pologne et la Hongrie, mais ils devront aussi se battre. La France ferme les yeux, on entend même des citoyens qui disent, à propos de la Corse, « bon débarras ». C’est avoir une opinion à courte vue, il faut au contraire tout faire pour que la République reste une et indivisible. Napoléon ne dirait pas autre chose. Prendre en compte les besoins spécifiques d’une région n’est pas lui donner son indépendance. En particulier la langue française doit rester la langue officielle. Le pas fait dans l’acceptation de la langue corse comme langue officielle comme le français est un signe que le gouvernement français joue le jeu de la régionalisation de l’UE. 

La Bretagne est un exemple à méditer. Les langues bretonnes y étaient fortement implantées encore il y a un siècle. L’apprentissage du français s’y est fait par l’école et par la volonté des gouvernements français. La très grande majorité des bretons est encore foncièrement attachée à son appartenance à la France et à sa langue. Néanmoins un foyer d’indépendantistes actifs et déterminés sent son heure venue et sait avoir la bénédiction des autorités européennes, bénédiction cachée bien sûr mais acquise pour l’avenir. Les catalans des Pyrénées-Orientales ne sont pas insensibles aux évènements catalans d’Espagne tous proches d’eux aussi par la langue. Le Brexit a montré que la sortie de l’UE était possible, avant il était facile de dire que c’était impensable et la messe était dite. Si la Catalogne est acceptée comme candidate à l’indépendance, tôt ou tard, il en sera de même pour la Corse, et alors des moyens financiers parviendront aux séparatistes bretons par des voies détournées leur permettant de marquer les esprits par la propagande médiatique.

On a le temps de voir, direz-vous. Non ces choses-là meurent rapidement de leur belle mort ou elles prennent une trajectoire inéluctable. Vous ne le croyez-pas ? Alors lisez ceci. Dans une tribune au « Monde », la politologue allemande Ulrike Guérot considère qu’après le scrutin catalan, le concept d’Etat-nation est dépassé. Le temps est venu de rénover les institutions du continent au profit d’une République européenne. L’Allemagne veut détruire les états nations en Europe par le processus de régionalisation. Il s’agit de faire éclater les nations en « tribus » qui s’affronteront les unes contre les autres (ethnicisation), comme l’explique si bien pierre Hillard.

Car c’est un fait : les États sont aujourd’hui tous acquis à l’idée suivant laquelle la meilleure chose qui pourrait advenir aujourd’hui à l’Europe serait l’érection d’un super-État européen. (Les États est-européens sont, il est vrai, sur une ligne différente.) L’un des meilleurs moyens pour réaliser l’UE fédérale est de procéder progressivement à une régionalisation, régionalisation où l’Allemagne est la mieux armée pour subsister. Contrairement à la France, la constitution allemande peut s’opposer à toute incursion de l’UE qui ne serait pas validée par la Cour de Karlsruhe. 

Dotée d’un noyau central réalisant le vieux rêve du pangermanisme avec des États du Nord, de l’Est et du Centre, très imbriqués économiquement dans l’espace germanique, l’UE s’ouvrira sur le l’Ouest et le Sud, faibles économiquement mais constituant un marché important et une ouverture sur la Méditerranée. L’Europe fédérale régionalisée sera allemande, n’en doutez pas. Il faut s’attendre à voir Macron et Merkel agir dans ce sens en soutenant une propagande pour persuader les peuples de la nécessiter de s’unir plus étroitement. D’ailleurs en l’absence provisoire de Merkel sur la scène européenne, Macron est investi de cette tâche. Les régions auront de plus en plus l’oreille de la Commission européenne et toutes l’ont bien compris. En France les présidents des nouvelles grandes régions ont l’avenir devant eux. C’est un pas que Hollande a franchi en nous faisant croire que c’était pour des raisons d’efficacité et d’économie. L’Europe fédérale est en marche. Comme disent les chinois, en nous montrant le doigt, il nous cachait la lune sur laquelle le doigt pointait. Cela évitera soit de vous demander votre avis soit de vous voir vous égarer dans la contestation d’une démocratie moribonde.

La propagande va aller bon train en particulier avant les prochaines élections européennes et la pression médiatique va enfumer les français. Mais il y a un autre axe de propagande qui court vers le même but, c’est l’immigration. Elle est le fer de lance d’une homogénéisation de l’Europe avec l’introduction d’une civilisation totalement différente à lien religieux très fort et conquérant.  L’Allemagne y puise l’occasion d’y résoudre son seul problème : la démographie. On en parlera dans le prochain article.

Enfumés d’élucubrations sur les combats politiques 

La plupart ne voit pas vers quoi on les entraîne.

Quand le voile se déchirera il sera trop tard. 

Souhaitons que certains d’entre nous

Gardent encore les yeux ouverts 

Sinon la France disparaîtra !
 
Claude Trouvé 
02/01/18

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