dimanche 12 novembre 2017

Paradise papers et mondialisation


La publication par Le Monde des résultats d’une enquête, ayant associé des médias et des journalistes du monde entier sur les paradis fiscaux, a pris le premier plan de l’actualité en concurrence avec le harcèlement sexuel. C’est la vie trépidante actuelle où l’on passe d’une révolte avec tous ses excès à une autre. On n’a même plus le temps de réfléchir au-delà du réflexe de premier degré qui fait plus la part belle à l’inconscient qu’au conscient et donc à la réflexion. Si le harcèlement sexuel est un sujet grave dans la vie sociale d’un pays, il n’est pas nouveau et mérite de ne pas prendre des solutions à la légère qui peuvent porter atteinte à la liberté de chacun sans apporter de résultats significatifs. C’est l’immédiateté de la réaction du gouvernement qui prend le pas sur son efficacité. Par ailleurs des dérives graves, comme l’incitation à la dénonciation, peuvent avoir des conséquences catastrophiques dans la vie en société. On observe les mêmes réactions à chaud sur les Paradise papers. Le sujet est loin d’être nouveau et depuis Sarkozy, la fin de ceux-ci était quasiment actée… soi-disant ! Mais tout-à-coup des médias font la une sur un sujet bien connu et qui ne peut être résolu qu’au niveau mondial parce que ceux, qui s’adonnent en force à cette soustraction à l’impôt, sont ceux qui deviennent assez puissants pour braver les pays qui feraient semblant de s’y opposer et encouragent ceux qui en tirent profit.

Placer ce sujet sur un plan moral relève de l’hypocrisie. Ce l’est de dire que des individus ou des personnes, en ne payant pas l’impôt qu’elles devraient payer, font des actes immoraux. Ce qui est immoral c’est de ne pas respecter la loi qui s’impose à tous et donc d’agir au détriment de ses concitoyens. Se faire retirer un PV par ses connaissances politiques, dans la gendarmerie, dans la police, est immoral car c’est de l’argent dû au regard de la loi. Faire de l’optimisation fiscale c’est ne  pas verser de l’argent à l’Etat dans le cadre prévu de la loi, ce n’est nullement immoral. La discussion alors se déplace sur le fait que se soustraire à une amende de 45 euros n’a rien à voir avec les milliards qui n’arrivent pas dans les caisses de l’Etat. Si l’on admet que 30 millions d’individus ne paient pas leur amende, d’une part le sentiment de pouvoir braver la loi engendre une dislocation de la nation, d’autre part les sommes ne sont plus anodines dans l’aide aux actions sociales que l’on prend toujours comme les actions spoliées pour jouer sur la corde sensible. C’est donc illégal et en plus immoral cette fois. Combien de ces contrevenants ont le sentiment d’immoralité ? Aucun, je dirais même que « tricher » vis-à-vis de l’État est le sport préféré des français. Je sais que je vais heurter certains, en particulier ceux qui n’ont pas la possibilité de le faire. Je pense aussi à ceux qui n’achètent que français, qui ne paient jamais un artisan « au noir », qui déclarent leurs aides ménagères, qui n’achètent jamais les alcools, leurs cigarettes, les parfums, l’essence à l’étranger ou dans les aéroports, parce qu’il est immoral de voler l’Etat en se soustrayant à l’impôt. Si vous en connaissez, assurez-vous qu’ils ne mentent pas ! 

Traiter des institutions ou des personnes d’immoralité dans un cadre légal avec l’argument que les sommes en jeu sont plus importantes est de l’hypocrisie pure. Le pire est d’entendre des journalistes dégoiser sur le sujet alors qu’ils bénéficient d’une niche fiscale (déduction de 7650€ en plus de l’abattement des 10% sur les allocations pour frais d’emploi) qui n’a de raison d’être que l’achat de leur dépendance à l’Etat. Par les temps qui courent, cela n’a pas de prix surtout quand leurs patrons directs sont les suppo(r)ts médiatiques du Président. Par ailleurs mettre au vu de tous des mises à l’index de personnalités et d’institutions relève de l’atteinte à la vie privée alors qu’elles ne sont passibles d’aucune condamnation tant qu’ils n’enfreignent pas les lois. C’est les présenter au lynchage de la vox populi avant même que leurs actes soient justiciables. C’est aussi aggraver le fossé entre les riches et les pauvres sur de mauvaises raisons. Publier des documents de scènes d’horreur commises par l’EI est condamnable parce que c’est une incitation à la haine. Que dire de ces journalistes qui livrent des noms à la colère publique ? Ils savent bien que le phénomène est connu et qu’il ne peut être résolu quand les sommes en jeu n’ont cessé de croître depuis des années et que les forces qui protègent le système ont sciemment gangréné le monde.

Alors pour faire croire que l’on sort de la légalité, on ressort les paradis fiscaux, comme si les paradis fiscaux n’étaient pas dans la légalité des pays qui les abritent. On parle beaucoup de la Suisse, de Malte, du Liechtenstein, du Luxembourg. Mais malgré son apparent militantisme pour la transparence, croyez-vous que Jean-Claude Juncker a vraiment changé depuis son passage comme ancien chef du gouvernement du Luxembourg ? Il a tout-de-même été accusé d'avoir œuvré à faire de son pays un paradis de l'optimisation fiscale en Europe du temps de son passage à la tête du Grand-Duché. En novembre 2014, en révélant les "LuxLeaks", Le Monde avait en effet dévoilé les accords fiscaux "anticipés" négociés (tax rulings) avec plus de 300 multinationales par le Luxembourg. Des révélations qui l’avaient plongé dans la tourmente. Et si, malgré une probabilité quasi-nulle, on arrivait à supprimer les paradis fiscaux dans l’UE, il faudrait négocier avec le Royaume-Uni pour Jersey et Guernesey, avec le Panama, avec les États-Unis et leur Delaware auquel Rothschild a ajouté le Nevada, avec Singapour, avec la Chine et Macao, etc. 

Avez-vous remarqué que les traités européens ont institué la libre circulation des biens, des services et des hommes à l’intérieur de l’UE ? Mais celle-ci s’étend au monde pour les capitaux. C’est justement un point capital pour la mondialisation, le fer de lance de « l’élite occidentale » pour arriver à la globalisation du monde, l’institution du Nouvel Ordre Mondial. C’est eux qui sont les maîtres du jeu et qui ne lâcheront au mieux que des miettes pour sauver l’essentiel de ce qui leur permet d’accroître sans limite leurs profits et leurs fortunes. Il faut bien comprendre que l’accumulation de richesses entre les mains de quelques centaines de personnes au point de rivaliser déjà avec les finances des Etats, et pour certains pas des moindres, donne un pouvoir sans limite sur le monde. L’association avec la puissance militaire des Etats-Unis forme un duo irrésistible. Les paradis fiscaux ne sont qu’un moyen, non pas en fait de voler seulement les Etats mais de masquer l’accroissement des fortunes. Le but ultime est la mise à merci de l’ensemble des populations du monde et leur utilisation en triant progressivement les utiles et en se désintéressant des autres ou pire en les supprimant de la planète, par la pauvreté, les maladies et les guerres. Il suffit de faire quelques gestes médiatisés d’aide dans ces trois domaines pour masquer le rouleau compresseur mis en marche.
 

Il n’y a pas trente-six moyens pour échapper à cette destinée programmée, dans laquelle l’intelligence artificielle et ses robots va accélérer le processus, c’est de pouvoir décider de la circulation des capitaux dans notre pays, en entrée et en sortie. Ceci ne peut être remis en notre pouvoir qu’en sortant de l’UE. Tous ceux qui ne veulent pas en entendre parler font le jeu du NOM. Ceci a été très bien compris des BRICS, cet assemblage de pays où la Chine et la Russie forment l’épine dorsale. Progressivement ils accumulent de l’or pour asseoir leur monnaie, yuan et rouble, et se passer du dollar. Patiemment ils s’affranchissent de la Banque mondiale, créent leur banque d’investissement, s’éloignent du FMI et mettent en place des coopérations négociées au coup par coup dans l’intérêt bien compris de chacun d’eux. Tous les domaines sont progressivement envisagés, y compris stratégique et militaire, dans le respect des identités et aspirations des différents pays. Il s’agit d’un nouveau paradigme qui s’oppose frontalement au modèle de globalisation du NOM avec un pouvoir mondial tenu par une élite assise sur une fortune colossale. Mais doit-on attendre que le monde bascule sous leur importance montante dans la marche du monde pour envisager notre survie ?


Les Paradise papers font parler médias et politiques


Qui vont pouvoir encore montrer au peuple


Que tout est fait pour supprimer


Un torrent qu’ils alimentent,


En fermant une voie d’eau


Pour en ouvrir d’autres !


Claude Trouvé

12/11/17

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