mercredi 1 novembre 2017

L’illusion européenne dans la bulle mondiale



Les Français vivent deux aventures suicidaires. Plus ou moins inconsciemment ils se comportent comme des vieillards, un bandeau sur les yeux et chaussés de patins à roulettes sur un plan incliné. Ils n’osent plus bouger, mais, pour garder l’équilibre, ils effectuent des mouvements désordonnés, lesquels font tomber à chaque fois des sous de leur poche. Le bandeau sur les yeux est l’illusion européenne et le plan incliné est la mondialisation qui génère une bulle mondiale d’argent telle qu’il n’y aura bientôt plus rien à acheter à cause d’un afflux constant d’argent de Monopoly, des taux zéro et une libre circulation des marchandises et des capitaux. Les investisseurs et les spéculateurs recherchent frénétiquement à placer leur argent où il peut encore rapporter un peu. La Bourse s’enfle de plus en plus, comme les grandes fortunes. Le « plus on est riche, plus on peut gagner d’argent » devient de plus en plus vrai. On achète tout, les ressources minières, le pétrole, le gaz, les entreprises, les patrimoines souverains, les terroirs, les consciences, les chefs de gouvernements, les militaires, les rebelles, les idéologies… tout ce qui peut servir pour faire fructifier ses disponibilités et prendre possession du monde. L’argent n’est plus un problème de volume nécessaire mais de placement, il déborde de partout et ne doit pas dormir.

Enfin l’argent n’est pas un problème pour ceux qui sont entrés dans le cercle infernal des 1% des plus riches, ou pour les multinationales qui raflent tout, quitte à se manger entre elles pour se gaver encore plus. Du coup les banques placent leur argent dans des opérations de plus en plus risquées, celles qui restent encore à acheter. Ce n’est plus 20 fois leurs fonds propres qu’elles engagent dans le crédit mais bien au-delà puisqu’elle se gavent de produits pourris dont la valeur risque de tendre vers zéro. Les Etats font de même. Le cumul du déficit budgétaire mondial et de la dette, ne cessent de croître. On nous a soigneusement caché que le budget 2018 avait un solde négatif nettement plus grand que celui probable de 2017, lequel est nettement plus élevé que le projet de budget 2017. Les banques et les Etats se dirigent vers le risque d’une situation de faillite que déclenchera une perte de confiance des clients des banques. Ce sera alors le sauve-qui-peut pour retirer son argent avant qu’il n’y en ait plus. 

Le risque est d’autant plus probable que les dispositions sont prises pour parer à cette éventualité de faillite générale. Notre gouvernement s’est donné le droit de fermer les banques en cas d’urgence. La préhension de notre argent sur nos comptes bancaires et livrets, entreprises et particuliers, pour « recapitaliser » (j’adore ce terme qui a une connotation optimiste au lieu de « sauver de la faillite ») les banques, a été fixée au-dessus de 100.000 euros. Maintenant il s’agirait de bloquer les comptes bancaires au-dessus de 5.000 euros et d’une possibilité de retirer une somme maximale fixée par jour. Par ailleurs on prépare la suppression de l’argent papier pour 2019. On peut supposer qu’ensuite, les billets encore en circulation n’auront plus aucune valeur. Donc seuls les biens réels, immobilier, terrains, forêts, œuvres d’art, or métal, argent métal, diamant, etc. peuvent encore garder une valeur de patrimoine non blocable ou saisissable.

Mais à l’intérieur même de la zone euro, les divergences s’aggravent sur la valeur de l’euro émis par les différents pays. Il faut savoir que les transactions financières entre les banques des pays de la zone euro passent par un organisme central géré par la BCE dont le rôle est défini par le Target2. C’est une sorte de chambre de compensation qui garantit l’échange 1 pour 1 de l’euro d’un pays en euro d’un autre pays. En effet dans chaque pays la banque centrale émet sa propre monnaie euro, les billets sont d’ailleurs avec des graphismes différents. Des distorsions se produisent quand une transaction retransforme aussitôt le paiement en euro d’un pays en difficulté, comme la Grèce et l’Italie, en euro allemand dans la Bundesbank. Cette dernière regorge de liquidités d’un volume inquiétant et cela contribue à dévaluer plus ou moins pratiquement les euros de tous les autres pays qui deviennent de moins en moins prisés. La parité 1 pour 1 n’existe plus dans les faits et le système est voué à exploser. 

Alors le bandeau sur les yeux de notre vieillard lancé vers le vide pour ne pas voir la réalité qui l’entoure nous fait critiquer l’UE mais nous sommes conditionnés par la peur d’en sortir. Le message de l’UE, piège à cons, passe mal aussi mal que le cancer d’une mondialisation où la libre circulation des capitaux et des produits qui pourrit tout. Je lisais encore ceci : « La mondialisation constitue une époque formidable d’ouverture sur le monde et regorge de très nombreuses opportunités pour toutes les entreprises qui souhaitent se développer, gagner et investir. » Vous remarquerez comme moi que, dans cette déclaration, il n’est nullement question de bonheur des peuples. La mondialisation aux mains des multinationales apatrides ne veut dire qu’une chose : « inonder le monde de produits plus ou moins utiles, plus ou moins dangereux pour leur santé… pour maximiser les profits. » De quoi a besoin un peuple ? Premièrement de satisfaire ses besoins en produits divers en les produisant au maximum chez lui, donc en contrôlant le flux d’entrée. La plupart des pays du monde pratiquent ces contrôles du flux d’entrée, pas l’UE qui se lance dans le CETA avant le TAFTA, accords de libre-échange. Deuxièmement il doit exporter pour payer les matières premières qu’il ne possède pas sur son sol et les importations réduites au minimum.

Or le système de la mondialisation devient un marché où les plus puissants remportent la mise et inondent les autres de leur puissance d’acquisition. Certains pays peuvent exporter plus que de raison, c’est le cas de l’Allemagne. La France est perdante dans ce système car elle n’a plus aucun moyen lui permettant de ne pas subir. Elle ne peut pas jouer sur la monnaie, elle ne peut pas contrôler les entrées de produits, ou alors à la marge sur autorisation européenne, et de capitaux. L’idée européenne ne date pas d’hier, comme le fait remarquer l’UPR, mais faisait déjà partie d’un plan d’Hitler élaboré en 1938 avec Mussolini. L’un des artisans de ce plan se nommait Walter Hallstein qui s'est retrouvé dans les années 1950 auprès de Konrad Adenauer, le chancelier allemand, comme ministre des Affaires européennes. Il a lancé en 1965 un projet d'Europe fédérale. Après l’opposition de De Gaulle, il s'est recyclé comme président du Mouvement européen, une organisation financée par la CIA. On sait que Jean Monnet, entre autres, était payé par la CIA et que l’UE a été un projet poussé par les Etats-Unis. La conjonction de l’Allemagne et des Etats-Unis explique beaucoup de choses sur la situation actuelle de l’UE avec les dominations allemande et américaine. 

Les français sont maintenus dans l’illusion que la France va continuer mieux qu’avant dans une euphorie européenne tout en gardant son identité, ses frontières administratives et sa liberté d’expression. Le non-respect du résultat du référendum sur la Constitution européenne, la création des grandes régions, le Brexit et l’épisode catalan devraient pourtant mettre en lumière les dangers qui nous guettent. L’UE fait un déni de démocratie pour aller dans le sens voulu par l’oligarchie qui la dirige par la BCE et les influences allemandes et américaines. Les grandes régions françaises ne peuvent conduire qu’à faciliter le sentiment de puissance d’une région et d’idée d’indépendance. Cette initiative est soutenue par l’UE (la carte est la vision à terme publiée par les amis de Cohn-Bendit) qui s’est donné les moyens d’un dialogue direct avec les régions. La démonstration vient d’être apportée par la Catalogne. L’UE doit morceler les nations pour constituer un pouvoir fédéral sans contestation. Le Royaume-Uni a fait le constat que l’UE allait lui faire perdre sa souveraineté et mettre la main sur la City.

Quand on nous dit que l’union fait la force et que seul l’UE peut assurer notre avenir, comment se fait-il que l’Islande, la Suisse et la Norvège se portent à merveille en dehors de l’UE ? Les mêmes nous disent que l’on ne peut pas comparer la France parce que la France est trop grande pour faire ce qu’ils font. Il faudrait savoir ! Concluez vous-même.

La mondialisation appliquée sans aucun contrôle 

Ne peut avantager que les plus puissants des

États, multinationales, grandes fortunes. 

L’UE, qui nous enserre dans son étau,

Est suicidaire pour notre peuple.

Claude Trouvé
01/11/17

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