mercredi 4 octobre 2017

Le capitalisme dévoyé ne sert plus que les riches


Plusieurs des articles de ce blog ont été consacrés à démontrer que la politique actuelle du gouvernement tend à rendre les riches plus riches et les pauvres plus pauvres au profit de multinationales apatrides appartenant aux plus grandes fortunes mondiales et à leurs plus importants actionnaires. Ceci soi-disant au nom du libéralisme. Il n’est pas inintéressant de revenir aux définitions de base du libéralisme, considéré comme une doctrine qui présente la vie économique sous un jour qui laisse moins de prises aux critiques proférées par le marxisme sur le capitalisme.

Historiquement, le libéralisme est une doctrine politique, apparue au XIXe siècle, qui réclamait la liberté politique, religieuse, économique, etc., dans l'esprit des principes de 1789. Il s’appuyait sur les droits inaliénables de l’individu (liberté, propriété…). De nos jours il est compris comme une attitude qui défend la démocratie politique et les libertés individuelles… Force est de constater qu’il est désormais en dérive vers son opposé, le totalitarisme. « En matière économique, le libéralisme est une doctrine qui défend la libre entreprise et la liberté du marché. Le principe fondamental du libéralisme est qu'il existe un ordre naturel qui tend à conduire le système économique vers l'équilibre. La loi de l'offre et de la demande, par exemple, conduit à l'équilibre entre la production et la consommation sous réserve de liberté des marchés et de libre concurrence, seules censées garantir l'ajustement optimum des ressources disponibles (offre) à la demande. » 

Le libéralisme avait bonne presse au contraire du capitalisme que les critiques du marxisme ont stigmatisé comme un système politique, économique et social dont le principe fondamental est la recherche systématique de plus-values obtenues grâce à l'exploitation des travailleurs par les propriétaires des moyens de production et de distribution. En effet Le capitalisme est fondé sur :
  1. l'entreprise privée (il peut exister un capitalisme d’État) ;
  2. la liberté des échanges ;
  3. le pouvoir des actionnaires ;
  4. la recherche de profit considéré comme une contrepartie au risque encouru ;
  5. l'accumulation du capital qui n’appartient pas à ceux qui produisent.
Mais le capitalisme, apanage des grandes multinationales qui œuvrent au niveau du FMI, s’est emparé du libéralisme et l’a fait évoluer à partir des années 80. Cela a consisté à transformer la société pour qu'elle réponde pleinement aux exigences du capitalisme :
  1. libre circulation des capitaux,
  2. mise en concurrence des travailleurs et nivellement par le bas des salaires et des droits sociaux,
  3. suppression de services publics,
  4. suprématie absolue de l'économie.
Cela se traduit par un désintérêt pour la réduction des inégalités et les politiques de solidarité. Il est évident que la politique suivie par Macron correspond exactement à ces 4 objectifs, d’ailleurs sous-jacents aux Grandes Orientations de la Politique Economique de l’UE qui lui ont été transmises. La manœuvre politique est simplement de faire en plus quelques gestes de solidarité en jetant quelques miettes aux plus pauvres pour donner encore plus aux plus riches, et en forçant la formation, sans garantie d’embauche, ce qui permet de supprimer les aides aux emplois, en contrepartie d’une flexibilité du travail et d’une limitation des indemnités en cas de licenciement, au détriment des travailleurs. Vous voyez donc que la politique actuelle est sur une doctrine dont le but exclusif est le profit avec la pression sur les salaires, la demande de réduction des impôts et charges des sociétés dans une voie de suprématie absolue de l’économie sur le social. 

La tactique politique consiste à faire gober au peuple qui travaille et paye des impôts que, lorsque les entreprises gagnent plus d’argent, le chômage baisse et le niveau de vie augmente. J’ai montré que les statistiques européennes, qui permettent de comparer les pays entre eux, prouvent exactement le contraire. L’augmentation du PIB/habitant et la diminution du chômage vont de pair avec l’augmentation des coûts de main-d’œuvre et même des salaires. La politique d’équilibre entre l’offre et la demande, qui caractérise le libéralisme, est donc rompue par la dérive du libéralisme vers un capitalisme dévoyé. Ce dernier, comme toute idéologie politique, porte en lui toutes les dérives lorsqu’il devient dominant et perd ses garde-fous. La nécessité de la concurrence et du risque en font partie. Or la concurrence se raréfie au fur et à-mesure que le nombre de grandes multinationales se raréfie par absorption des autres. Les petites entreprises ne peuvent plus lutter et sont condamnées à l’absorption ou à la disparition. Le profit augmente donc sans contrainte, le capital s’accumule au-delà des besoins d’investissement et l’argent part dans la spéculation et les paradis fiscaux grâce à la libre circulation des capitaux. L’Etat amplifie encore le mouvement en diminuant la notion de risque par l’abaissement des taxes et impôts et les aides à l’investissement.

La course au profit a conduit à abandonner le lien de la monnaie avec l’or, sous la poussée au départ des industries de l’armement pour accompagner, voire susciter, les guerres. Les banques centrales y sont allées de la fabrication de fausse monnaie en engrangeant les obligations pourries des banques privées. Cela nourrit encore plus le marché boursier. La surabondance de liquidités nous conduit finalement à une situation exceptionnelle, que le monde n’a jamais connu depuis 5000 ans, les taux négatifs d’emprunt ! JAMAIS les taux moyens n’ont été durablement tellement en dessous de 10 % !!

Tout le monde s’endette à qui mieux mieux et le système économique s’emballe avec une pompe aspirante de l’argent vers les monopoles des grandes multinationales en prenant dans la poche des consommateurs pour justifier une existence partiellement productive et non essentiellement spéculative. Une bonne part de cet argent échappe à l’État et quitte le pays. Deux chercheurs belges viennent de publier une étude sur le « capitalisme monopolistique ». « Leur étude montre que les marges bénéficiaires réalisées par les grandes entreprises n’ont fait qu’augmenter au cours des dernières décennies. Ces marges étaient de 18 % au-dessus des coûts marginaux en moyenne en 1980, mais elles atteignent 67% aujourd’hui. Le phénomène ne se cantonne pas à quelques secteurs, mais il est visible partout, affirment les deux Flamands. » 

Ils confirment mes propos et articles précédents. Cela est dû à un manque de concurrence et à la position dominante excessive d’un groupe restreint de grandes entreprises. Selon eux, on peut les considérer comme “les nouveaux monopoles”. Cela conduit à une concentration croissante dans de nombreux secteurs. Cela signifie qu’un petit groupe d’entreprises s’accapare une part croissante du marché qu’ils se partagent… Ceci conduit finalement à la stagnation des salaires, à la réduction des investissements, et à l’inégalité toujours croissante des revenus que l’on constate. La doxa actuelle est en position dominante mais on a bien là une explication de la volonté de la conserver. Ainsi, de moins en moins de travailleurs se partagent la richesse créée. De même, les salaires des employés peu qualifiés baissent, et il y a de moins en moins de gens qui travaillent. Le résultat c’est l’accroissement boule de neige des profits par les marges et la spéculation du côté de l’oligarchie financière, et la baisse du PIB/habitant et la hausse du chômage du côté des 90% des consommateurs les moins riches.
 
Il faut absolument faire comprendre à nos concitoyens

Qu’en acceptant cette politique de l’offre dévoyée

Ils courent vers une aliénation à l’oligarchie

Qui n’est qu’en fait une ploutocratie

Dont le seul but est de tirer profit

De ceux qui peuvent encore

Produire pour eux !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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