dimanche 10 septembre 2017

Trois faux-nez de la politique française (8ème partie)



Les articles précédents ont insisté sur deux faux-nez de la politique économique et sociale française. La future nouvelle loi travail est un révélateur du premier faux-nez et la dispendieuse politique énergétique caractérise le deuxième faux-nez. Sur ce dernier point le matraquage est continu et tout évènement climatique, exploitable et dit « anormal », est aussitôt l’objet d’une litanie sur le réchauffement climatique. Mais dans les deux cas la propagande assure le citoyen que l’Etat agit pour son bien actuel et futur. Nul ne peut contester ces vérités sans passer dans le premier cas pour un « fainéant », et dans l’autre pour un « con ». L’ennui est que ces vérités sont nées sous le contrôle des puissants du système occidental, le Nouvel Ordre Mondial, relayé par l’UE, qui l’a tenue sur les fonts baptismaux. Ce système de globalisation qui détruit tout ce qui peut s’opposer à la libre circulation des hommes, des produits et des capitaux, veut la disparition des frontières et la création d’une identité commune et indifférenciée. Les moyens utilisés sont le chaos généralisé dans tous les Etats rebelles, le morcellement des pays, et la transhumance des populations du sud vers le nord grâce à l’entretien de foyers de guerre. La conjugaison de la peur et de l’appauvrissement pousse ainsi les populations à l’exode.

Mais l’acceptation de ce mouvement de transhumance doit se faire sans susciter une révolte des pays d’accueil. Pour ce faire l’outil se nomme « multiculturalisme » et lutte contre le djihadisme. C’est le troisième faux-nez de la politique gouvernementale dont l’idéologie justifie également toute notre politique étrangère d’intervention en Afrique et au Moyen-Orient. Pas plus que sur les deux faux-nez précédents, on ne peut s’opposer au multiculturalisme sans tomber dans le racisme qui permet de juguler toute contestation. Ne pas accepter que la France accueille la misère du monde vaut l’ostracisme de la bien-pensance que la propagande s’ingénie à applaudir. Pourtant le danger est parfois évoqué comme dans ces propos d’Angela Merkel : « Le multiculturalisme est un fiasco ». Ces propos dataient d’hier, car depuis les contraintes économiques et démographiques ont ouvert les portes de l’Allemagne à une immigration massive. La chancelière a pris le risque de subversion pour continuer une politique de domination de l’UE facilitée par l’arrivée de Donald Trump, qui se satisfait du relais allemand pour garder l’UE à ses côtés. Il y a là la collusion de deux impérialismes. 

Après avoir fait un certain tri dans le flot migratoire lâché par la Turquie, moyennant finances, la chancelière exhorte les autres pays à respecter les quotas, et même à les dépasser. La France obtempère, la Pologne et la Hongrie entre autres s’y opposent. On constate d’ailleurs que Macron a fait cavalier seul et sans succès dans sa tournée en Europe de l’Est sur un sujet connexe, les charges sur le travail des étrangers détachés chez nous. L’Allemagne s’est abstenue de l’appuyer car elle utilise aussi cette main-d’œuvre. Pour se protéger plusieurs pays font des accrocs au traité de Schengen et sur ce sujet l’Europe est prête à se déchirer.

La politique française affichée de reconduite aux frontières est de la poudre aux yeux puisque nos frontières sont perméables à l’immigration clandestine et qu’il est très difficile de faire la part entre le droit d’asile pour raison de guerre et d’insécurité avec l’immigration pour raison économique. La politique du chaos généralisé menée dans les pays migrateurs mêle forcément économie et insécurité. Les dégâts économiques se répandent de pays en pays et précèdent l’insécurité. La reconquête en cours de son territoire par la Syrie tarit une bonne partie de l’immigration des syriens qui sont tentés de rentrer chez eux où la reconstruction du pays va fournir du travail. Ceci dérange les plans des États-Unis qui agissent en sous-main comme par exemple en exfiltrant de Deir ez-Zor par hélicoptère les chefs locaux de l’ISIS avec armes et argent. En effet leur blocus de la ville est percé et celle-ci va être délivrée. Dans une politique double les États-Unis s’allient aux kurdes pour la bataille de Raqqa avec l’intention de créer avec les kurdes un nouveau foyer de tension avec le régime syrien.

La France sait bien tout cela mais continue à suivre la politique américaine. Il en est de même en Ukraine que l’UE aide financièrement et qui refuse le plan soviétique de mise en place de forces de l’ONU au Donbass pour que le chaos continue et justifie la présence américaine. Là aussi l’appauvrissement général du pays fournit de l’immigration. Il en est de même au Yémen et en Afrique. Notre présence dans le Sahel et dans de nombreux pays africains nous est justifiée sous le prétexte de lutte contre les forces djihadistes et de contrôle des flux migratoires vers la Libye. Mais si la Libye en scindée en deux parties dont celle à l’est sous contrôle des Frères Musulmans, qui a provoqué cette situation en tuant Kadhafi qui contrôlait justement ces flux migratoires ? En fait nous protégeons les intérêts de l’économie française en se dotant d’un droit d’ingérence sous couvert de l’approbation de gouvernants mis en place par nos soins. Les actions djihadistes diverses nous permettent de maintenir et même de renforcer notre présence militaire. Le chaos nous va bien.

La lutte contre le djihadisme, comme pour Al Capone, se limite à la lutte contre les sources de l’argent, la drogue et les pays arabes du monde musulman, Arabie Saoudite et Qatar en tête. Tant que les pays occidentaux, États-Unis, Royaume-Uni et France en particulier, ne cesseront pas ces liaisons complices, le djihadisme continuera. Or cette situation qui justifie notre présence militaire un peu partout et un flux migratoire continu que nous n’essayons pas réellement de juguler est le troisième faux-nez de Macron qui succède à une série de Présidents depuis Pompidou qui ont lié des liens avec le NOM, les banquiers et la CIA. La seule exception est Chirac, qui sur ce point, a défendu une ligne française de politique étrangère en refusant la guerre en Irak et en tenant tête à Israël. Ce troisième faux-nez mêle intimement multiculturalisme, idéologie à usage interne, et théorie du chaos qui nourrit les flux migratoires. Le djihadisme sert aussi sur le plan interne pour conforter un sentiment d’insécurité qui amène à accepter la restriction des libertés et l’envoi de nos soldats à l‘intérieur et à l’extérieur avec le slogan : « La France est en guerre ».

Comme l’ont affirmé publiquement Hollande et Sarkozy, la France n’échappera pas au Nouvel Ordre Mondial. Notre appartenance à l’UE garantit notre mise sous sa tutelle qui nous donne la feuille de route économique par les Grandes Orientations de la Politique Européenne. Les directives nous ont été communiquées courant mai 2017 et englobent 2018. On y trouve l’approfondissement de la loi travail comme la vache à lait des retraités. Mais notre appartenance nous lie à la politique migratoire du NOM et particulièrement à l’Allemagne. On y retrouve les motivations de notre politique étrangère et même les sanctions contre la Russie. Ce monde unipolaire sous obédience américaine ne peut que suivre le lent déclin de ce pays. La France ne saisit pas l’opportunité qui lui est donnée de jouer le rôle de pays de transition entre l’Asie, l’Afrique et les Amériques. La France est géographiquement et historiquement plus proche de la Russie et de l’Afrique que des Etats-Unis. Le monde multipolaire a compris que les océans entourent un supercontinent Europe-Asie-Afrique et c’est cette idée qui va rapidement changer la face du monde. La puissance du NOM tient au dollar et à la puissance militaire américaine. Ces deux piliers sont en train de s’affaiblir devant le yuan ou renminbi, les BRICS, la puissance militaire et économique conjuguée de la Russie et de la Chine. L’Iran et l’Inde consolident ce monde où les pays avancent sans cesse mais pas-à-pas sans sacrifier leur indépendance et leur identité dans des alliances monétaires, économiques, financières, militaires et stratégiques.

Les trois faux-nez de la politique française ne servent pas la France 

Mais des intérêts personnels et des puissances étrangères.

Par une propagande digne de l’occupation allemande 

Et martelée par la plus grande partie des médias,

Les français sont enfumés et mis en servitude 

Par les grandes puissances de l’argent.
 
Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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