vendredi 22 septembre 2017

France molle et Europe malade de son avancée fédéraliste (suite)



Dans l’article précédent il est apparu que la politique socio-économique donnait des résultats très différents entre trois groupes principaux de pays à savoir les deux pays en grande difficulté, Grèce et Chypre, les pays à l’ouest d’une ligne Danemark-Hongrie et ceux à l’est, auxquels il faut ajouter le Royaume-Uni, de cette ligne imaginaire. Le groupe de l’ouest, dont nous faisons partie, apparaît indifférent aux variations des importations de 2012 à 2016, ce qui n’est pas le cas du groupe de l’ouest. La France, légèrement au-dessus de la zone euro et de l’UE sur l’augmentation de ses importations, se signale par une variation plus faible du PIB/habitant sans que l’on puisse attribuer cela aux importations. Ce mauvais point ne trouve donc pas une explication dans les importations. D’une façon générale l’étude de l’influence des importations sur le PIB/habitant révèle que la diminution des importations n’est pas la solution pour la croissance du PIB/habitant.

On peut aussi se poser la question du bienfait des exportations sur le PIB /habitant selon le vieux principe des vertus du commerce extérieur sur la croissance. Malheureusement le graphique ci-contre n’est pas différent des conclusions sur les importations. On retrouve grosso-modo les trois groupes précédents mais, d’une façon globale et en particulier pour ce qui nous concerne, les exportations ne donnent pas une explication des variations du PIB/habitant. L’explication est donc d’abord ailleurs. Ceci vient percuter de plein fouet, les affirmations selon lesquelles la solution se trouve dans une dynamique qui soutiendrait la capacité à exporter, thèse chère au Medef. En fait on subodore que la dynamique de l’exportation favorise des grosses sociétés. En échappant à l’impôt par l’optimisation fiscale ou des procédés plus contestables de délocalisation des sièges ou par les paradis fiscaux, elles créent un flux d’argent qui disparaît en fait du pays concerné. Chypre a fait bondir ses exportations et voit chuter son PIB/habitant tandis que Malte diminue ses exportations et fait exploser son PIB/habitant. Il en est de même du Royaume-Uni qui fait bondir son PIB/habitant sans pratiquement augmenter ses exportations. Les exportations ne sont donc l’alpha et l’oméga de la croissance. Ce n’est pas son moteur principal dans les pays qui nous entourent. 

Il reste à juger de l’effet combiné de la diminution des importations et de l’augmentation des importations. Ceci est apparemment ce qu’on peut faire de mieux en matière de commerce extérieur. Pour ce faire on va représenter l’écart de variation entre les deux de 2012 à 2016. Le graphique ci-contre ne fait que confirmer ce que montrait l’analyse séparée des importations et des exportations. L’optimisation du commerce extérieur n’est pas la cause principale de la croissance. Ceci ne veut pas dire que ceci ne joue pas sur le déficit public évidemment. Que l’on ne se trompe pas, il n’est pas dit que l’augmentation du solde du commerce extérieur ne sert à rien, c’est vrai pour la croissance mais pas pour le déficit public. Il suffit de regarder l’Allemagne pour s’en persuader. Mais il ne faut pas en attendre une amélioration du niveau de vie de nos concitoyens. L’optimisation du commerce extérieur concerne principalement les grandes entreprises qui maximisent leurs bénéfices. Faire miroiter au peuple la politique d’aide aux entreprises, avec la baisse des charges et du coût de l’emploi pour relancer le commerce extérieur, est une manière volontairement biaisée de le convaincre car elle ne lui profitera pas directement sur le niveau de vie moyen.

Il faut chercher ailleurs. Entendons-nous bien, il s’agit d’une affirmation concernant la variation du PIB/habitant à partir d’une situation donnée, en l’occurrence celle de 2011 dans cette étude. Le PIB/habitant actuel est basé sur la santé économique du pays mais c’est la progression du PIB/habitant qui ne peut être obtenue par la politique actuelle favorisant principalement le commerce extérieur des grandes entreprises. Une grande partie de l’argent accumulé ne nourrit pas les caisses de l’État. La libre circulation des capitaux et des produits est en effet remise en cause pour ce qui concerne le PIB/habitant qui intéresse directement les peuples. Ce ne sont pas eux les gagnants. Il nous reste à voir l’impact du commerce extérieur sur le chômage. Ce sera l’objet du prochain article.

La solution n’est pas dans le commerce extérieur 

Pour accroître notre PIB/habitant

La solution est d’abord ailleurs !

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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