jeudi 21 septembre 2017

France molle et Europe malade de son avancée fédéraliste



On a vu dans les articles précédents que la France a voué sa politique au suivi des directives de l’UE directement inspirées par l’Allemagne et les puissances de l’argent du monde unipolaire américain. Je ne voudrais pas quitter la vue plus pointue sur la France sans publier une statistique de l’OCDE qui illustre le retard que prend la France dans l’UE et même dans le monde. Le graphique ci-contre parle de lui-même au moment où l’on parle de la réforme de l’Éducation Nationale. Les vocations pour l’enseignement se délitent, le recrutement s’en ressent sur la qualité des enseignants et cela se ressentira d’autant plus que l’on voudra en augmenter le nombre par enfant. Avant de se focaliser sur la réforme de l’enseignement, on ferait mieux de se poser la question de savoir pourquoi la profession n’attire plus. Cela tient aux conditions dans lesquelles se déroule l’enseignement qui se dégradent au fur et à mesure de l’apport migratoire d’une population que nous ne savons pas assimiler et au salaire qui ne correspond plus aux difficultés de la profession.

La France ne peut continuer longtemps à vendre dans le monde entier la qualité de ses ingénieurs et de son élite en général et à baisser chaque année dans le classement mondial PISA sur les résultats obtenus dans les disciplines fondamentales. Elle ne peut se satisfaire, d’être avec l’Italie, au niveau du Costa-Rica et de la Colombie. Dans ces deux pays d’ailleurs le rapport au salaire moyen est beaucoup plus élevé qu’en France ce qui montre la reconnaissance de la profession, très dévalorisée chez nous. On ne peut demander de meilleurs résultats en ne payant pas les enseignants au juste prix d’une profession difficile et primordiale dans l’essor de notre pays. On peut donc s’inquiéter de constater que l’on veut dédoubler des classes préparatoires, donc augmenter le nombre d’heures d’enseignement, et en même temps envisager de bloquer les salaires des fonctionnaires. Comme toujours on ne veut pas prendre la réalité telle qu’elle est et on envisage des mesures sans les moyens pour les mettre en œuvre correctement et en niant la principale cause sur laquelle l’on doit agir. 

Les articles précédents ont montré que les situations socio-économiques étaient très différentes dans tous les pays de l’UE. La création de l’UE a été voulue sur une base économique, essentiellement une plate-forme de territoires sur laquelle les biens d’Outre-Atlantique pouvaient se déverser. Les américains n’ont jamais voulu une Europe politique qui pourrait se dresser contre eux. Le voyage de Trump dans les pays de l’est européen est dans la même veine stratégique puisqu’il cherche à vendre son pétrole cher et en excédent. C’est une opération commerciale et en même temps stratégique puisqu’elle vise à renforcer notre dépendance aux Etats-Unis et à couper une source de revenus à la Russie qui s’efforce de construire des gazoducs au nord et au sud de l’Europe. En conséquence on voit que les intérêts stratégiques et socio-économiques sont loin d’être convergents et les pays de l’est européen s’éloignent du groupe France-Espagne et Italie. La visite ratée de Macron dans cet Est en est la meilleure preuve.

Mais tout ceci ne relève pas seulement de l’observation des actes politiques mais elle se traduit aussi dans les chiffres. On peut le constater sur un graphique cherchant le lien de la variation du PIB/habitant avec celle des importations de 2012 à 2016. Un pays qui limite ses importations, ce qui peut vouloir dire qu’il produit chez lui ses propres besoins, devrait voir croître son PIB/habitant, à moins que la consommation baisse parce que le pays s’appauvrit. On constate qu’il n’y a pas de lien statistique entre ces deux indicateurs. Mais si l’on y regarde de plus près, on découvre trois lots de pays. Le plus visible est le lot des pays en désespérance Grèce-Chypre qui se détache nettement. Le second lot réunit en gros les pays à l’ouest d’un ligne Pays-Bas – Slovénie. Ce lot ne montre aucun lien statistique entre les importations et le PIB/habitant. L’Irlande n’est pas représentée car elle sort nettement du graphique avec une variation du PIB/habitant de 58% et une augmentation des importations de 18% ! 

Le troisième lot comprend tous les autres pays situés à l’est de cette ligne de séparation, auquel il faut ajouter le Royaume-Uni. Ces 11 pays montrent un lien incontestable entre les importations et le PIB/habitant. Le PIB/habitant croît d’autant plus que les importations diminuent. L’accroissement notable du PIB/habitant montre que ces pays ont développé leur production nationale sur les besoins de première nécessité au moins. La politique d’autosuffisance et le faible coût de production leur permet d’atteindre cet objectif. Néanmoins pour 5 d’entre eux, la croissance du PIB/habitant est importante malgré une croissance des importations. Le cas du Royaume-Uni est particulier puisqu’il ne bénéficie pas d’un bas coût de main-d’œuvre. On met ici en évidence qu’une seule politique socio-économique ne peut s’appliquer d’une façon uniforme à tous les pays de l’UE. D’ailleurs lorsque celle-ci s’applique à contre-temps cela donne les résultats catastrophiques de la Grèce et de Chypre.

Il est intéressant de voir l’impact des exportations sur les différents types de pays. Ce sera l’objet d’un autre article. Mais au passage on peut voir sur le premier graphique que de nouveau la France se situe derrière la moyenne de l’UE, et même de la zone euro avec un accroissement un peu supérieur des importations et plus faible du PIB/habitant. On ne peut se réjouir de voir l’Italie réduire ses importations et avoir une croissance atone. L’Italie est la prochaine victime de la politique fédéraliste de l’UE au régime allemand, alors que la Suisse, dont le PIB/habitant est un des plus élevés de l’Europe, continue à l’augmenter plus vite que nous, que la moyenne de la zone euro et même de celle de l’UE ! 

L’Europe fédérale est un rêve qui va tourner au cauchemar

C’est bien la Suisse qui nous montre les vertus 

Du confédéralisme autrefois souhaité

Par le Général De Gaulle !

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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