jeudi 1 juin 2017

France, zone euro et UE, les chiffres parlent !



Vous remarquerez que l’on nous présente toujours des chiffres sur les performances économiques et sociales de notre pays en comparaison dans le temps. Il en est ainsi pour deux chiffres-clés le taux de croissance et le chômage. J’entends les journalistes économiques européistes claironner la reprise avec sous-entendu la réussite de la politique économique de nos dirigeants. Mais nous entendons rarement des comparaisons avec les pays voisins sauf quand nous avons de temps en temps une comparaison à notre avantage. La France est la sixième puissance économique mondiale, elle s’agit donc de savoir si elle est en train de conforter sa position ou non. Si le chômage est évidemment lié à la croissance, la croissance intéresse le monde économique mais c’est le taux de chômage qui est ressenti par le peuple. Si le PIB de notre pays croît, ce qui est ressenti in fine par nous, c’est le PIB/habitant dont le lien est direct avec notre niveau de vie. Alors je vous propose de regarder la France, non plus sur les vibrations de son nombril, mais par rapport au monde qui nous entoure.

On va voir si les promesses de nos dirigeants sont au niveau des performances économico-sociales réalisées, en ce qui concerne non seulement la France, mais la zone euro et l’Union Européenne. Pour ce faire nous allons commenter le graphique ci-dessous qui compare le PIB/habitant de pays ou de zones géographiques avec le PIB/habitant de l’OCDE selon les statistiques fournies par celle-ci pour 2016. Je crois pouvoir dire que vous n’avez jamais vu ce graphique comparatif, il est pourtant très révélateur. 

Regardons d’abord les performances de l’UE et de la zone euro. Cette dernière fait mieux que les pays de l’OCDE (38010 $/habitant) pour 0,34% soit 128 $, autrement dit pas mieux. L’UE est largement en retrait de -7,3% à cause des pays hors zone euro qui ont été intégrés au départ avec des PIB/habitant très bas. On note que la zone euro n’apporte pas de meilleure performance que l’ensemble des pays de l’OCDE et qu’elle n’a toujours pas réussi à donner à l’UE une dynamique économique meilleure que celle de l’OCDE. On nous ment donc avec insistance. D’ailleurs un coup d’œil sur la France montre que nous faisons moins bien que la zone euro et que l’OCDE. « Pas de salut pour la France, hors de la zone euro ou de l’UE » est un mensonge ! Par contre on peut affirmer que nos dirigeants français sont plus mauvais que la moyenne de ceux de la zone euro. On ne peut se contenter de dire que nous faisons mieux que la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie, dont on note au passage que ce sont des pays du sud, quand des petits pays comme l’Irlande, la Belgique et les Pays-Bas nous dament le pion. L’Irlande bénéficie à plein d’une mesure spécifique de taux bas d’imposition des sociétés qui a les effets d’une dévaluation de leur monnaie… on voit que cela paye avec un PIB/habitant supérieur de près de 60% à celui de l’OCDE et de la zone euro.

En dehors des pays déjà cités, on trouve dans les pays gagnants par rapport à l’OCDE, l’Allemagne, le Danemark, la Suède, la Norvège et la Suisse. L’Allemagne montre donc bien qu’elle tire parti de la zone euro et que l’euro est adapté à son économie. On sait qu’elle profite à plein des économies des pays du sud. Mais on note que les trois pays scandinaves Danemark, Suède et Norvège, dont les deux premiers dans l’UE, tirent le meilleur profit de leur monnaie nationale. Le Royaume-Uni, important contributeur au financement de l’UE, n’en tire qu’un faible avantage avant le Brexit. La Turquie, qui est candidate à l’adhésion à l’UE se trouve sensiblement au même niveau bas de PIB/habitant que la Grèce. Elle serait donc une énorme pompe aspirante des subventions européennes avec sa population de 80 millions d’habitants. Cela s’ajouterait au poids des pays de l’Est nouvellement intégrés et au naufrage des pays méditerranéens, avec une France qui tangue dangereusement. 

Mais la deuxième donnée qui intéresse le peuple, c’est le chômage. On peut de même comparer en 2016 les différentes zones et pays à l’OCDE où le chômage en 2015 était de 6,8%. Nous le prendrons comme référence. On voit que la zone euro a un fort taux de chômage à contrario du faible taux des pays hors zone euro. Ceci laisse à penser qu’un transfert de main-d’œuvre s’opère vers les pays à bas salaire de la plupart des pays hors zone euro. Mais globalement l’UE un taux de chômage de 8,5%, donc plus élevé de 25% que l’OCDE ! L’UE, et encore moins la zone euro, n’améliorent pas le taux de chômage des pays qui en font partie. La France apparaît même au-dessus du taux de chômage de la zone euro, ce qui la classe dans les mauvais élèves avec la Grèce, l’Espagne, l’Italie, et le Portugal, tous pays du sud de l’Europe avec la Turquie. Tous les autres pays représentés, sauf l’Irlande et la Belgique,  font mieux que l’OCDE. On en tire la conclusion que les économies des pays du sud sont plombées par l’euro, mais que la France n’a aucune raison de faire moins bien que la Belgique et les Pays-Bas. Là encore les pays scandinaves et l’Allemagne montrent que leur économie ou (et) leur monnaie leurs permettent de tendre vers le plein emploi.

On peut tirer quelques conclusions sur l’UE, la zone euro et la France. Avec un PIB/habitant plus faible et un chômage plus élevé par rapport aux valeurs de l’OCDE, l’UE montre qu’elle n’est pas la réussite annoncée. Par ailleurs si la zone euro tire son épingle du jeu avec le PIB/habitant très légèrement plus élevé, elle a un taux de chômage près de 50% plus élevé. Si l’on considère que les pays qui la composent avaient au départ ont un PIB/habitant plus élevé que la moyenne de l’OCDE, on est en droit de penser que la dynamique économique de la zone euro est en recul par rapport aux autres pays de l’OCDE. La France fait mieux que la Grèce, l’Espagne et l’Italie, mieux que les pays du sud, mais son résultat est globalement mauvais par rapport à des pays proches comme la Belgique, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et évidemment l’Allemagne. Deux conclusions s’imposent. L’UE et la zone euro sont un échec. La France, non seulement ne tire pas profit de la zone euro mais elle montre qu’elle ne réussit pas à juguler le chômage et perd du terrain par rapport à la moyenne des pays de la zone euro. On est bien loin des cocoricos que l’on nous assène en permanence.

La sortie de l’UE et de l’euro s’imposent par les chiffres. 

De très nombreux pays montrent une bonne santé

En ayant leur monnaie et leur indépendance. 

Alors ? On enfume le peuple pour en sucer

Son travail et son argent par les vampires 

Des multinationales et des banquiers.
 
Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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