jeudi 4 mai 2017

Le flop, l’UE gagne au 2ème round par KO



On ne pouvait pas imaginer pire que le débat d’hier, que j’ose à peine traiter de Présidentiel, tant sa hauteur était proche du caniveau. Pauvre France… J’ai mal pour tous ces jeunes qui rêvent au son des mots, dont ils ne comprennent pas vraiment le message subliminal de cet illuminé qui se prend pour Jeanne d’Arc, le Hollande-bis concocté par la Grande Finance. Il y a un véritable désarroi dans une jeunesse pour qui l’entrée dans la vie est devenue plus difficile que pour leurs parents, c’est malheureusement vrai et ils ont besoin d’espoir printanier. Les trente glorieuses ont pris de l’âge et les suivantes sont pavées des erreurs volontaires ou commanditées de nos dirigeants. Le débat d’hier était l’occasion de tenter d’ouvrir le vrai débat de la continuation dans l’UE ou non, il s’est perdu dans l’invective, les « mesurettes », et un débat à peine à la hauteur de celui qui doit avoir lieu pour les législatives.

A ma gauche, un perdreau psychopathe de l’année (selon un psychanalyste italien), à ma droite une fille de famille schizophrène (selon une psychanalyste française), ont donné un spectacle de boxe thaïlandaise, où tous les coups étaient permis, devant un public atterré par sa médiocrité. C’est la grande désillusion de notre jeunesse qui se prépare, alors qu’elle a déjà frappé les plus anciens d’entre nous et une bonne partie des quadragénaires et plus. Quel que soit le vainqueur la France continuera à perdre de son indépendance et appliquera les « recommandations », sous peine de sanctions, de Bruxelles avec l’UE qui vit au rythme de l’Allemagne, ou de Washington où l’OTAN gère notre politique étrangère et nos actions militaires extérieures. On pouvait espérer hier que la candidate, visiblement déjà retranchée dans un rôle d’opposante, allait montrer que Macron n’était pas l’homme de Hollande, ni des socialistes, mais celui qui était mandaté pour appliquer les Grandes Orientations Politiques Economiques de l’UE, que c’était l’homme de la dépendance à l’hégémonie américaine, conquérante par la puissance du dollar et des armes. 

Incapable d’expliquer comment elle allait sortir de celle-ci, enfermée dans des frappes inlassablement répétées sur un seul tambour, Marine Le Pen a donné au peuple l’image d’une candidate qui recule de peur de rater le tapis roulant de la sortie de l’UE qui dynamiserait l’économie française. L’apport de Dupont-Aignan sur l’aide aux handicapés est apparu alors comme une mesure miserabilis devant les défis qui attendent la France. L’attitude de mère protectrice ne pouvait que s’appuyer sur un argumentaire solide qui a disparu dans des attaques personnelles. De son côté Macron n’a pas élevé le débat, la sortie de l’euro ou de l’UE étant écarté, il a révélé le moins possible sur les grandes orientations de son programme en égrenant un empilement de priorités, et s’est contenté de proférer une litanie de mesures, dites toutes « pragmatiques », dont il s’est gardé de s’engager sur leur efficacité avec des chiffres ou des dates. Il n’allait pas répéter la promesse de baisse datée du chômage de son aîné.

On se trouve donc devant un programme Macron sans hauteur de vue, au-delà de Bruxelles et de Washington, sans véritable engagement mais dont l’efficacité est garantie par son porteur et le marketing médiatique qui l’a porté jusque-là. Il s’est même permis de rejeter toute responsabilité dans la loi El-Khomri en ayant le toupet de dire qu’elle ne s’appelait pas la loi Macron. Il a recommencé avec la vente des fleurons de notre industrie. On ne sait plus où va la France, ou plutôt si vers la politique d’austérité à l’allemande et une montée de l’argent du peuple vers les multinationales et la grande finance. Les petits cadeaux aux actifs seront payés par la CSG des retraités dits à l’aise ce qui permet de descendre le seuil aussi bas que l’on veut, par toutes les petites préhensions sur les taxes existantes et les nouvelles qui naîtront de l’imagination fertile de Bercy, et par une mirifique moisson sur la fraude et les échappatoires à l’impôt sans rétablir le contrôle des capitaux interdit par l’UE. La politique familiale est rayée de la carte, sans doute parce que contrairement à l’Allemagne, l’immigration compense largement la baisse de fécondité des femmes autochtones.
 

La France de ceux qui ont ouvert les yeux, ont compris que, s’ils achetaient le produit proposé par un battage marketing sans précédent et ostracisaient le produit concurrent sans même prendre le temps de lire sa composition, ils allaient être floués pour la troisième fois. Cette France n’a pas encore perdu le réflexe du vote CONTRE, et n’est donc pas encore majoritaire dans sa véritable expression du ni, ni. Pourtant elle commence à changer d’attitude devant la nullité de ce qui leur est proposé, soit parce que ce n’est que du bourrage de crâne, soit que la vendeuse ne sache vanter son produit mais seulement critiquer celui du concurrent. La France est KO debout et prête à une autre expérience désastreuse parce que les mêmes recettes produisent toujours les mêmes effets. De toute façon les deux candidats sont voués au même résultat, l’un étant programmé pour cela, et l’autre refusant de tourner la serrure qui ouvre la porte mais cherchant ceux qui pourront lui faire la courte échelle pour essayer de sortir par la cheminée de toute façon trop étroite. 

Il y a plusieurs recettes pour l’omelette mais il faut toujours casser des œufs. Celui, qui prétend la réussir sans cela, vous ment, et celle qui ne veut pas battre les œufs n’y arrivera jamais. Il est absolument nécessaire qu’un débat ait lieu pour les législatives sur un sujet qui aurait du être celui de la Présidentielle. On peut l’espérer parce que le clivage gauche-droite a perdu de son sens tant celui de la sortie ou du changement des traités de l’UE est sous-jacent dans les prises de position des différents candidats du 1er tour. Si ce premier tour a été terni par le clivage évident fait précédemment avant les quinze derniers jours de campagne entre les grands candidats et les autres, il a permis une expression politique d’une bien meilleure tenue et d’une richesse sans comparaison avec ce que nous avons entendu hier soir. Quand Macron dit de son adversaire « la France mérite mieux que vous », ce qui est une calomnie méprisante, il ne relève pas le débat, il l’enterre. Quand Marine Le Pen préfère terminer par une dernière charge contre la vision politique de son adversaire, elle n’ouvre pas les yeux de ceux qui demandent à comprendre pourquoi le sien est différent et bénéfique. 

On en arrive à cette situation où Emmanuel Macron est censé porter la vision d’avenir en continuant la politique de ses prédécesseurs, et Marine Le Pen comme la passéiste parce qu’elle reprend les recettes qui ont réussi à une France indépendante. En plus elle se fait coincer en rase campagne parce qu’elle ne sait pas exposer les espoirs que peuvent engendrer dans la jeunesse la perspective d’une France libre et indépendante comme la plupart des pays du monde. L’UE est un exemple unique de cartel de nations qui montre que la recette n’est pas bonne sauf de réaliser une Europe vraiment fédérale dont les peuples ne veulent pas comme les français l’ont montré avec le refus référendaire de la Constitution Européenne. Le malheur est que le fédéralisme, que les français ont chassé par la porte, est revenu par la fenêtre et envahit de plus en plus de pièces de la maison. 

Il y a au moins déjà un vainqueur, les marchés boursiers qui ont d’ailleurs anticipé le sacre de dimanche et l’euro s’est envolé. Les deux « extrêmes » contestataires de l’UE vont tous deux être renvoyés à la niche. Mais contrairement à ce qui s’est passé pour Hollande, l’euro qui monte, comme les taux d’intérêt, pourrait bien cette fois montrer que la France perd pied si en plus le prix du baril est à la hausse. Le triptyque gagnant de baisse risque fort de ne pas se reproduire deux fois et la France coulera. Mais il va y avoir un autre gagnant :
 
Ce débat de fin de campagne présidentielle 

Aura tout-de-même était un tremplin

Pour l’abstentionnisme désabusé !

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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