dimanche 30 avril 2017

Pourquoi faut-il sortir de l’UE ? (3ème partie)

Dans les deux articles précédents j’ai montré que désormais notre participation à l’UE ne peut plus s’appuyer sur des raisons économiques et sociales. Ni notre dette qui s’aggrave toujours, ni notre commerce extérieur qui reste très déficitaire, ni notre croissance atone, ni notre pouvoir d’achat (corrélé au PIB/habitant), ni notre taux de chômage (l’un des plus hauts de l’UE), ni notre politique étrangère calquée sur celle des États-Unis, ne peuvent justifier que nous restions dans une Union européenne qui nous vassalise et nous détruit lentement mais sûrement. Mais il y a au moins deux autres raisons de sortir de l’UE. La première c’est la perte de démocratie de notre pays par la privation de nos libertés d’expression avec le développement d’une censure médiatique, dont le DECODEX du Monde, Google, Amazon, etc. qui se sont attribués le droit de distribuer des étoiles jaunes, mais aussi par la prolongation sans fin de l’état d’urgence, et le refus de référendum pour le Mariage pour tous.

Ceci n’est que la prolongation du fonctionnement de l’UE où le référendum européen est proscrit depuis les incartades de plusieurs pays, dont la France, lors du vote de la Constitution européenne. D’ailleurs l’entrée de nouveaux pays dans l’UE n’a jamais fait l’objet d’une consultation populaire, c’est pourtant un point particulièrement important de notre destin. L’UE à 6 pays, proches économiquement et culturellement, n’a rien à voir avec une UE à 28 qui envisage d’annexer la Moldavie, l’Ukraine, la Géorgie, et la Turquie. Nos députés européens sont trop bien payés pour ne pas accepter d’augmenter leur raison d’être avec une UE élargie jusqu’aux frontières de la Russie. Ils ont d’ailleurs le soutien des États-Unis qui ne cessent de nous pousser dans ce sens en chargeant l’UE de nous faire passer le message de la Russie proclamée ennemi numéro 1. C’est la raison pour laquelle nous venons d’envoyer 400 soldats dans les pays baltes. Qui peut encore croire que tout cela c’est à cause de la Crimée, très ancien territoire russe qui a voté en masse pour son retour historique et n’a nullement l’intention d’en ressortir ? 

Le pouvoir monarchique dont a bénéficié Hollande a permis de prendre des sanctions contre ce pays en rompant un contrat de vente des Mistral et en prenant des sanctions économiques contre la Russie. La signature de la France n’a plus de valeur et la démocratie est inexistante dans un pouvoir monarchique de l’exécutif qui a tout l’assemblage législatif et la plus grande partie du tissu politique territorial. Tout passe, l’opposition est là pour que le mot « démocratie » puisse être brandi sans être utilisé. D’ailleurs c’est vers un parti unique que nous prépare Emmanuel Macron, si, comme cela s’est toujours passé, son élection à la Présidence entraîne une majorité de celui-ci aux législatives puisqu’il aura seulement une opposition des partis divisés aux extrêmes.

Je persiste d’ailleurs à dire que c’est notre propension grandissante au vote « utile » dès le premier tour de l’élection qui génère ce genre de situation en empêchant l’éclosion d’une véritable répartition démocratique des opinions. Ce genre de réaction est évidemment encouragé par ceux qui n’ont pas envie que cela change puisqu’il leur assure de rester dans le bon wagon même si aujourd’hui il faut le repeindre en bleu-rose. L’apparition d’un parti unique nous mène tout droit au fonctionnement de l’URSS où une nomenklatura technocratique dirigeait le pays avec une opposition démocratique de façade. Cela devient aussi la copie conforme du fonctionnement de l’UE. L’ensemble est ainsi plus facilement manipulable par l’oligarchie financière à laquelle tout le monde doit se soumettre pour exister. 

Mais il y a une seconde raison supplémentaire pour sortir de l’UE au plus vite, c’est la montée du régionalisme. Il est tout-de-même ahurissant que le nouveau découpage régional, réforme structurelle fondamentale, ait pu être décidée un soir entre amis sur un coin de table avec carte de France, crayon, gomme et téléphone portable. Ceci étant fait, le pouvoir monarchique a permis cette transformation du paysage administratif français sans passer par un référendum. N’oublions pas que les socialistes avaient fait tomber De Gaulle grâce à un référendum sur… la régionalisation. Mais si Hollande a lancé cette transformation, c’est avec les encouragements, sinon les directives, de l’UE au sein de laquelle les régions des différents pays trouvent une administration à leur écoute et distributrice d’aides financières. C’est ainsi que l’on voit la Corse envisager son indépendance. Mais c’est le cas de la Catalogne, de l’Écosse, de la Flandre, etc. Car la carte des futures régions européennes est prête et publiée par l’ALE, le mouvement écologiste européen. On y voit, en ce qui nous concerne, le franchissement des Pyrénées par les basques et les catalans venant prendre nos deux départements frontaliers.


C’est donc bien un schéma à l’américaine qui se prépare sans que notre peuple soit alerté. Les nouvelles régions doivent ressembler aux comtés américains, les États européens doivent disparaître de fait en rendant leur pouvoir de plus en plus réduit, et le fonctionnement de l’UE converger vers le fédéralisme. L’UE est aux mains de l’oligarchie anglo-saxonne qui se décline sur l’oligarchie européenne avec une technocratie aux ordres. Cette oligarchie dispose in fine d’un ensemble territorial parfaitement contrôlable englué dans un TAFTA et soumis à la présence et au diktat de l’OTAN. En clair c’est le schéma d’une Europe sans identité, multiculturelle et multicultuelle, dans laquelle l’apport migratoire incessant viendra faire avorter toute identité constituée, source de rébellion possible. 

C’est sûrement la principale raison qui justifie une sortie rapide de l’UE, mais c’est aussi la raison la plus soigneusement cachée. La régionalisation a été présentée comme une mesure rationnelle d’économie et avec le slogan habituel de l’union fait la force. Des régions plus puissantes seront plus efficaces. On se demande alors pourquoi le raisonnement ne va pas jusqu’à L’État. C’est tout simplement parce que L’État doit disparaître. Car en fait il est plus que probable que l’on ne va pas vers des gains d’économie d’échelle mais au contraire vers des dépenses supplémentaires comme l’affirme la Cour des Comptes… mais quel écho a encore son opinion ?

L’arrivée de Macron au pouvoir, l’hologramme de Hollande, signifie la poursuite de toute cette évolution destructrice de notre nation dans un agglomérat fédéraliste aux mains de l’oligarchie financière. Macron doit terminer le travail entrepris depuis Maastricht par Mitterrand et accéléré par Sarkozy et Hollande. Il est évident que ces deux derniers n’ont vraiment que faire du peuple français et n'ont satisfait que leur envie de pouvoir et d’argent. Macron, qui se veut poulet de l’année et blanc comme neige, vient de chez Rothschild et était en couveuse depuis ses études. Son passage comme conseiller de Hollande, puis comme directeur de cabinet du Président, et enfin comme Ministre de l’Économie, le rend responsable de tout ce qui a marqué le quinquennat. C’est bien lui qui a vendu Alsthom à GE et à vil prix, ce n’est pas un partenariat. Macron veut les pleins pouvoirs en anesthésiant définitivement l’opposition dans un parti unique phagocytant tous les anciens caciques de l’arc républicain. Alors pourquoi le peuple est-il prêt à l’élire ? Nous en parlerons dans le prochain article.


La France a déjà largement perdu son indépendance et sa démocratie, 

Mais elle sent que quelque chose de grave se prépare.

Alors il est très urgent de la tuer définitivement 

Avant qu’elle ouvre les yeux et se rebiffe !

N’hésitez donc pas un instant 

Votez  pour Macron…

Dit Hollande !


Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

samedi 29 avril 2017

Pourquoi faut-il sortir de l’UE ? (2ème partie)



Le précédent article a permis de montrer que notre appartenance à l’UE ne nous avait pas protégés comme les européistes se plaisent à le répandre. Depuis le traité de Maastricht, notre taux de croissance est passé de 3,6% par an à 1,2% et ce n’est pas le cas de tous les pays même si globalement le taux de croissance des pays de l’OCDE était de 1,8% en 2016. Durant les 6 dernières années la croissance du PIB/habitant de l’OCDE a été de 8,3%, celui de l’UE de 5,7%, celui de la zone euro de 4% et le nôtre de 3,4%. Les graphiques ci-contre résument la situation dégradée de la France par rapport à l’Allemagne et des pays hors UE. On constate de plus que l’UE sous-performe par rapport aux autres pays en ce qui concerne le PIB/habitant. Donc non seulement l’euro crée une disparité entre les pays du sud de l’UE et les autres mais en plus l’UE et son ouverture totale à la circulation des marchandises et des capitaux, contrairement à la plupart des pays, ne lui est pas favorable.

Ceci se répercute sur le taux de chômage ou le nombre de demandeurs d’emploi. J’ai montré graphiquement que le nombre de demandeurs d’emploi ne diminue pas de juillet 2016 à mars 2017, que ce soit en catégorie A ou toutes catégories confondues. Mais le graphique ci-contre montre que la France, non seulement a un taux de chômage supérieur à de nombreux pays du monde, mis à part les pays du sud de l’UE, mais elle fait moins bien que la moyenne de l’UE. On remarque que notre taux de chômage est nettement plus élevé que celui de l’Allemagne mais aussi de pays hors UE comme la Norvège, la Suisse et l’Islande, ou hors zone euro comme le Royaume-Uni, la Pologne, la Suède et le Danemark. On voit donc que ni l’UE, ni l’euro ne nous protège du chômage, et que le taux de chômage peut être inférieur au nôtre dans des pays européens hors UE ou hors zone euro. 

Sur ces trois indicateurs fondamentaux du taux de croissance, du PIB/habitant et du chômage, il est clair que notre économie n’a rien à gagner en restant dans l’UE et la zone euro. Mais les deux sont liés et ceux qui disent que l’on peut renégocier les traités pour une autre UE se heurteront à des discussions sans fin car les intérêts nationaux sont de plus en plus divergents. La sortie de l’euro sans sortie de l’UE n’est pas prévue comme l’a réaffirmé Bruxelles. Il faut donc renégocier les traités et on retombe sur la difficulté évoquée précédemment. Si la majorité des français est effrayée par une sortie de l’euro, il est aussi évident que la différence de compétitivité des pays du sud de l’UE ayant l’euro ne leur permet pas d’éviter une descente économique et sociale. L’exemple de la Grèce est clair et il faut cesser de dire que c’est parce que les gens n’y travaillent pas parce que c’est l’un des pays où la semaine de travail est la plus longue. D’ailleurs j’ai montré que l’augmentation de la durée du travail hebdomadaire ou annuel ne procurait ni une augmentation du PIB/habitant, ni une diminution du chômage, comme le proposait Fillon dans son programme, mais avait l’effet inverse en période de croissance molle. Mais on peut regarder l’Italie, proche économiquement et structurellement de nous. L’italien travaille mais l’Italie s’enfonce. Les italiens sont beaucoup plus nombreux désormais à penser que l’euro les tue.

Mais l’UE nous lie, qu’on le veuille ou non, à l’OTAN, car la défense de l’UE par l’OTAN est dans les traités. Sortir de l’OTAN sans sortir de l’UE nous ramènerait à la situation sous Chirac qui s’est violemment opposé à la guerre en Irak. Comme la politique étrangère et migratoire est dans les mains de l’UE, faire valoir une indépendance dans ces domaines revient à entrer en conflit avec les traités et de nombreux pays de l’UE. Par exemple les pays Baltes réclament la présence de l’OTAN face à une hypothétique menace d’invasion russe et de fil en aiguille l’OTAN s’implante de plus en plus fortement en Europe en brandissant cette menace. La proposition de Fillon de renouer des relations normales avec la Russie lui a valu d’être laissé pour compte par l’oligarchie financière qui soutient Bruxelles et la politique étrangère américaine. Notre participation à l’OTAN nous entraîne même dans des conflits extérieurs au Moyen-Orient et en Afrique où nous ne sommes même pas suivis, ou bien peu, par la plupart des autres pays de l’UE. Notre puissance militaire nous désigne comme un fer de lance de l’OTAN en première ligne dans des conflits qui ne sont pas les nôtres, où nous faisons plus de mal que de bien, et qui génèrent des retours sous forme de terrorisme à l’intérieur même de notre territoire. 

Le trio UE-euro-OTAN est indissociable si nous voulons disposer de notre indépendance économique, sociale, monétaire, étrangère et militaire, comme la plupart des pays du monde. Ceux qui évoquent l’isolationnisme dès que l’on sort de l’UE doivent nous expliquer comment font tous ces pays. La récupération du contrôle des capitaux, de la possibilité de gérer les tarifs douaniers à notre gré n’implique nullement l’isolationnisme. La Chine et les Etats-Unis pratiquent ainsi et sont moteurs dans la mondialisation. Seulement ils font en sorte de protéger leur économie sur les secteurs choisis. Par ailleurs la sortie de l’UE n’implique pas en soi une fermeture de nos frontières, ceci fait partie du traité de Schengen, qui est un traité à part. Des pays de l’UE ont choisi de ne pas signer ce traité, à contrario des pays européens hors UE, comme la Suisse, l’ont signé. Je constate que le manque d’information de nos compatriotes permet de dire n’importe quoi et de faire croire à une doxa qui s’effondre lorsqu’on la confronte à une réalité et une information comparatives avec les autres pays de l’Europe et du monde.

Le mot souverainisme, qui veut dire non pas France fermée sur elle-même, mais France libre, comme son nom l’indique, et indépendante, qualifie les politiciens qui l’utilisent comme représentants de l’extrême droite. Rien n’est plus faux. Jean-Pierre Chevènement développe des idées souverainistes tout en étant de gauche. Il est vrai que c’est sous l’impulsion principale de la gauche que nous sommes entrés dans l’UE et que c’est Mitterrand qui a signé le traité de Maastricht. L’idée de la communauté d’intérêt entre pays proches n’impliquait pas forcément une UE à vocation fédéraliste. L’Europe des patries de De Gaulle laissait l’indépendance à chaque autant qu’ils le voulaient. Les traités bi ou multilatéraux pouvaient mailler les pays européens dans des ententes souples gagnant-gagnant et évolutives. D’ailleurs nous sommes plus près à vol d’oiseau des pays du Maghreb, où l’on parle français de plus, que du fin-fond de la Laponie où l’on parle finlandais ou suédois. 

Il est temps qu’une information réaliste et argumentée

Puisse mettre les français en capacité de juger 

Où est leur véritable intérêt et non celui

Qu’on cherche à leur faire croire, 

Celui de l’oligarchie financière !
 
Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

vendredi 28 avril 2017

Pourquoi faut-il sortir de l’UE ? (1ère partie)

La véritable question sous-jacente pour laquelle les partis européistes sont clairs, c’est-à-dire on reste, est abordée par les autres partis avec des précautions telles que l’on ne sait plus au bout du compte s’il s’agit d’un petit ou d’un grand réaménagement des traités, de la sortie de l’euro, de la sortie éventuelle de l’UE sous référendum ou d’une véritable proposition de sortie en cas de victoire à la présidentielle. Tout le monde politique ou presque donne l’impression de manier une patate chaude et de manquer de volonté ou bien même de ne pas être convaincu. Même Emmanuel Macron, qui  s’empresse, après l’affirmation de sa volonté de rester dans l’UE, de tempérer aussitôt en parlant de réaménagements nécessaires sans s’étendre plus sur le sujet. Il s’ensuit une grande confusion dans les esprits des électeurs qui ne savent même plus si on peut ou non sortir de l’euro en tapant le poing sur la table. On ne sait plus quel est le lien entre le traité de Schengen et l’UE, sans parler de celui de l’OTAN avec la même UE.

Mais cette réticence, à aborder froidement et calmement ce sujet, crée un sentiment de peur chez l’électeur, lequel pense que si l’on cache c’est que la sortie de l’UE serait réellement catastrophique. Du coup le « un tien vaut mieux que deux tu l’auras » reprend tout son sens et on ne fait même plus le bilan des 20 dernières années dans l’UE et des 16 dans l’euro. Je crois qu’il faut tout-de-même regarder quelques chiffres qui sont soigneusement évités. En 1985 le nombre de demandeurs d’emploi de la catégorie A s’élevait à 2.249.000, en mars 2017 il est de 3.508.100, soit 1.259.100 de plus ou +35,9%. Evidemment la population a augmenté puisque en mars 1985 nous étions 56,45 millions d’habitants et que nous serions 64,8 aujourd’hui, soit 8,35 millions de plus soit 14,8% de plus qu’en 1985. En conclusion déduction faite de l’évolution démographique, depuis Maastricht le chômage, ressenti par la population, a réellement augmenté de 21,1%. 

Voilà qui vient remettre à leurs places les belles promesses de l’UE du plein emploi. Mais il ne s’agit que de la catégorie A et, toutes catégories confondues le nombre est de 6,2335 millions en mars 2017. Sur les 9 derniers mois, nous avons encore repris 44.400 demandeurs de plus toutes catégories confondues. La courbe du chômage ne s’inverse pas comme le montre le graphique ci-contre. Nous sommes sur un palier mais les radiations sont importantes et nous avons des contrats aidés et des formations qui augmentent et ne sont que des cautères sur des jambes de bois car le marché du travail ne peut pas éponger les demandeurs avec une croissance faible.

A ce propos, l’UE nous a-t-elle permis d’augmenter notre croissance ? L’INSEE vient de publier ce graphique de l’évolution du produit intérieur brut sur les vingt dernières années. On constate visuellement que le taux de croissance trimestriel passe de 1% à 0,3% en 20 ans soit une baisse de 0,7% ou 3,6% ramené à l’année. Là encore l’UE ne nous a rien apporté de bon. Mais regardons ces chiffres de plus près en s’intéressant cette fois au PIB/habitant car entre début 1997 et 2017, la population a augmenté passant de 59,75 millions à 64,8 soit +8,45% ou +0,42% par an. Si le PIB augmente de 0,3% par trimestre soit 1,2% par an, l’augmentation du PIB/habitant, qui est corrélé à notre pouvoir d’achat, n’est plus que de 0,8%. Ceci est à comparer au 4%/an en 1997 où le PIB/habitant augmentait donc de 3,6%/an. 

L’UE ne nous a pas protégés puisque le continent européen est comparativement en recul mondial. C’est l’OCDE qui nous fournit ces chiffres intéressants entre 2010 et 2016 sur le PIB/habitant. L’augmentation du PIB/habitant de l’OCDE est globalement de 8,3% entre ces deux années, de 5,7% pour l’UE et de 4,0% pour la zone euro. On voit bien que l’UE est en retard et que l’euro n’est pas un avantage. On note que la France fait 3,4% ce qui la place désormais en-dessous de la moyenne de la zone euro. Mais l’euro profite à l’Allemagne dont le PIB/habitant progresse de 6,9% tout en étant en-dessous de la moyenne de l’OCDE. L’Allemagne qui a subi le choc de la réunification non seulement progresse plus vite mais sont PIB/habitant est 14,7% au-dessus du nôtre. Elle engrange 248 Mds dans sa balance des paiements quand nous en perdons 47. Mais la situation est bien pire en Italie et en Grèce. Le PIB/habitant en Italie a perdu 3,5% en six ans et est 21,6% inférieur à celui de  l’Allemagne, sa dette publique flambe. La situation n’est pas meilleure au Portugal où le PIB/habitant a baissé de 0,9% et est à inférieur de 36,6% à celui de l’Allemagne. C’est pire encore en Grèce où le PIB/habitant a diminué de 15,8% et où il est de 44,5% inférieur à celui de l’Allemagne.

On trouverait aussi des disparités écrasantes entre l’Allemagne et l’Espagne, l’Italie, la Grèce et même la France en ce qui concerne le taux de chômage. L’UE devait rapprocher les économies des pays et nous apporter la prospérité. Il n’en est rien. Les pays du sud s’appauvrissent au profit de quelques pays du nord dont principalement l’Allemagne, et les écarts s’aggravent. L’UE elle-même dans sa globalité est moins performante que la moyenne des autres pays de l’OCDE. Elle n’apporte pas la prospérité et elle ne sert qu’à des transferts d’argent du sud vers le nord. L’euro est clairement un carcan monétaire pour les pays à moindre compétitivité. Cela ne va pas pouvoir durer bien longtemps. De plus on ne peut pas nous raconter qu’il n’y a pas de vie possible en dehors de l’UE, la Norvège, la Suisse et l’Islande en témoignent. Le PIB/habitant de la Norvège est supérieur de 38,8% à celui de l’Allemagne, celui de la Suisse de 25,6%, celui de l’Islande de 7,8% et il a cru de 20% en 6 ans. Il va falloir cesser l’argument de la difficulté de comparaison en raison de la petitesse de ces trois pays. L’Australie a eu en 6 ans une croissance de son PIB/habitant de 7,5% et il est supérieur de 5,5% à celui de l’Allemagne. 

Il n’y a économiquement aucune raison factuelle

Qui prône ne faveur de l’Union européenne. 

Elle ne fait que creuser les disparités

Et appauvrir les pays du sud. 

Les vrais gagnants c’est…

L’oligarchie financière 

Qui la couvre !
 
Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

jeudi 27 avril 2017

Voter Macron, c’est voter UE, s’abstenir c’est voter contre



Ce titre fait encore suite à de nombreux commentaires, la plupart gentiment réprobateurs. J’en remercie chaleureusement les auteurs étant bien entendu que je respecte leur opinion. Je le fais d’autant plus que jusqu’à présent je pratiquais le vote CONTRE, c’est-à-dire à regret, ou le vote utile pensant vraiment faire un acte citoyen de défense de la démocratie. Si j’ai pris cette décision de l’abstention, c’est que je suis tout-à-coup sorti du vote de routine devant la difficulté du choix proposé. Mon inclination suit celle de Philippe De Villiers, sur la menace que fait peser sur la France un flux migratoire qui ajoute au danger de la submersion par le nombre, la perspective de voir notre identité historique judéo-chrétienne se plier à une majorité musulmane dont le crédo est la charia. L’égalité homme-femme et la laïcité n’y sont d’ailleurs pas les bienvenus.

Sur ce dernier point on sent déjà que la laïcité est combattue par des écoles musulmanes sous contrats ou non et parfois illicites. Si l’on a réussi jusqu’à présent à donner aux autres religions un espace privé d’éducation sous contrôle de l’Etat, il est à craindre que la pression d’une religion musulmane, en pleine expansion alors que la religion chrétienne se replie, ne fasse basculer le fragile équilibre d’une laïcité chèrement gagnée. Ceci est d’autant plus risqué que l’argent de la péninsule arabique se déverse abondamment dans ce secteur de l’éducation et de l’accompagnement social. La vérité sur l’augmentation de la population française n’est pas dite. On se réjouit en omettant de dire que nos enfants dits de souche ou vraiment assimilés forment des familles où le nombre d’enfants est décidé en fonction des disponibilités d’argent mais aussi par une aspiration au confort personnel qui prend le pas sur la volonté de procréer. L’aspiration des familles musulmanes est en grande majorité très différente et la progéniture a une importance première. 

Il n’est pas compliqué de comprendre que sous le triple effet de l’immigration légale et clandestine, du regroupement familial et de la fécondité supérieure, la France peut changer rapidement, en moins d’une génération, de mode de vie cultuelle et culturelle. Les français sont-ils prêts à cela en majorité ? Poser la question est déjà créer un clivage pire que celui du mariage pour tous. On voit déjà voler les mots de racisme et d’inconscience. Une réponse à ce sujet ne peut pourtant être écartée. Mais il en est de même d’un autre sujet, le plan énergétique français qui touche à l’indépendance de notre pays, à la pollution et au coût du kWh. Ce dernier a un impact économique important sur les consommateurs, particuliers et entreprises. Le plan allemand des énergies renouvelables a déjà coûté plus de 500 milliards. Alors que l’Allemagne s’abreuve des excédents de son commerce extérieur, nous continuons dans un déficit chronique. Les moyens financiers de notre pays ne sont donc par les mêmes. Sommes-nous prêts à payer ce prix ? Il importe aussi que ce sujet soit abordé sous ses aspects financiers, environnementaux, sécurité, et ses aspects de progrès technique, parmi les priorités d’un quinquennat.

Si je parle de ces deux sujets, c’est que tous les deux ne peuvent être résolus par notre simple décision française. Les deux politiques migratoires et énergétiques sont l’apanage de l’Union Européenne. J’ai déjà rappelé la tentative de Valls de réglementer la circulation des Roms qui pose des problèmes de voisinage en France. Les déclarations autoritaires se sont terminées en rase campagne par une abdication de l’impétrant. Ce que nous vivons sur l’un et l’autre de ces sujets suit des impulsions qui viennent de l’UE. Elles peuvent même donner lieu à des injonctions passibles de condamnations. La feuille de route de chaque pays peut ne pas avoir le même objectif sur le plan quantitatif mais pas sur le plan qualitatif. Les différences de vitesse de réalisation sont négociables mais par le but final. Il en est d’ailleurs de même pour le budget de l’Etat. On a pu négocier les délais d’obtention du déficit budgétaire à 3%/PIB mais pas la valeur mise dans les traités. 

Tout ceci pour dire que rien de tout ce qui est promis par nos deux candidats ne peut échapper à la lorgnette des commissaires de Bruxelles quand ils ont un impact budgétaire, environnemental, énergétique, etc. Les grandes lignes des actions à mener sont contenues dans les Grandes Orientations de la Politique Economique européenne, et envoyées à l’ensemble des pays de l’UE depuis juin 2016 pour une période d’au moins un an renouvelable par tacite reconduction. En réalité il s’agit d’un plan annuel remis chaque année au goût du jour. En conséquence la question centrale est la suivante ? Sommes-nous bien dans l’UE ou voulons-nous en sortir ? Si nous sentons que l’UE est un lit douillé, nous devrons accepter d’y perdre de plus en plus de notre indépendance comme nous pouvons le constater depuis 20 ans. Le programme que nous voterons à travers le candidat, Macron en l’occurrence, sera la traduction des orientations et directives européennes, comme il a si bien su le faire avec la loi travail. Mais si nous voulons pouvoir mettre en œuvre un programme et des promesses qui sont divergentes de celles de l’UE, nous rentrerons dans une phase de conflit, voire de remise en cause des traités.

Dans le premier cas nous savons tous que quand on utilise une recette de cuisine qui ne donne pas un plat mangeable, la répétition de la recette donne toujours le même résultat. Nous savons donc à l’avance que ce n’est pas en rajoutant un peu de sel et de poivre qu’un mauvais plat devient bon. Ce n’est pas en dopant la compétitivité des entreprises par des déversements d’argent ou d’allègements de charge que nous comblerons une différence de compétitivité de 15% par rapport à l’Allemagne et de 10% par rapport aux Etats-Unis. L’écart est d’une autre échelle de grandeur. La croissance mondiale est en baisse et l’UE est en retard par rapport à l’ensemble des autres pays. A peine pouvons-nous espérer ne pas continuer à descendre plus vite que la moyenne des autres pays de l’UE. Néanmoins si l’UE reste attractive ou que le vendeur est convainquant, il faut voter pour lui. Mais voter Macron, c’est voter pour l’UE. 

Si Macron appliquera sa feuille de route sans créer de réels problèmes à l’UE, mis à part quelques bravades histoire de montrer à son peuple qu’il ne s’en laisse pas compter, Marine Le Pen affiche une volonté d’engager le fer avec l’UE, mais forcément avec nombre de pays de l’UE tant les divergences sont grandes sur les souhaits des uns et des autres. Notre préférence nationale ne peut s’imposer sans soulever des crises dès qu’elle s’éloigne des traités. La bronca venue de Bruxelles sur l’utilisation vraie ou fausse d’assistants parlementaires par toute la famille Le Pen montre bien qu’elle est loin de réunir là-bas un consensus autour d’elle. D’ailleurs elle évite soigneusement de parler de la sortie de l’UE comme d’un objectif indispensable pour replacer la France dans une trajectoire indépendante mais plutôt comme un lot de consolation après avoir ferraillé à Bruxelles dans un temps que l’on est bien incapable de déterminer. Comment apprécie-t-on un échec des négociations ? Si l’on a moins de 50% de résultats positifs est-ce un échec ou un succès ? S’en contentera-t-on ? Mais l’UE et les autres pays accepteront-ils que l’on remette en cause les traités ? Il n’y a pas promesse de sortie, il y a promesse de discussions dont la fin est inconnue.

De plus au contraire de Macron, Marine ne cherche pas à réunir un consensus mais à être élue donc le vieux clivage gauche-droite va ressurgir à contretemps puisque le problème n’est plus là. Le problème majeur est l’UE sur lequel l’arc républicain joue sa survie et présente une majorité. Une France clivée par le traitement de l’immigration, ne peut laisser Marine Le Pen en paix et ce n’est pas l’UE qui lui viendra en aide, ni toute la puissance médiatique de l’oligarchie financière. Voter Marine Le Pen c’est voter pour un faux espoir de sortir de l’UE et un combat contre l’UE et l’oligarchie financière que même Donald Trump n’est pas sûr de gagner. De mon point de vue les dés (l’oligarchie financière) ont désigné Macron mais l’élection de Marine Le Pen ne peut pas nous sortir des griffes de l’UE car elle n’en fait pas un objectif clair et est prête à composer. De plus le pays sera dans la rue très rapidement et l’invective entre deux clans n’arrangera pas les choses. On voit déjà que sa campagne est perturbée et le sera encore plus si les sondages frémissent pour elle. 

Quand on n’a pas les bonnes entreprises, on s’abstient normalement de leur donner le chantier. Quand le chantier est néanmoins attribué par un vote, dans ce cas on s’abstient. Cela a l’avantage d’ôter de la crédibilité au choix fait et de pouvoir peser le moment venu sans être taxé d’avoir fait un mauvais choix. Si je comprends très bien que l’on ne fasse pas ce raisonnement, puisqu’il ne fut pas le mien auparavant, je donne néanmoins rendez-vous pour en reparler dans quelques mois à tous ceux qui auront voté à contrecœur en croyant bien faire pour leur pays. Prenons conscience qu’un taux d’abstention record précipitera les choses et se saura dans le monde entier. Le vote blanc est sans autre intérêt que de faire savoir que l’on a rempli son devoir électoral aux yeux des autres. Il ne s’ajoute pas aux abstentions.
 
Si l’on croit malgré tout aux vertus de l’UE, on vote Macron. 

Si l’on croit que Marine s’imposera à l’UE, on vote FN.

Si on en doute pour Marine Le Pen, on s’abstient. 

C’est l’attitude la plus démocratique qui soit

Lorsque l’on n’a pas fait un choix POUR 

Mais que l’on vote à regret !
 
Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon