samedi 14 janvier 2017

L’écologie bancale face à la pollution (6ème partie)



Il ressort des précédents articles que le réchauffement climatique et sa cause anthropique du CO2 doit avoir une réponse claire. Le CO2 est pour l’instant pointé comme le coupable et entraîne avec lui notre politique énergétique mais influe profondément sur la politique énergétique mondiale. On a vu que l’utilisation des EnRi ne résolvait pas le problème du CO2 mais l’aggravait en coûtant tellement cher qu’un pays comme l’Espagne, pays promoteur, cessait leur développement. Une politique française réaliste ne peut que suivre le même chemin et faire économiser beaucoup d’argent à l’Etat, aux usagers et aux contribuables. L’arrêt du développement des EnRi doit entraîner la fin de la croissance du CSPE, contribution au service public de l'électricité qui est une taxe sur les consommateurs d’électricité français. Elle est représentée en vert sur le graphique ci-dessus. De 2008 à 2016 son poids financier a augmenté de 4,43Mds soit une croissance de 0,55Mds par an soit 12,5%.

Ajouter une légende
Elle ne suffit d’ailleurs pas à couvrir l’augmentation du coût du kWh produit car l’évolution de cette taxe est gérée par l’Etat qui accepte donc un déficit. La Commission de Régulation de l’Énergie avait proposé 27,05/MWh (2,705c/kWh), l’EDF a été autorisé à 22,5/MWh. Cette taxe avec un prix du kWh de l’ordre de 0,  faut ajouter la TVA et les taxes des communes et du conseil général. On peut prévoir que ce surcoût passera à 24% au rythme actuel d’évolution depuis 2008, soit le quart de la facture d’électricité dont l’essentiel sera dû aux EnR ! Il est à noter que le photovoltaïque intervient pour 55,3% en 2016 sur le montant de la CSPE due au EnR. 

L'accroissement du surcoût des énergies renouvelables est très rapide ; les prévisions pour 2020 sont de 6,5 (EDF) à 8,4 Mds € (CRE), dont :

  •     éolien terrestre : 926 à 1 291 M€
  •     éolien en mer : 1 172 à 2 572 M€ ;
  •     photovoltaïque : 2 080 à 2 778 M€ ;
  •     biomasse + biogaz : 1 196 à 1 667 M€.

Ceci représente 154 à 337 éoliennes de 5MW en mer sur une surface de 100 à 216Km2 (1 à 2 fois la surface de Pairs), 622 à 827 éoliennes terrestres de 2Mw couvrant une superficie  de 140 à 200km2 et espacées de 300m, et 7,5 à 10 millions de panneaux solaires de 260W couvrant une surface de 12 à 17km2 (12 à 17% de Paris). Toutes ces surfaces sont prises pour une puissance supplémentaire installée de 4 à 6GW fournissant de 35 à 53TWh en moyenne par an. Ceci est à comparer avec le futur réacteur de Flamanville qui fournira 10,4TWh par an sur une superficie d’une centaine d’hectares (1km2). 

La politique électrique actuelle va faire exploser le coût de l’électricité. L’abonnement pour un compteur 6kVa a augmenté de 43%, et le prix du kWh a augmenté de 36%, entre 2006 et 2015. La Turpe (Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité) va augmenter de 2% au 1er août 2017 et sera en plus sensible à l’inflation. Le régulateur justifie cette hausse par la transition énergétique, qui impose notamment de « muscler » les lignes pour supporter l’intermittence des renouvelables. La hausse devrait servir aussi à financer le compteur intelligent Linky pour 5Mds€. La suppression des subventions aux EnR permettrait de récupérer de 3,7Mds à 5Mds€ par an soit de l’ordre d’une quinzaine de milliards jusqu’en 2020 sans compter les dépenses d’investissement.

La consommation d’énergie concerne aussi les chauffages et les transports terrestres, maritimes et aériens. Ils participent à l’émission de CO2 et utilisent principalement des énergies fossiles. Une politique qui prônerait le chauffage et la voiture électriques pour diminuer la pollution due à la combustion des énergies fossiles ne peut être compatible avec une politique des EnR qui va faire doubler le prix de l’électricité comme en Allemagne. En ce qui concerne la voiture électrique, on va rapidement se heurter à une impossibilité financière. Avec un parc de voitures légères de 38 millions, il faut envisager une production électrique de 10 réacteurs nucléaires supplémentaires. Ceci ne tient pas compte de la puissance supplémentaire de 15% pour encaisser les pointes de consommation aux heures de départ et  d’arrivée du travail. On note combien la politique écologique actuelle est bancale et se marche sur les pieds. 

Il faut admettre que nous n’avons pas de solution plus intéressante pour l’instant que le pétrole. Celui-ci est encore abondant et les réserves gazières et pétrolières découvertes à l’est de la Méditerranée repoussent beaucoup plus loin la fin du pétrole. Au cas où le pétrole deviendrait très cher par sa rareté, le gaz pourrait être utilisé. On peut même envisager le moteur à hydrogène, donc non polluant, malgré le coût actuel de la fabrication de celui-ci, mais des progrès peuvent être accomplis. Pour le transport urbain, le développement des transports publics électriques est une voie réaliste mais pas pour les transports interurbains où l’implantation des infrastructures d’alimentation électrique est beaucoup trop coûteuse. Le km pavé de panneaux solaires par Ségolène Royal à 5 millions d’euros, ce qui en met le kWh à prix d’or, est tout simplement une monstruosité écologique. Pour ces solutions il ne faut pas que le coût de l’électricité évolue plus vite que l’inflation. Il nous reste la voie la plus réaliste et atteignable, c’est la diminution des consommations des véhicules où de grands progrès peuvent encore être faits. On gagne sur tous les tableaux, pollution et coût au km. Ce n’est pas une vignette verte mais une vignette couleur pétrole qu’il faut instaurer et un bonus sur la consommation électrique. Diminuer la consommation, c’est diminuer la pollution, toutes choses égales par ailleurs.

En ce qui concerne les activités maritimes et aériennes, la lutte ne peut se faire qu’au plan mondial mais là encore c’est sur la lutte contre la consommation qui doit être la ligne de mire des progrès. D’une façon générale on lutte contre la pollution en jouant sur les causes. La diminution de consommation, des moteurs, des combustions d’énergies fossiles dans l’industrie et l’agriculture, l’isolation des habitations où la préférence doit être donnée à l’électrique sont les axes réalistes. Le prix de l’électricité doit donc être le plus bas possible. C'est la condamnation de l’idéologie écologique qui promeut les EnR au détriment du nucléaire, fait exploser le coût du kWh et joue contre son camp pour la pollution.


Il est navrant que le battage idéologique et médiatique 

Que manage habilement une caste de ploutocrates

Nous fasse prendre des vessies pour des lanternes. 

L’Espagne l’a compris, l’Allemagne le paie cher

Et nous nous allons aussi dans le mur !


Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire