vendredi 19 août 2016

Les États-Unis deviennent de plus en plus insupportables

Il y a beaucoup d’américains qui montrent des attitudes parfaitement amicales vis-à-vis de l’étranger. On peut même dire que l’américain est foncièrement accueillant, jovial et parmi l’élite on trouve beaucoup de sympathie pour la culture française, voire de l’admiration. J’ai eu de très bons contacts dans ce pays pendant ma vie professionnelle. C’est pourquoi il est difficile de comprendre ce qui arrive à ce pays où le racisme et la violence montent en puissance. C’est comme si on retournait à l’époque de la conquête de l’ouest et que les dirigeants de ce pays étaient engagés dans la ruée vers l’or mué en dollar qui représente la puissance de ce pays et qui sort à flot de la Banque Centrale. La morgue de la ploutocratie qui manipule le pouvoir s’étend même sur ses habitants. L’épisode des JO de Rio, où tout a été mis en œuvre pour disqualifier les équipes russes sous prétexte de dopage avec des analyses faites à Rio et dont les résultats sont plus que contestables, est digne de l’époque de la guerre froide.

C'est à la finale du 100 mètres brasse femmes qu’on a vu les comportements les plus dramatiques. La médaille d'or a été remportée par l'américaine Lilly King, 19 ans, qui a battu la russe Yuliya Efimova, médaillée d'argent. Après les éclaboussures victorieuses envoyées au visage de la concurrente russe, il y a eu le refus de serrer la main de Yuliya pendant la cérémonie qui a suivi. « C'est une tricheuse, elle s'est dopée», a-t-elle dit. « La victoire revient aux sportifs honnêtes. » L'Américaine a également ajouté que, à son avis, Yuliya Efimova n'aurait pas dû être présente à l'évènement au regard de sa suspension pour dopage par le passé. Au lieu de tempérer les dires de sa compétitrice le staff et le public américain en ont rajouté poussant la coureuse russe jusqu’aux larmes. Que les États-Unis jouent sur la corde « dopage » pour disqualifier les russes, est insupportable quand ils ont eu le coureur cycliste le plus tricheur que le cyclisme ait connu, Lance Amstrong. Le  " russo-bashing " atteint même le sport et ce manque de fair-play est bien loin de l’esprit olympique.

La Russie est coupable de tout. Au nom de ce constat l’Amérique se donne le droit d'accabler la Russie de sanctions économiques pour avoir violé le droit international en Ukraine, de renforcer les forces de l'OTAN près des frontières de la Russie, parce que cette dernière menace l’Europe. L’Amérique se permet de condamner le président russe Vladimir Poutine parce qu'il soutient un tyran en Syrie alors qu’elle a créé, formé, armé Daech qui sème l’un des terrorismes les plus sanguinaires que le monde ait connu. Tout cela n’est qu’une volonté de se rendre maître des ressources minières et énergétiques de la planète et d’éliminer toute puissance qui ne se soumettrait pas, ou pire qui pourrait contester son hégémonie mondiale. L'interdiction de venir à Rio imposée par le Comité international olympique à 100 athlètes russes, un tiers de l'équipe, s'inscrit dans une même dynamique de destruction de toute opposition avec une propagande de temps de guerre répandue et exagérée par les médias occidentaux. 

Même si la Turquie est une adepte du double discours et des doubles engagements, les propos du chef de la diplomatie turque sont fondés : "Je le dis depuis longtemps, une telle attitude à l'égard de la grande Russie est irrationnelle et irréaliste. Les tentatives d'effrayer, de dédaigner, de minimiser l'importance de la Russie ne conduiront nulle part. Il en est de même pour la Turquie. Ils ont réduit les Jeux olympiques de Sotchi avec toute leur envergure à un seul sujet qui est le droit des minorités sexuelles. On ne peut pas réduire les relations avec un pays aussi grand et énorme que la Russie à une seule question".

On voit que l’acharnement des USA contre la Russie touche à tout ce qui peut donner une reconnaissance à ce pays. L’offensive sur les jeux olympiques de Sotchi et de Rio va continuer sur les jeux para olympiques des handicapés. On se servira de toutes les raisons, dopage, non-respect des minorités, pour prolonger les sanctions économiques et empêcher ce pays de paraître sur la scène internationale. Evidemment si cette guerre froide prend de l’ampleur, c’est que les USA réalisent que la montée de la Russie et de la Chine les place désormais dans le clan non seulement contestataire de leur hégémonie mais en mesure de ne pas céder à leurs injonctions. Les choses tournent mal en effet. La Turquie, membre de l’OTAN, se tourne vers la Russie avec laquelle les intérêts économiques sont évidents et le gazoduc passant par la Turquie intéresse les deux pays. Pire, la Turquie retient en otage une base américaine sur son sol où sont entreposées des armes nucléaires. L’Ukraine s’enfonce dans une crise économique et doit être de plus en plus soutenue financièrement.

Daech, et les « modérés » qu’il contrôle, doivent être de plus en plus alimentés en armes et en soutien alors que la porte d’approvisionnement vers la Turquie se referme. Daech perd du terrain et la bataille d’Alep est désormais à leur désavantage. La Chine propose désormais ses services et l’Iran accueille l’aviation russe. Les USA vont se désengager progressivement du Moyen-Orient et leurs relations avec les pays du Golfe se détériorent, ce qui au passage facilite notre honteux marché d’armes avec eux. Ils se reportent sur l’Afrique avec l’importation de Daech permettant de préparer une attaque à partir de l’Italie et de mettre pied dans ce pays. L’Algérie est en point de mire, et le désordre se répand en Tunisie. Cette fois la Russie veille et les liens du Maroc et de l’Egypte se resserrent avec Moscou. La pression exercée sur tous les pays de la mer de Chine pour envenimer le conflit sur les îlots subit les premières failles avec des négociations engagées par la Chine et une volonté affichée de celle-ci d’être prête au défit militaire.

Si le terrain de l’Afrique permet encore d’exercer une chasse aux ressources de son sous-sol par la pratique du chaos et avec notre complicité, sous l’aspect militaire et diplomatique les USA sont sur le recul. Israël, l’allié de toujours, semble jouer un jeu personnel avec la CIA, sans tenir compte de la politique gouvernementale. Israël a un lien fort avec le Congrès américain qui lui est totalement acquis et derrière avec la ploutocratie américano-juive qui tient les rênes. Un à un les amis d’hier se retirent car ils sentent le vent tourner. Le Pakistan, à qui les USA ont permis de se doter d’une puissance nucléaire au contraire de l’Iran, se tourne aussi vers l’axe Russie-Chine et met une sourdine à son conflit avec l’Inde. N’oublions pas que c’est au Pakistan que s’est jouée la mascarade du prétendu assassinat de Ben Laden. Il reste l’Amérique du Sud où tout ne va pas pour le mieux malgré la manœuvre de destitution de la présidente du Brésil qui a osé engager son pays dans le groupe d’États de la Russie et de la Chine, les BRICS. Le Venezuela est dans le collimateur mais la partie est mal engagée.

Les États-Unis sont devenus insupportables et le vent tourne. L’avenir n’apparait plus aussi dégagé et la panique de certains dirigeants américains fait planer un climat de combat de la dernière chance qui n’exclut pas le conflit nucléaire. Des forces internes s’opposent mais la dernière décision appartient toujours à la ploutocratie des Maîtres du Monde car rien ne peut se faire sans l’argent qu’ils détiennent, mais sera-t-il longtemps en dollar ? L’Europe n’est qu’un jouet et nous sommes leurs serviteurs. 

Les épées sont sorties de leur fourreau dans les deux camps.

L’Europe est sommée de choisir son camp,

Mais en a-t-elle encore le choix ? 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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