La France
ne va pas bien, depuis 2007 son PIB/habitant décroît et l’abaissement de la
croissance à 1,4% pour 2016 par la Banque de France, l’OCDE et la BCE montre
que les prévisions ne seront vraisemblablement pas tenues et la dette publique
va continuer à augmenter pour atteindre les 100% du PIB. La France entre dans
des conflits sociaux et probablement civilisationnels. Elle est en train de se
déchirer entre les pour et les contre à propos des grèves et entraves mises à
l’économie. Le gouvernement utilise à fond l’argument de l’Euro 2016, sachant
qu’un footballeur de salon sommeille en chaque français. Le monde des TPE et
PME est impacté par ce mouvement et certains souffrent réellement. Le
gouvernement mise sur la privation d’un spectacle attendu et la plainte de nos
petites entreprises sautant sur l’aubaine des crues et inondations pour stigmatiser
les fauteurs de grèves. Il pousse même le bouchon jusqu’à déclarer qu’un accord
a été trouvé à la SNCF, alors que ce n’est qu’un projet que toutes les
organisations syndicales de salariés n’ont même pas approuvé. La ficelle est
grosse mais elle marque l’opinion en peignant les grévistes en individus d’une
insensibilité coupable aux malheurs des gens, indifférents à l’image de la
France dans le monde, etc.
Que
les syndicats protestataires se réjouissent intérieurement de l’occasion de la
faiblesse du gouvernement et du moyen de pression que leur offre l’euro est une
évidence. Que la compétitivité soit mise
à mal par les nouvelles exigences des grévistes est aussi une évidence. Qui,
dans le court terme, sait augmenter les avantages donnés aux salariés sans que
cela ait un impact sur la compétitivité ? Mais poussons le raisonnement
inverse à l’extrême. Pour rendre de nouveau la SNCF compétitive, doit-on payer
tout le monde au SMIC ? C’est ce que les entreprises font en… délocalisant
avec les conséquences que l’on sait sur le chômage. Il y a certes un problème à
la SNCF, mais celui-ci vient de loin et aucun gouvernement n’a voulu s’y
attaquer résolument. La preuve la plus visible est le refus de s’attaquer aux
régimes spéciaux qui n’ont plus de réalité économique aujourd’hui.
Si
je fais ce long préambule c’est qu’un nombre de français de plus en plus grand se
rendent compte que l’on nous mène en bateau. Un lent processus est mis en place
pour restreindre nos libertés et asservir un peu plus le monde salarial mais aussi
les professions libérales et les petites entreprises. Toutes les raisons sont
bonnes pour faire plier le monde des non-riches, pour ne pas parler des pauvres
dont beaucoup d’entre nous croient, à tort, ne pas faire partie. Il est
symptomatique qu’une loi soit mise sous le coup du 49.3 alors que la majorité
du pays s’est avérée contre, et que les troubles sociétaux s’amplifient. Le
gouvernement aurait plié depuis longtemps s’il ne s’agissait pas d’une loi
imposée par Bruxelles. Mais Bruxelles c’est le monde des grandes entreprises
qui gravitent par dizaines de milliers dans la ville pour influer le cours des
évènements. Parmi elles il y a les plus grandes entreprises mondiales dans
lesquelles ont investi les plus grandes fortunes du monde qui détiennent aussi
les banques.
Knoema a publié un graphique intéressant qui montre que les
personnes les plus riches officiellement sont déjà plus riches que des pays
entiers. Officiellement car Forbes nous prend naturellement pour des
imbéciles en ne citant pas la fortune incommensurable des Rothschild, Rockfeller,
Soros, Reine d'Angleterre. On ne parle pas non plus des entreprises bancaires
et multinationales comme Goldman Sachs, JP Morgan, etc. Pour des individus (on
ne parle pas des entreprises ! ) qui possèdent le PIB de pays entiers tout
devient possible. S’ils s’allient, la concentration de leurs fortunes atteint
de telles proportions qu'ils peuvent financer à eux seuls un événement d’une
ampleur géopolitique continentale. C’est ce que nous voyons se
dérouler dans le monde actuellement avec une mise de l’UE sous tutelle
économique avec le TAFTA, une mise sous tutelle de l’OTAN avec les plus grandes
manœuvres, Anaconda 2016, depuis la chute du mur de Berlin en Pologne et le déploiement des
forces américaines en Europe (Norvège comprise), l’invasion migratoire
programmée et soutenue et les guerres de captation des ressources du globe.
Prenons
donc les évènements politiques majeurs qui concernent l’Europe. Commençons par
l’arrivée d’une couche épaisse de migrants dont tout observateur sait qu’elle
nous propulse vers la catastrophe comme sur le Titanic dit insubmersible. Pendant
que ça bavarde, ou plutôt ça bavasse, sur les plateaux de télé, le rouleau
compresseur de l’Histoire avance. Les guerres poussent les habitants à fuir d’autant
plus vite que de l’argent leur est fourni pour cela. L’argent n’est pas un
problème pour les riches, c’est un moyen de puissance, ce n’est un problème que
pour la survie de l’humanité. La drogue inonde, déstabilise et affaiblit la
Russie tandis que l’argent blanchi se retrouve à terme dans des paradis fiscaux
peu regardants dont, comme par hasard, le tiers est lié à la
Grande-Bretagne (à ses dépendances ou à son ancien empire). Il faut savoir que
la moitié de tous les flux de capitaux mondiaux transitent par les paradis
fiscaux Entre 800 et 1600 milliards de dollars américains. Une telle masse
d’argent recyclée arrive sur les marchés et cherche à se placer. Grâce à
l’interdiction de se financer eux-mêmes, les états finissent fatalement par
s’endetter auprès de ces marchés de capitaux. Ils en deviennent totalement
dépendants. C’est la première étape du Système.
Il
faut savoir que Washington et la City sont les deux faces d’une même médaille
et que l’empire britannique a une grande tradition d’utilisation des
mercenaires pour lesquels l’argent ne manque pas. Le quotidien britannique The Daily Star vient de révéler l’implication des services
secrets occidentaux dans le soutien logistique au terrorisme islamiste dont 600 instructeurs britanniques. Poutine en sait quelque chose
puisqu’il les a vu débarquer en Tchétchénie via la Turquie dans le Caucase et
qu’il vient officiellement de dénoncer les
mercenaires en Syrie arrivant de Turquie, Jordanie et Irak, armés par les pays
du golfe. Ceux-ci ont d’ailleurs faits une offensive sur les troupes syriennes s’approchant
d’Alep pour les handicaper dans leur progression vers Raqqa, fief de Daech.
Dans sa stratégie du chaos et de la déstabilisation des pays, les États-Unis se
sont toujours appuyés sur Al-Qaïda, qui possède de redoutables guerriers au
nombre de 3000 en Syrie. Ils sont en train de les pousser vers la Libye. Le but
est de faire durer le conflit, affaiblir, diviser, « libaniser », puis
jouer des querelles et antagonismes de clans à moindre coût. Il y a
probablement l’intention, comme le souhaite Israël, de refaire le coup des accords
Sykes-Picot de 1916 qui avaient dépecé l’empire Ottoman au profit des
puissances vainqueurs. La Turquie, les États-Unis et leurs principaux alliés, y
sont prêts avec une belle part du gâteau pour Israël qui assurera la mainmise
sur cette région.
Dans quel tourbillon de guerres, de prédations, de
vols des nations sommes-nous entraînés ? C’est la vrai question qui est
posée à notre peuple qui sombre dans un individualisme qui l’affaiblit et le
rend vulnérable à un enfumage permanent auquel se livrent les puissances de l’argent
par le biais des politiques et des médias. Ne cultivons-nous pas notre propre
décadence ?
« Une
civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son
fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui
choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une
civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est
une civilisation moribonde. […] Cette Europe-là (…) se réfugie dans une
hypocrisie d’autant plus odieuse qu’elle a de moins en moins de chance de
tromper. (…) » Aimé Césaire : Discours sur le colonialisme.
Paris 1955
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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