Nous
avons vu dans le précédent article l’importance de la dette dans la réussite
économique des grands pays du monde. Ce n’est pas une bonne nouvelle. Elle veut
simplement dire que la plupart de notre richesse est une avance concédée par
les générations suivantes et non issue de notre seul travail de production de
biens. Quelques jours avant le vote pour ou contre le Brexit, il est intéressant
de recentrer notre regard sur l’Europe, l’UE et la zone euro, et sur tous les
pays potentiellement candidats ou non à l’UE. Afin d’affiner le lien entre le
PIB et la dette, nous allons exclure de cette étude, les pays qui sont
notoirement soit très performants donc au-dessus (Suisse, Norvège, Luxembourg, Suède,
Islande, Danemark) soit très en-dessous (Grèce) de l’utilisation moyenne de la
dette pour le PIB. Il faudra revenir sur chacun de ces cas dont lesquels on ne retrouve
qu'un pays de la zone euro dans cette grande sous-performance.
Le graphique
ci-contre nous confirme, sur l’examen de la seule Europe, ce que nous avions
observé avec l’incorporation des grandes populations du monde et un choix
limité de pays européens. La dette intervient alors à 90% dans l’acquisition du
PIB. On avait 88% dans l’étude précédente, ce qui était très proche. Les pays performants, hors utilisation de la
dette et en plus de ceux cités plus haut, sont : Finlande, Pays-Bas, Allemagne,
Autriche, Malte, Slovénie, Pays Baltes. On peut ajouter le Royaume-Uni et la République
Tchèque dans l’UE hors zone euro. A
contrario en plus de la Grèce citée plus haut, dans les pays sous-performants
il faut ajouter le Portugal, l’Italie, Chypre, l’Espagne et la Belgique dans la
zone euro, puis la Croatie dans l’UE hors zone euro et la Biélorussie, la
Macédoine, l’Albanie, l’Ukraine et la Moldavie. La France ne brille pas.
On
constate que tous les candidats potentiels à l’UE de l’Europe de l’Est sont
dans une très mauvaise situation. Leur adhésion à l’UE ne peut que fragiliser
celle-ci par un transfert de richesse indispensable. Il est évident aussi que tous
les pays méditerranéens européens sont en difficulté (Portugal, Chypre, Espagne
et surtout l’Italie). Au contraire les pays du Nord font mieux que l’apport de
la dette (Islande, Norvège, Suisse, Suède, Finlande, Danemark et Pays-Bas)
auxquels il faut ajouter l’Allemagne. On note que les pays hors UE font encore
mieux que les pays de l’UE cités comme performants. On retrouve le constat qu’être
hors zone euro n’est pas un handicap, ni même d’être hors zone euro sauf pour
les pays économiquement faibles de l’Est de l’Europe.
On peut imager la situation
des différents pays de l'Europe en prenant en compte l’effet de la dette,
calculé précédemment et chiffré à 90% du PIB, et représenter le pourcentage de
décalage en plus ou en moins par rapport à celui-ci. On voit que le Luxembourg ajoute
288%, la Norvège 198%, l’Estonie 122%, la Suisse 103% par rapport à l’effet
dette et l’Italie lui retire 29%, le Portugal 33%, la Grèce 49%. La France est
dans la deuxième moitié, à la seizième place avec comme seule satisfaction de faire
mieux que les autres pays méditerranéens mais elle ne profite même pas
pleinement de l’effet de la dette. Cela veut tout simplement dire que sans l’endettement
nous serions dans une phase importante de recul du PIB/habitant.
Force
est de constater un très net partage entre l’Europe du Nord et du Sud. Dans cette
zone Nord, la sortie de l’UE, voire de la zone euro donne globalement des
performances supérieures aux autres pays. La zone méditerranéenne souffre
globalement de l’euro et cette situation finira par déchirer l’UE et l’euro. La
France recule lentement mais sûrement. Elle se rapproche de l’Espagne et s’éloigne
de l’Allemagne et du Royaume-Uni. Après la Grèce, l’Italie apparaît comme le
pays le plus menacé. Le maintien de l’UE et de la zone euro actuelle ne peut
mener que vers une situation explosive, situation aggravée par la brusque
accélération du flux migratoire. La France comme tous les pays européens vit à
crédit mais elle bénéficie avec l’Allemagne de taux d’emprunt proches de zéro.
Ceci veut dire deux choses. La première est qu’elle est moins bien gérée que
beaucoup d’autres pays et qu’un retournement de la confiance en elle de la part
des investisseurs traditionnels peut faire remonter dramatiquement les taux d’emprunt.
La France vend son patrimoine et des obligations souveraines à des taux élevés
qui hypothèquent son avenir au profit du présent.
La dette gangrène lentement l’Europe et
une partie du monde.
Elle apparaît comme la situation facile
engraissant les riches
En donnant aux pauvres une fausse
sécurité sociale
Et une augmentation de son pouvoir d’achat.
Elle mène au gouffre, seul le travail
paye !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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