lundi 28 mars 2016

Être « complotiste », c’est quoi ?



Le long week-end pascal est toujours favorable à des réflexions sur les comportements de nos concitoyens et de nos gouvernants. Le mot « complotiste » est de plus en plus utilisé pour désigner ces citoyens qui se laissent abuser par de fausses nouvelles ou les diffusent. Le mal est si grand que nos gouvernants s’en émeuvent et mettent en garde la population contre des allégations mensongères pouvant gravement perturber son comportement. On peut remarquer que plusieurs sites ou blogs internet ou expressions sur les réseaux sociaux en général sont l’objet de fermeture voire d’enquête des services spécialisés. En filigrane est agitée la répression de tout acte ou propos « raciste ». La notion de racisme a d’ailleurs largement évolué depuis sa définition première où la notion de couleur de peau en était l’illustration pour les esprits les plus simples sachant que nous faisons partie de la race caucasienne dite blanche. Désormais la notion de religion est devenue primordiale car on n’appelle plus un nègre, le noir devenu homme de couleur puis de la diversité. On peut maintenant en rire mais on ne doit pas rire de Mahomet, le rire étant facilement interprété comme une dérision vis-à-vis du prophète.

Mais revenons à cette préoccupation très prégnante de notre gouvernement sur cette montée du « complotisme ». Le complot a en effet toujours existé. César et Hitler en sont morts ou ont failli en mourir. Sans remonter au Duc de Guise, l’histoire de France en raffole et le complot était destiné à faire disparaître un rival puissant. L’Etat ne se prive pas de mener des actions clandestines dans ce sens, un budget et un réseau actif sont prévus pour cela, sans compter l’action des services secrets. L’Etat est un « complotiste » institutionnel au plein sens du terme. Mais l’arrivée d’internet et des réseaux sociaux a changé la donne. L’État cachait assez facilement ses actions secrètes. Désormais il lui est beaucoup plus difficile de cacher ses actions « complotistes » et ses enfumages du peuple. En contrepartie il dispose de moyens d’espionnage de sa population beaucoup plus efficaces. Néanmoins la probabilité de fuite est plus grande et trois actions s’imposent, la fermeture des sites et blogs internet indésirables, la menace sur ceux qui propagent de « fausses nouvelles » et une action pédagogique sur les plus jeunes pour préparer l’avenir et y associer les parents. Najat Belkacem s’en occupe ! 

Un « complotiste » est donc un citoyen qui remet en cause ce que nous disent nos gouvernants ou qui pense comme caché du non-dit par eux ou par les médias qui relaient la pensée gouvernementale. Un « complotiste » est d’autant plus nuisible qu’il a des moyens de diffusion de sa pensée ou d’agir. Un « complotiste » écoute d’autres sources d’information et y apporte du crédit. Il ne doit pas croire que Ben Laden n’était pas celui tué par le commando américain, immergé sans autopsie et en rupture avec les rites musulmans. Il ne faut pas croire Snowden qui en détient les preuves. Il ne faut pas croire que la probabilité de retrouver un passeport sur les milliards de débris du World Trade Center est tellement infime et tient du prodige. Il ne faut pas croire que la tour n°7, soi-disant effondrée par une contagion incendiaire, ne pouvait s’effondrer comme le montre les vidéos selon la technique habituelle de destruction des bâtiments par les entreprises spécialisées.

Mais chez nous il ne faut pas croire que les papiers d’identité laissés sur la chaussée lors de l’attaque de Charlie Hebdo pouvaient être dus à un acte délibéré. Il ne faut croire ceux qui s’étonnent qu’un exercice de sécurité le matin du 13 novembre était parfaitement calqué sur le déroulement des évènements de l’après-midi, alors qu’il s’agit d’un heureux hasard. Il ne faut pas croire que des objets puissent être sciemment et systématiquement abandonnés, ceintures explosives, ordinateurs, armes, etc. avec des traces ou des informations permettant d’identifier des acteurs. Il faut croire que tous les attentats dans le monde occidental n’ont précédé systématiquement des décisions importantes sur la sécurité ou les guerres que par pur hasard. Il ne faut pas croire que l’utilisation des gaz par le soi-disant boucher Assad l’ait été par les djihadistes avec des gaz turcs comme le prétendait l’enquêtrice de l’ONU. Il ne faut pas croire que dans les 250.000 morts du conflit syrien sont pour la plus grande partie les morts survenus dès nos interventions sur le régime légal syrien et en partie sous nos bombes occidentales. Non tout cela est faux… puisqu’on vous le dit, etc. Votre esprit curieux se fait abuser en permanence par de « fausses informations » par ceux qui veulent du mal aux dirigeants de notre pays travaillant au bien commun avec la plus grande probité comme l’affirmait Cahuzac, la main sur le cœur. 

Entre les citoyens « complotistes » et les « enfumeurs » gouvernementaux,

Les premiers ont une longueur d’avance, les seconds réagissent, 

Car la Patrie est en danger, elle est saisie par le doute,

Cela va devenir bientôt un crime punissable, 

Selon Cicéron, … de lèse-Majesté ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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