vendredi 26 février 2016

Pour tordre le cou à l’euro catastrophe !

Sans clore la série d’articles sur « Que nous réserve 2016 ? », il est temps, alors que la presse au service des lobbies multiplie les articles sur le choix catastrophique de l’euro relayant la pensée unique républicaine, de montrer par des graphiques simples qu’il s’agit d’un enfumage honteux ! Pour frapper l’opinion il faut faire simple sans aller chercher tout l’argumentaire des économistes anti-euros, même s’il y a deux prix Nobel et qu’ils sont de plus en plus nombreux. Ceux qui veulent approfondir le pourquoi des choses peuvent aller voir les articles de ces spécialistes dont Jacques Sapir. Après la menace de la sortie de l’euro proférée à l’encontre de la Grèce, la menace proférée par le Royaume-Uni d’un Brexit, celle d’un référendum sur ce sujet en République Tchèque, c’est maintenant l’Autriche qui l’envisage. L’éclatement de l’UE est en cours. Vous comprendrez que tout candidat de la zone euro ne pourra envisager de sortir de l’UE tout en restant dans la zone euro. Tous ces pays se reposeront donc le problème de la monnaie unique, qu’ils ne peuvent ignorer.

Restons donc simple. Quelles préoccupations majeures ont nos concitoyens en particulier les jeunes et les plus âgés dans les 15-64 ans ? Le chômage et la sécurité des biens et des personnes. On sait que la sécurité nous est désormais « promise » mais le recul des libertés nous est imposé. Or l’on sait ce qu’il faut penser de la promesse des politiciens que nous avons au gouvernement. Alors l’euro devait nous amener la prospérité, donc le plein emploi, et la jeunesse l’a accueilli avec joie dans un grand vent de disparition des frontières, un vent de liberté. Nos derniers gouvernements n’ont pas cessé de nous en vanter les mérites mais le chômage a refusé de diminuer. Les pro-euros nous disent que le mal vient essentiellement de nous et que cela n’a rien à voir avec l’euro. Ceci conduit le gouvernement socialiste à mettre en discussion une loi qui augmente les contraintes sur le monde salarial pour le bénéfice « promis » de l’économie mais beaucoup plus sûrement des grandes sociétés qui ont le regard tourné vers l’exportation au prix même de la délocalisation. Est-ce cela qu’il faut faire ? Quel résultat obtiennent les pays qui ont leur propre monnaie ? La Suède met en place la journée de 6 heures de travail. Est-ce suicidaire ? 

Je vous propose donc deux graphiques simples sur le chômage. Le premier sur le taux de chômage en 2015 montre d’une façon indiscutable que celui-ci est plus élevé dans la zone euro que dans la zone hors euro dont on ne donne jamais le chiffre et on comprend pourquoi. Ce dernier est calculé par simple règle de trois entre les populations de 15-64 ans des deux zones. Les chiffres sont issus d’Eurostat. Le premier constat est que les pays de la zone euro résolvent moins bien le problème du chômage que les autres. On peut faire ensuite le constat que la France n’est que très légèrement au-dessus de la moyenne des pays de la zone euro. Mais on voit aussi que la Suède qui est en dehors de la zone euro affiche un taux très inférieur de 3,4%. Non seulement la monnaie unique ne favorise pas l’emploi mais les dispositions d’allongement du temps de travail jusqu’à 12 heures vont dans le sens inverse de la Suède. Alors que les travailleurs français sont connus pour avoir une bonne productivité, on peut penser que cette éventualité risque de la diminuer et aller contre le but recherché.

L’année 2015 n’est pas fameuse me direz-vous, mais ne sommes-nous pas en train de rattraper notre retard sur les autres pays ? Le graphique ci-contre montre que la diminution du chômage a été plus grande dans la zone hors euro que dans l’autre, de presque du double entre 2014 et 2015. L’avantage de la zone hors euro est donc en train d’augmenter. Enfin on voit que la France recule non seulement par rapport à la moyenne de l’UE mais par rapport à la moyenne de la zone euro. L’écart s’est creusé de près de 12% et nous sommes un des rares pays à voir augmenter le taux de chômage. La Suède fait toujours mieux que la zone euro. 

Le taux de chômage est celui qui mesure les travailleurs sans aucun emploi. Il est donc intéressant de regarder le taux d’emploi qui comprend les emplois à temps partiel. Le constat est le même que pour le chômage sur les zones euro et hors euro. La France est légèrement mieux que la zone euro et beaucoup moins bien que la zone hors euro. La Suède a un résultat remarquable qui montre que le chômage des emplois à temps plein y est faible et que les emplois à temps partiel sont aussi nombreux.

Pour terminer nous jetons un coup d’œil sur l’évolution du taux d’emploi depuis 2011. Le contraste entre les deux zones est saisissant et de plus la zone euro est en recul, ce qui ne milite pas en sa faveur pour l’avenir. La France affiche une légère croissance du taux d’emploi mais très inférieure à la Suède. Ceci dénote que ce sont surtout les emplois à temps partiel qui ont progressé en France. Même si nous ne disposons encore que des chiffres de 2014 pour le taux d’emploi, il est clair que la zone euro se place très nettement en retrait. 

Alors ces graphiques simples à comprendre montrent que tous les discours de catastrophe dans le cas d’une sortie de l’euro ne sont que des mensonges qui se moquent des chiffres. Alors on peut se demander pour qui serait la catastrophe ? Elle est sans doute pour les grandes sociétés qui pratiquent l’optimisation fiscale à tour de bras, utilisent les paradis fiscaux, délocalisent et finalement apportent peu d’impôts par rapport à leurs bénéfices. Car pour les salariés de la zone euro c’est l’austérité, les contraintes de plus en plus lourdes sur le monde du travail. Écouter les Valls, Macron, Juppé & Co, s’est reconduire la source d’exploitation du monde du travail au profit des plus riches et des plus puissants qui n’écoutent que les grandes puissances de l’argent pour lesquels le travailleur est un serf. 

La pensée unique ne joue que sur les peurs

La peur de l’inconnu qu’on assombrit 

Celle qui nous mène dans l’impasse ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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