vendredi 25 décembre 2015

Pour ou contre les organisations de secours ?



Secours populaire, secours catholique, refuge, et de nombreuses associations viennent au secours de nos concitoyens dans des situations difficiles pécuniairement, psychiquement ou de rejet par la société. Notre premier réflexe est de se réjouir que celles-ci existent et les « restos du cœur » ont soulevé un enthousiasme chez tous ceux qui sont capables d’empathie pour les difficultés des autres. Ce sont désormais des millions de gens qui ont affaire à toutes ces organisations. La France compte 4,9 millions de pauvres au seuil à 50 % du revenu médian et 8,5 millions à celui de 60 %, selon les données 2013 de l’Insee. Dans le premier cas, le taux de pauvreté est de 7,7 %, dans le second de 13,7 %. En 2014, le taux estimé serait de 14,2 % au seuil à 60 %. Contrairement à ce que veut laisser croire le gouvernement encore aujourd’hui la situation des catégories les moins favorisées est très loin de s’améliorer ou de se stabiliser : ainsi, entre 2012 et 2014, le nombre de titulaires du RSA a augmenté de 200 000, soit +12,9 %. Entre 2004 et 2013, le nombre de personnes pauvres a augmenté d’un million, au seuil à 50 % comme à 60 %. Les taux sont passés respectivement de 6,6 % à 7,7 % et de 12,6 % à 13,7 %.

Lorsque le PIB/habitant progresse un peu, ce qui est le cas en ce moment, il est tiré par les hauts revenus. Le nombre de milliardaires ne cesse d’augmenter mais aussi le nombre de forts revenus. Les inégalités progressent globalement et géographiquement. Les départements les plus défavorisés s’écartent des plus favorisés. Les politiques pointent la montée du FN en liaison avec le chômage, mais plus précisément c’est avec la pauvreté et la précarité qu’elle engendre. Il en résulte que les organisations de secours sont de plus en plus sollicitées. L’État ne leur augmente pas ses subventions et l’Europe fait aussi la fine bouche. L’État se contente de faire pression sur la grande distribution pour leur participation aux banques alimentaires. Ne pas gaspiller est bien mais ceci a vite une limite et les organisations ont à faire face à de plus en plus de monde. 

En réalité l’État se repose de plus en plus sur le bénévolat et la solidarité nationale tout en ne faisant que des efforts très limités pour diminuer le déficit public. On se vote même une augmentation à la Chambre des députés et on verse un prime royale de plusieurs milliers d’euro avec une augmentation de salaire de 2,4% aux fonctionnaires de l’UE. Le mondialisme ignore les pauvres mais fait sur eux de la communication pour vanter son action lorsqu’un petit geste est réalisé. En réalité l’État ne joue pas son rôle et il le fait d’autant moins que le problème est partiellement résolu par les organisations caritatives. Ceci porte à notre réflexion l’utilité finale de celles-ci. Ce ne peut être de décharger l’État de ses devoirs, en particulier d’un gouvernement qui se dit social. Au lieu d’avoir des organisations caritatives sous loi 1901 et partiellement subventionnées, on devrait avoir des organisations humanitaires publiques utilisant aussi des bénévoles. Ces derniers peuvent amener un contact humain, une chaleur très importante aux plus pauvres mais l’État est alors clairement responsable et doit se justifier devant le peuple. Ce n’est pas le cas actuellement puisqu’il estime faire son devoir et cache son incapacité à permettre un vie décente à tous en prenant en compte les besoins élémentaires de survie. 

Il est inadmissible que l’État fasse la guerre après l’avoir déclenchée 

Alors que la lutte contre la pauvreté n’est pas la priorité

D’un gouvernement socialiste devenu militariste 

Et pourfendeur de nos libertés ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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