samedi 31 octobre 2015

La guerre totale d’une fin de règne vient de commencer (1ère partie)



La réunion de Vienne fin octobre sur la Syrie s’est déroulée dans un climat de défiance et n’a pu aboutir qu’à un échec. Chacun des deux camps veut une fin de conflit avec une Syrie à sa botte.  Tous les deux se chargeront d’oublier rapidement cette rencontre en se servant d’évènements « regrettables » du conflit généralisé de la Syrie à l’Iran. La guerre fait rage au Moyen-Orient et le théâtre d’opérations s’est élargi au Yémen, impliquant de fait l’Iran. L’affrontement fait intervenir des puissances majeures dont les occidentaux, le bloc russo-chinois et l’Iran, les puissances pétrolières de l’Arabie Saoudite et du Qatar, et une puissance militaire redoutable qui agit cachée… Israël. Le grand combat est engagé sur plusieurs fronts économique, monétaire et militaire. Pour l’instant on ne parle pas de guerre mondiale au sens strict du terme mais la deuxième guerre mondiale n’avait pas inclus tous les pays du monde. Elle avait concerné principalement le continent eurasiatique et l’Afrique. Mais le conflit actuel prend le chemin d’une guerre sans merci où l’un des deux camps devra plier les genoux.

Cet affrontement nous concerne directement et nous avons choisi notre camp, celui de suivre une nation encore puissante mais qui chancelle et dont la menace décuple l’énergie, les États-Unis. Comme je l’ai déjà dit, ceux-ci ont compris que désormais le temps presse et que c’est maintenant ou jamais qu’il faut abattre l’adversaire sinon il en sera fini de l’hégémonie américaine commencée après la première guerre mondiale en succédant à l’hégémonie britannique. La deuxième guerre n’a été qu’un épisode de tentative de contestation de celle-ci par une Allemagne redevenue consciente de son rôle central en Europe et de sa stratégie pan-germanique. Les États-Unis, où tout au moins les puissances de l’argent et le complexe militaro-industriel, avaient joué à faire monter les enchères en encourageant les deux camps officiellement ou officieusement suivant le camp concerné. L’argent et les armes n’avaient d’odeur que celle du chaos européen et de la préparation de la vassalisation de l’Europe. Nous en sommes aujourd’hui à la dernière phase du temps de paix. La conclusion du TAFTA traîne trop au gré des USA. Le chaos de l’Europe, entraînée dans la guerre au Moyen-Orient et submergée par une vague migratoire, va (heureusement pour eux) précipiter les choses. 

Le temps presse car le dollar est menacé, la Chine est devenue puissante économiquement et la Russie beaucoup plus puissante militairement que prévu. Le renminbi, plus communément connu sous le nom de yuan chinois, se répand dans les échanges internationaux asiatiques et même au-delà dans les BRICS. Le Kazakhstan vient récemment d’annoncer y souscrire et les échanges entre la Russie et la Chine s’amplifient dans cette monnaie qui va devenir de facto une monnaie de réserve. Mais cette fois il est probable que son rattachement à l’or lui donnerait la possibilité d’attaquer la crédibilité du dollar, pétrodollar mais dollar papier qui inonde sans limite la spéculation. Celui-ci régnait sur les échanges internationaux jusqu’à récemment. Une photo étonnante a été prise sur la route qui mène à l’aéroport de Bangkok montrant un énorme panneau publicitaire faisant la promotion du renminbi (yuan) en tant que… monnaie globale. « RMB : le nouveau choix » et « la devise du monde » figurent en grandes lettres ainsi qu’une pièce en or… Il est désormais clair que la Chine travaille déjà au niveau de la communication afin de faire du yuan la monnaie de réserve mondiale… adossée à l’or ?

Il faut prendre conscience que la création de l’entente des BRICS avec l’épine dorsale russo-chinoise, fondée sur des accords stratégiques sur la monnaie, l’économie et la défense change la donne du monde. La création d’une Banque spécifique d’investissement et d’une Banque mondiale concurrente vient bouleverser le monde économique, financier et militaire. De toute évidence l’hégémonie américaine est directement visée et le camp adverse a pris conscience que la bête est blessée. Elle n’en est que plus dangereuse car elle joue sa survie. Son endettement devient trop important pour ne pas créer des doutes sur sa solidité et les faillites de villes américaines (Détroit et bientôt Chicago) se précisent ainsi que celle de certains États. Il faut voir l’empressement des USA à signer le traité de libre-échange trans-pacifique et à nous faire signer son clone transatlantique. La guerre totale n’est plus évitable. Deux conceptions du monde, unipolaire ou multipolaire, s’affrontent. Militairement elle est en cours et comme pour la deuxième guerre mondiale, elle se déroulera sur deux principaux théâtres d’opération, le Moyen-Orient avec extension sur l’Europe où Israël sera le fer de lance militaire et le sud-est asiatique contre la Chine où le Japon fera de même pour le compte des USA. Le prochain article complètera l’analyse géostratégique sur l’affrontement militaire en cours. 

Il n’est pas pire qu’une bête blessée ou qu’une mère protectrice.

Il n’est pas pire qu’une puissance économique sans défense. 

Il n’est pas pire que des dirigeants qui ignorent l’histoire.

Avec des USA en déclin, une UE impuissante, 

La France entre dans la tourmente

D’une passation de pouvoir 

Sans éviter la guerre. 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

vendredi 30 octobre 2015

Souveraineté en chute : chômage, croissance, sécurité, défense



Devant les peurs économiques qui se présentent, les peurs migratoires et leurs conséquences, l’évolution sociétale inutilement précipitée et déstabilisante, le peuple français laisse poindre une inquiétude tout en espérant trouver par ci par là des lueurs d’espoirs. Ces dernières sont généreusement propagées, amplifiées par le gouvernement et les médias calfeutrés dans la bien-pensance à sens unique. C’est le cas de la luciole du chômage de septembre pour laquelle une analyse plus fouillée, celle sur laquelle les journalistes ne prennent pas le temps de se pencher, montre que rien ne permet dans ces chiffres de dire qu’un frémissement positif est en cours. Le bilan, calculé par Jacques Sapir, sur les entrées-sorties, c’est-à-dire les reprises d’activités moins les nouveaux licenciements est assez expressif à cet égard comme le montre le graphique joint entre juillet 2012 et septembre 2015. La situation s’est globalement détériorée et on attend toujours une véritable amélioration.

Le taux de demandeurs d’emploi et mieux encore le nombre de chômeurs est l’indicatif d’une véritable reprise de la croissance bénéfique au peuple, celle qui permet d’augmenter les richesses du pays et de les répartir équitablement entre les acteurs. Ce dernier point est fondamental car nous vivons dans un monde où la spéculation est une véritable pompe aspirante de la richesse des peuples avec des logiciels des spéculateurs, type Goldman Sachs, qui tournent au millionième de seconde. Elle échappe aux États, elle est le royaume des investisseurs traditionnels et des banques. Il restait à la souveraineté des États une clé de répartition des profits par le biais de la redistribution sociale et le salaire minimum ou les différentes allocations vitales. Ces derniers leviers sont en train de disparaître sous la pression des lobbies et de Bruxelles qui deviennent des acteurs de plus en plus influents et incontournables. 

L’harmonisation des coûts du travail, puisque l’on se réjouit de voir ceux de l’Allemagne et de la France se rapprocher, ne se fait pas vers le haut mais vers le bas. C’est sur les prestations sociales que portera l’amoindrissement de l’effort des entreprises car le crédit d’impôt, le CICE, n’aura qu’un temps. Les flux migratoires font l’affaire, non seulement de l’Allemagne pour des raisons démographiques, mais des lobbies qui y voient l’occasion d’augmenter la pression sur les salaires en période de manque de demande et de concurrence internationale. L’Etat français ne fait qu’accompagner le mouvement en donnant son accord à une répartition européenne de quotas sans protéger ses frontières. Sa souveraineté est abandonnée à Bruxelles. Il est évident que l’arrivée clandestine ou non dans notre pays de migrants désirables ou non, intégrables ou non, qualifiés ou non, dangereux ou non, ne pourra pas être réellement maîtrisée.

Sans le levier de la monnaie et avec la contrainte à l’austérité allemande, la France fait payer au salarié, au contribuable et au consommateur, un maintien artificiel de son économie et de son niveau social. Elle y parvient par en continuant à creuser la dette, donc par l’argent dont elle ne dispose pas, et en rognant sur les dépenses d’investissement nécessaires au maintien de ses infrastructures au niveau de la compétition internationale. Globalement le budget de l’Etat continue à croître, seulement moins vite mais des secteurs régaliens sont touchés. Tout ce qui touche à la culture, la recherche fondamentale et le rayonnement de la France dans le monde passe au rabotage. La Justice construit moins de prisons et laisse dans la nature ou relâche les condamnés voire même les récidivistes avec les drames que l’on sait. 

Mais c’est dans le domaine de la Sécurité et de la Défense, domaines clés d’un Etat souverain avec la monnaie, que la situation s’aggrave. Les plans de sécurité intérieure n’ont de valeur que s’ils sont efficaces. On voit que dans la ville de Marseille, ville témoin des grandes villes, la lutte contre la délinquance au sens large, n’a pas fait diminuer le nombre d’attentats et le nombre de morts. Les opérations coup de poing dans les quartiers sensibles démantèlent un réseau qui se reforme aussitôt. Les armes prolifèrent, les postes de police ferment. L’îlotage, solution prônée par la gauche, n’est plus pratiquée et les habitants sont livrés à eux-mêmes. C’est pour cela que soit l’on conspue le Président en visite dans ces quartiers, soit on ne lui fait même pas l’honneur d’être présents lui laissant un territoire vide dans un geste abstentionniste d’autant plus révélateur que la moitié du gouvernement s’était déplacé et que le nombre de chômeurs y est plus élevé qu’ailleurs.

Mais plus grave est encore la perte de souveraineté de notre pays dans sa Défense. Contrairement à l’héritage du Général de Gaulle, dont se réclame la droite de gouvernement, nous avons intégré l’OTAN, substitut de la puissance militaire inexistante de l’UE. En effet selon les principes fondateurs de l’UE, celle-ci s’est construite sur l’idée d’un rassemblement des peuples créant une force économique, et monétaire pour l’euro, et non sur celle de la puissance militaire. L’armée européenne reste un gadget qui n’a pas d’existence en dehors de sa participation à l’OTAN sous la direction militaire étasunienne. Comme un petit nain qui croit en son étoile en copiant le géant américain, nous pratiquons une politique néo-colonialiste accompagnant la stratégie hégémonique étasunienne. Nous nous dispersons sur une multitude de théâtres d’opération sans disposer des moyens nécessaires pour amener un succès de celles-ci permettant de ramener nos soldats à l’entraînement dans leurs casernes. L’opération Sentinelle fait peser une charge énorme sur les armées. La majorité des véhicules engagés à Serval avaient deux fois l’âge de leur conducteur. L’armée devient une armée de bouts de ficelles car non seulement les crédits affectés n’ont cessé de diminuer à part le petit coup de pouce qu’il a bien fallu donner pour le Mali et l’intervention au Moyen-Orient et qui demande désormais à être poursuivi. 

Il y a deux armées françaises, une ultra moderne et une vieillissante. Valls dit que nous sommes en guerre alors quand on est en guerre on doit apporter les moyens de faire la guerre. Mais ces opérations se traduisent en fait par des économies sur la modernisation et l’entretien des armes et du matériel. Par ailleurs l’orientation de notre défense dans la répartition à avoir entre l’arme nucléaire et les armes conventionnelles n’est pas prise en compte. On ne peut pas ignorer, par exemple, que la précision et l’efficacité des missiles, leur résistance à toute déviation de trajectoire par l’ennemi, leur rapidité et leur portée, remet en cause l’utilité du porte-avion. Celui-ci devient une cible privilégiée et vulnérable. Le retrait du Golfe Persique du porte-avion Roosevelt américain en est l’illustration devant la menace des missiles russes de la mer Caspienne !

L’armée non muette, celle des généraux en retraite militaire, s’inquiète. Vincent Desportes, général de division de l’armée de terre professeur à HEC et indéfectible libre-penseur de la chose militaire, publie ce jeudi 29 octobre un livre au titre éloquent : La dernière bataille de France (éd. Gallimard). « La France doit le savoir : elle n’est plus défendue … » Face à la multiplication des menaces (en Afrique, au Moyen-Orient, mais aussi sur le territoire national), la France et l’Europe continuent de désarmer, déplore l’auteur. Qui qualifie même les lois de programmation militaire successives (LPM) de « lois de déprogrammation militaire » : « De 1982 à 2014, le PIB a crû annuellement de 1,8% en moyenne, contre 0,15% pour le budget de défense, écrit le général Desportes. Il s’agit donc bien d’un redéploiement de la dépense publique au détriment de l’effort de défense. » La France doit donc réinvestir dans sa défense, et d’urgence, estime l’auteur, qui fait sien l’adage bismarckien, pour qui « la diplomatie sans les armes, c’est la musique sans les instruments ». Pas de soft power sans hard power. Pas de place au conseil de sécurité pour la France, ce qui « ne va pas de soi aujourd’hui », sans puissance militaire affirmée. 

Il n’y a pas de souveraineté sans armée capable d’être respectée.

Il n’y a pas de souveraineté sans monnaie nationale. 

Il n’y a pas de souveraineté démocratique

Sans un peuple choisissant son destin. 

Sans souveraineté le choix restant

C’est la vassalité et l’esclavage 

Au profit des puissants ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

mercredi 28 octobre 2015

La prochaine proie américaine : l’Algérie



L’arrivée officielle des russes au côté de Bachar al-Assad en Syrie, arrivée accompagnée des iraniens, des chinois et approuvée par les BRICS dans leur ensemble, a fait tomber les masques comme je l’ai dit dès le départ. Deux coalitions sont désormais face à face et Poutine devient l’empêcheur de tourner en rond du Nouvel Ordre Mondial. L’exclusion de la Russie, par l’UE aux ordres américains, d’accords possibles de partenariat a suscité une volte-face de la politique étrangère de ce pays. Pour des raisons historiques, civilisationnelles, culturelles et cultuelles, la grande Russie des tsars, la Russie blanche de gouvernement, se sentait européenne. Poutine s’est naturellement réintroduit dans cette politique nationaliste à priori ouverte sur l’Europe après la chute de l’URSS. Mais devant la porte fermée par l’euro-atlantisme sur une Europe, chasse gardée américaine, la Russie s’est tournée vers la Chine, son ennemi d’hier. Poutine a compris que l’avenir était dans une Eurasie qui ne pouvait se bâtir que d’Est en Ouest.

Cette Eurasie jouxte l’Afrique et cet ensemble de trois continents pourrait être le nouveau moteur du monde. Cette vue lointaine, sûrement très lointaine, devait commencer à se construire. Pour se faire il fallait, lutter contre l’hégémonie américaine qui s’appuie sur le raisonnement inverse, accaparer l’Europe et l’Afrique pour circonvenir avec le Japon et quelques pays du sud-est asiatique, la puissance militaire russo-chinoise, seule capable de contester la puissance de feu américaine, militaire et monétaire. Le forcing fait pour obtenir la signature des traités de libre-échange, celui transpacifique TPP désormais signé, et le transatlantique TAFTA pour lequel les USA s’impatientent et ourdissent dans le secret. On remarquera qu’il s’agit de traverser des océans, ce que n’ont nul besoin de faire européens, asiatiques et africains. Ces deux traités sont les deux bras économiques et monétaires de l’hégémonie américaine que permet d’obtenir une force militaire incontestée depuis la chute du mur de Berlin. 

La donne vient brusquement de changer. Sur le plan économique, monétaire et militaire, les BRICS sur l’axe russo-chinois, viennent de montrer que la peur ne les habitait plus. Même la Russie vient de montrer une supériorité incontestable dans la guerre électronique, jusqu’à faire reculer le symbole de la puissance américaine, le porte-avion Franklin Roosevelt dans le Golfe Persique arrivé le week-end dernier à la base navale de Changi à Singapour. Le semblant de guerre contre Daesh de la coalition américaine éclate au grand jour. La Turquie apparait bien jouant un double jeu lui permettant de combattre les kurdes. Israël est reconnu comme un acteur favorisant l’EI et toutes les factions anti-Bachar avec l’Arabie Saoudite. En quelques semaines la Russie a fait plus que la coalition en quatre ans. L’armée syrienne reconquiert ses territoires petit à petit. Toute la guerre précédente n’était qu’une mascarade où jouaient essentiellement trois acteurs coalisés avec des objectifs différents.

L’alliance fondamentale entre les États-Unis et Israël a pour but l’hégémonie mondiale et la survie d’Israël, objectifs complémentaires puisque c’est la puissance financière juive qui est derrière les USA. Elle cherche le chaos au Moyen-Orient et la chute de Bachar al-Assad, allié de la Russie, du Hezbollah et de l’Iran. L’Arabie Saoudite et les sunnites du golfe veulent un califat sunnite éliminant les chiites et contrôlant toutes les ressources pétrolières. Enfin la Turquie qui veut empêcher la création d’un Etat kurde à cheval sur la Syrie et redevenir le pays guide de l’Islam en reconstituant une puissance ottomane régnant sur le Moyen-Orient et s’élargissant sur l’Europe. Ce n’est qu’un remake de l’histoire que veut recréer Erdogan qui vient récemment de se proclamer le défenseur des musulmans maltraités en Europe. 

Si la situation est dangereuse pour la paix au Moyen-Orient, c’est à cause d’Israël qui a le sentiment de jouer sa survie et est prêt dans ce cas à déclencher une troisième guerre mondiale, comme l’a dit Sharon, car Israël c’est les États-Unis. Ces derniers n’ont plus l’appétit du pétrole avec leur gaz de schiste auto-suffisant et l’encerclement de la Russie peut se suffire de l’Ukraine, de la Turquie et des républiques musulmanes de l’ex-URSS. Trouvant une opposition musclée sur le théâtre irako-syrien, les USA se concentrent sur l’encerclement de la Chine et sur l’Afrique qui est une proie facile sauf… devant des régimes forts soutenus par leur population et non encore mis dans le giron américain. Ils ne sont pas nombreux et un d’entre eux est particulièrement gênant car il résiste aux tentatives de déstabilisation  fourbie avec les printemps arabes, c’est l’Algérie.

Maintenant le fruit parait mûr. Son Président est malade et vieux. Des guerres de succession sont engagées. C’est le moment d’introduire le chaos par les méthodes habituelles, le soutien à tous ceux qui vont s’opposer à celui qui serait plébiscité par une part importante de la population, et surtout par une guerre religieuse où excellent les Frères musulmans mis sous l’éteignoir actuellement. La stratégie américaine se focalise donc sur ce pays et s’amplifie. Les États-Unis viennent de franchir un nouveau pas dans le renforcement de leur présence au Maghreb en offrant à la Tunisie le statut d'«allié majeur non-membre de l'Otan», lors de de la visite du président tunisien Béji Caïd Essebsi à Washington les 20 et 21 Mai derniers. Ce statut est considéré par les spécialistes comme le plus élevé rarement accordé par les États-Unis et réservé jusque-là à une quinzaine d’alliés, dont le Japon, l’Australie, l’Afghanistan ou encore l’Égypte, Bahreïn et le Maroc. Au terme de cet accord, la Tunisie aura accès à une coopération militaire renforcée avec les États-Unis. 

Il apparait désormais clair que les forces militaires atlantistes (étasuniennes et françaises) sont en train de circonscrire le pays. Que ce soit en Tunisie, au Nord Mali ou au Niger, et qu’elles soient françaises ou américaines, les installations militaires se multiplient dans la région, ce qui n’est pas sans inquiéter Alger. Ceci valide les propos du ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, en mars 2014, qui confirmait la présence de parties étrangères voulant mettre l’Algérie à feu et à sang à travers l’avènement d’un "printemps algérien". Nul doute que le Nouvel Ordre Mondial euro-atlantiste a pris l’Algérie pour cible. Là encore la politique étrangère française risque de se ridiculiser en apportant son aide de déstabilisation pour offrir un pays de plus à la rapacité des puissances de l’argent américano-juives en perdant une fois de plus sa dignité.

La Cabale est prête à tout et les propos de Zbigniew Brzeziński, artisan majeur de la politique étrangère de Washington et d’Ariel Sharon sont clairs et sans ambiguïté. La frontière est de plus en plus ténue entre un affrontement mondial par les armes et un rééquilibrage du monde dont une partie de plus en plus importante rejette le monde unipolaire que souhaitent créer et dominer les Etats-Unis aux mains des puissances de l’argent. Souhaitons que le tsar russe sache trouver un nouvel équilibre mondial sans renverser la table. Que ce soit la lutte contre la corruption en Russie ou contre les prédateurs américains, c’est toujours d’argent qui est en cause et même les religions n’y échappent pas. L’Etat Vatican n’existerait pas sans lui et l’Etat Islamique non plus. Soyons lucides, nous n’en serons que meilleurs. Il n’y a pas que les continents qui vont à la dérive. 

Les stratégies évoluent avec le retour spectaculaire de la Russie

Celle de la France et de l’UE s’enferre dans l’OTAN 

Abandonnant toute idée de rébellion

A moins que les peuples excédés 

Renvoient leurs dirigeants ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon