jeudi 17 septembre 2015

Les guerres en Irak et en Libye ont scellés le destin de l’Europe



La guerre des États-Unis de G. Bush en 2003 a été le commencement de l’application de la nouvelle politique américaine sur le monde inspirée par un institut de réflexion et Thomas P.M Barnett, un expert en géostratégie militaire. En résumé, après la décomposition de l’URSS, les USA ont réalisé qu’ils devenaient la plus grande puissance militaire du monde et qu’il leur revenait de le conduire vers un avenir meilleur… à leurs yeux. Ils ont fait l’inventaire des pays du monde et constaté qu’ils y avaient deux types distincts, ceux où régnait une certaine stabilité, qui formaient le cœur du monde, et les autres en périphérie. Cette stabilité était assurée par un système de consensus sur des règles communes, dont la démocratie. Un monde était d’autant plus stable que ces règles étaient communes entre tous les pays et que le rôle de la première puissance du monde était de renforcer ces règles communes par une pression sur ceux qui en avaient déjà mises en commun, ceux du cœur du monde, et de forcer les autres pays, hors de ce cœur, à les adopter. C’était la continuation de l’idée de pousser à la création d’une Communauté Européenne des États, puis d’une Union européenne qui renoncerait d’emblée à toute vocation de puissance, comme d’ailleurs le spécifie ses statuts.

La publicité de cet Institut de réflexion américain est on ne peut plus explicite : « Tout dépend des humains, car le changement est en nous et nous sommes les personnes qui créent leurs lois. Tout dépend d’une décision très simple. Avez-vous choisi ? Voulez-vous d’une Europe dans laquelle toutes les identités, culture et valeurs sont dissoutes où la paix pour tous est garantie ou d’une Europe avec des identités et des cultures propres dans laquelle elle ne l’est pas ? » 

L’idée va jusqu’à concevoir des ensembles territoriaux les plus vastes possibles dans lesquels les nations n’existeraient plus, les identités seraient effacées, les religions et les cultures si bien mélangées que toute velléité de résister à une uniformité de règles aurait disparu. La puissance militaire permettait de contraindre ou de faire disparaître les pays récalcitrants hors du cœur, et le chaos engendré devait permettre la propagation de l’uniformité dans les autres pays, l’Europe, la Russie par un brassage de populations forcées à émigrer. Nous constatons aujourd’hui que cette géostratégie ne cesse de gagner du terrain et que les flux migratoires, non seulement ne sont pas dus à des émigrations économiques naturelles, mais ils sont provoqués et aidés dans un plan minutieusement étudié et réalisé. L’anéantissement de fait de certains pays est déjà réalisé. L’Afghanistan n’existe que par la présence américaine, comme le gouvernement irakien. La Libye n’existe plus en tant que telle, la Tunisie essaie d’échapper à la mainmise des leaders religieux, la Syrie est à feu et à sang, l’Egypte ne maîtrise plus le Sinaï, la Jordanie et le Liban sont au bord de la désintégration avec l’afflux de réfugiés qui déstabilise ces pays.

Nicolas Sarkozy a émis l’idée de camp de réfugiés dans les pays du golfe, en Jordanie, en Libye, etc. Cela nous fait souvenir que c’était l’idée émise en 2010 par l’ex-commissaire, Antonio Vitorino, dans un projet pour cinq pays d’Afrique du Nord en association avec l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés. Le but était d’aider la Tunisie, la Libye, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie à construire leur propre système d’asile, solide et respectant les standards européens d’accueil des réfugiés. L’intervention des USA en Libye a tué le projet. 

Nous sommes en droit de nous demander où ces réfugiés trouvent l’argent pour payer des sommes exorbitantes aux passeurs. Le célèbre magazine autrichien « Info-direkt » a publié le 2 août dernier des informations venant d’un collaborateur de Ministère de la Défense autrichienne selon lesquelles des organisations nord-américaines payent des passeurs et amènent quotidiennement des réfugiés en Europe. Elles ont créé un modèle de co-financement et supportent des parts importantes des coûts de passage. Selon le magazine ceci est confirmé par les policiers qui ont affaire journellement aux demandeurs d’asile et cautionnent souvent le fait que les USA sont impliqués dans un plan géostratégique.

A ceci il faut ajouter les campagnes d’information dans l’espace germanophone appelant au trafic des réfugiés vers l’Allemagne à partir de l’Autriche, tel le récent site www.flurtelferr.in qui incite, allemands et autrichiens, à passer clandestinement des réfugiés en voiture sur le retour des vacances en Italie. En partant de la recherche du propriétaire du site on remonte à un groupe de réflexion américain. Celui-ci incite les européens à l’humanité et la compassion sans qu’aucune action de cette nature soit faite pour l’aide aux réfugiés du Mexique dont on sait qu’ils se heurtent à un mur de 5m de haut et des patrouilles de garde-frontières. S’ils sont pris, ils sont arrêtés et renvoyés au Mexique. 

Mais les USA ne s’arrêtent pas là et « business is money ». Selon le quotidien autrichien Heute, c’est une firme privée qui a le marché des camps de réfugiés pour la surveillance, l’accompagnement et l’approvisionnement, en Suisse, en Autriche et en Allemagne, la société « ORServices AG ». En 2014 elle aurait touché près de 21 millions d’euros auprès du Ministère de l’Intérieur autrichien. Là encore ce serait une société américaine qui serait dans les actions d’ORS, « Equistone Partners Europe ». EPE appartiendrait à un groupe de 30 investisseurs et à la banque Barclays, tout cela remontant jusqu’à la famille Rothschild, dont on sait les liens avec le groupe Bilderberg, et à la Haute Finance. La Haute Finance est connue pour jouer un rôle important dans la mise en œuvre d’un nouvel ordre mondial sous diktat américain.

Les preuves de l’intervention d’un plan géostratégique américain fait de moins en moins de doute. C’est pourquoi l’arrivée officielle des russes en Syrie est le premier point d’arrêt à la stratégie américaine et peut permettre à l’Europe de se ressaisir. Il n’y a autrement guère d’espoir de voir l’Allemagne et la France mettre en cause leur puissant maître, la première parce qu’elle y trouve son intérêt, la seconde parce qu’elle y trouve sa protection et l’illusion de pouvoir encore agir sur le monde par intermittence… par Rafale. 

Ce n’est pas aux réfugiés qu’il faut en vouloir mais aux Etats-Unis,

A nos dirigeants qui marchent aveuglément dans leurs pas. 

Ces errants sont victimes d’une façon différente de nous,

Le malheur est sur eux maintenant, pour nous il arrive ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon