mardi 21 avril 2015

L’Union Européenne ? Un tronc sans tête, ni bras, ni jambes



Le nombre spectaculaire, autant qu’horrible, de noyés dans l’immigration africaine fait soudain réagir des chefs d’Etat dont le nôtre après avoir laissé tranquillement l’Italie se dépatouiller de ce problème… ou presque. Notre Président, co-auteur des causes d’immigration de la Syrie et incapable de mettre fin à la situation de rupture entre les Touaregs et le gouvernement malien ou d’empêcher Boko-Haram de s’approcher du Tchad, du Niger, du Nigéria, etc., se fait entendre dans les médias sur l’air du « ça ne peut plus durer, il faut faire quelque chose… pour punir les odieux terroristes passeurs », qualifiés ainsi pour l’occasion. Ce dernier vocable permet de faire jaillir dans les esprits français les mânes de Charlie Hebdo et de montrer que nous sommes toujours à la pointe du combat.

Hélas les discours sont toujours de grandes envolées de la conscience solidaire des malheurs d’autrui mais en l’occurrence on sent passer un vent de politique mal odorant. L’urgence est de punir pas d’aider. Aider c’est compliqué et cela peut coûter très cher mais punir c’est l’affaire de quelques dizaines de policiers maritimes qui pourront déférer « les terroristes » devant la justice. Si les pays comme l’Espagne, l’Italie, la Grèce sont directement concernés par l’arrivée massive sur leur territoire et en mesurent tous les inconvénients, d’autres, qui voient peu de ces migrants ou qui tirent parti de l’arrivée d’une main-d’œuvre bon marché, ne les voient pas sous le même éclairage. L’UE, comme toujours, va palabrer et trouver quelques mesures immédiates relativement peu coûteuses mais le plus possible vendables aux opinions de leurs ressortissants. 

Pendant ce temps le robinet de l’immigration restera ouvert. Les mesures d’aide se feront attendre et il n’est pas sûr qu’elles n’iront pas remplir justement la poche de ceux qui gèrent le trafic humain et qui sont souvent les mêmes que ceux qui sont puissants dans leur pays. L’UE n’a pas déclaré la guerre à l’immigration et ne s’est pas donné les moyens d’aider les pays africains dans une collaboration efficace d’évolution économique, seule garantie d’un ralentissement du phénomène migratoire. Pire certains pays comme la France et la Grande-Bretagne confondent aide et ingérence, pacification et guerre, aide humanitaire et bombardements. L’UE est incapable d’avoir une prise de position claire parce qu’elle n’a pas de véritable chef mais une armée de généraux. L’UE est incapable de se faire respecter en dehors de l’ombre des Etats-Unis dont elle est le fantôme diplomatique et militaire.

La politique de l’immigration ne peut que tenir compte des vannes ouvertes à l’intérieur de l’UE et des brèches sur ses frontières extérieures, brèches d’ailleurs souvent laissées semi-ouvertes volontairement. Le fait que François Hollande parle de lutte contre le terrorisme, dans ce qui est avant tout une transhumance du Sud vers le Nord annoncée depuis longtemps par tous les démographes, semble un signe de la bêtise et du laxisme de nos dirigeants. Elle est plus sûrement une évolution démographique considérée comme ayant plus d’avantages que d’inconvénients par tous les puissants qui en tirent parti. Il n’est reste pas moins vrai qu’est associée à ce phénomène l’arrivée massive de populations musulmanes dont une partie vient renforcer la présence de l’Islam de combat sur les pays européens et pour une bonne part en France. 

L’UE balbutie sur les relations avec la Russie comme sur l’immigration. Objet de convoitise sans défense, ombre de la puissance états-unienne, elle n’est qu’un tronc incapable de penser, de se déplacer seul et d’agir. Ses organes vitaux réagissent de plus en plus indépendamment les uns des autres. Certains arrivent à vivre aux dépens des autres… dans la plus pure solidarité européenne. Tout dépend de leur force initiale ou des purges qu’ils se sont volontairement appliqués. Certains ont pris le breuvage euphorisant de l’euro et ne voit plus que les autres passent devant, mais tous sont ballotés au vent d’OTAN de l’hégémonie américaine, économique et militaire. Pour les Grecs, la solidarité européenne consiste à soutenir la position allemande… pas celle de la Grèce. La potion est pourtant amère et imbuvable par les Grecs. Mais, ficelés dans l’euro qui a fait leur carrière, les dirigeants européens, dont les Juncker et Moscovici, se drapent dans leur intransigeance. L’enfumage permanent sur l’euro permet encore de tromper la plupart des européens. La démocratie n’est qu’un mal nécessaire mais qui doit être maîtrisée dès l’élection passée.

Mais le Président du gouvernement grec ne peut mentir à ses électeurs. La démocratie dont se gausse l’UE et qu’elle ne respecte pas, est née dans ce pays que l’on est prêt à forcer ou à laisser sortir de l’euro, et peut-être de l’UE puisque (théoriquement) on ne peut l’un sans l’autre. La Grèce va donc se tourner vers la Russie et vendre des parcelles de son territoire pour survivre. Le ministre de la Défense russe est en visite en Grèce et des accords ne manqueront pas d’être conclus qui auront l’apparence au moins d’être compatibles avec l’OTAN. La position de l’UE sur le remboursement de la dette grecque est beaucoup plus tranchante que celle du FMI, ce qui est tout-de-même paradoxal. Mais sans concession de la troïka, BCE, UE, FMI, la Grèce ne pourra pas dans le meilleur des cas dépasser le remboursement de Juin au FMI et sans doute ceux de mai. 

L’immigration, l’euro, sautent à la face de l’UE.

La Grèce et le drame humain migratoire 

Seront peut-être les yeux ouverts

Pour une autre Europe… 

Des peuples ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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