lundi 5 janvier 2015

Le chaos s’étend… on s’y emploie !

Je ne commenterai pas les derniers propos du chef de l’Etat car il s’agit d’un non-évènement qui, comme en 2014 avec le Pacte de Responsabilité, lance un nouveau miroir aux alouettes, la loi Macron. Habillée de la jeunesse de son promoteur, elle est sensée rajeunir l’économie française avec un fourre-tout de « mesurettes ». Monsieur Macron a-t’ il bénéficié d’un contrat aidé pour sa réinsertion dans le monde politique ? Ceci expliquerait toute la sollicitude du chef de l’Etat à son égard, quitte à vexer Thomas Picketty qui en refuse la Légion d’Honneur.

Non tout cela ne changera pratiquement rien au sort qui nous est réservé pour 2015, l’attention de nos concitoyens doit se porter ailleurs, là où les dangers croissent, là où nous avons allumé le feu et où l’incendie devient non maîtrisable. Il faudra parler de la Grèce qui préfigure une issue possible de notre descente économique. J’ai parlé déjà de l’Ukraine, pays européen, où USA et Russie se retrouvent face à face, avec l’UE coincée entre eux deux, dans un affrontement où les armes ont déjà dépassé le stade de la guerre froide. Nous participons au chaos en cours, chaos économique, social et ethnique en soutenant un Président qui n’est qu’un pantin des USA. Mais il faut sortir de notre espace culturel et de notre continent pour aller au Proche-Orient et en Afrique pour réaliser combien les propos du chef de l’Etat nous infantilisent. 

Nous avons participé à la création du chaos dans ces deux régions du monde et nous continuons. Le porte-avions Charles De Gaulle va bientôt appareiller pour amener notre armée et ses avions pour bombarder l’Irak comme le souhaitent les USA et l’Arabie Saoudite. Nous sommes toujours en action au Mali avec l’opération Barkhane. Mais le calme ne règne ni là, ni en Mauritanie, ni au Niger, ni au Nigeria, ni en Ouganda, ni au Kenya, ni en Somalie, ni en Lybie, ni en Centrafrique, ni au Cameroun. Au mieux le feu couve, car les causes existent toujours et aucune solution n’y est apportée. Le pire se fait chaque jour plus voyant à tel point que les chefs africains demandent avec insistance l’envoi de nouvelles troupes de l’ONU.

Les chiffres et les évènements parlent : Quatre tués dans un attentat-suicide près de l'aéroport de Mogadiscio en Somalie le 4 janvier, quarante jeunes hommes enlevés dans le nord-est au Nigeria le soir du Nouvel an par des membres présumés du groupe armé islamiste Boko Haram pour en faire des combattants qui s’ajoutent aux 200 jeunes filles kidnappées en avril dans leur lycée de Chibok, 786 morts en un mois au Nigéria et 6.000 victimes depuis un an, montée en puissance de Boko Haram, progression des jihadistes au Mali et libre circulation des armes dans tout le Sahel..., offensive islamiste à Benghazi et Derna en Libye avec 22 soldats tués et une attaque sur Syrte avec 18 morts, progression des islamistes vers la frontière de la Libye avec la Tunisie et enlèvement de 20 chrétiens coptes, accrochages entre groupes armés du nord entre Kidal et Gao au Mali, au nord de Gao la tension déportée aujourd'hui au nord-ouest, plus précisément à Ber, localité située à 70 km de Tombouctou où des groupes armés pro-gouvernementaux et rebelles se font face, prise de contrôle par un groupe islamiste samedi d’une base militaire et de plusieurs localités voisines dans l’extrême nord-est du Nigeria, le long des rives du lac Tchad, assassinat du maire de la commune d'Aderanboukane le 1er janvier au Mali,  véhicule de transport des casques bleus de l’ONU détruit par un engin explosif ce dimanche matin dans la région de Gao au Mali avec 6 blessés dont 3 graves, attaque d’un bateau malien près de Tombouctou, etc. etc. 

La situation au Mali est loin d’être réglée et notre action n’empêche pas les affrontements et ne règle aucun des problèmes qui divisent les ethnies de ce pays. La partie septentrionale du Mali a été secouée ces dernières semaines par des actes de violence et des affrontements armés, alors que le gouvernement malien et les groupes armés du nord s’apprêtent à se réunir à Alger dans le cadre de négociations d’un accord de paix global et définitif. Rien ne sera évidemment définitif et certains pays africains nous reprochent notre attitude en particulier en Libye que l’UMP comme le PS l’ont approuvé. On ne nous pas tout dit sur le dernier Forum International pour la paix et la sécurité en Afrique de Dakar le 16 décembre avec notre Ministre de la Défense et les chefs africains.

Le président du Niger, Mamadou Issoufou vient de lancer un cri désespéré: " Il faut une intervention militaire pour réparer les dégâts liés à la chute de Kadhafi, sinon nous aurons Daesh à nos portes". Lors du sommet du G8 de Deauville au mois de mai 2011, il avait fortement demandé au  président Sarkozy de renoncer à sa guerre. L'intervention avait été décidée par Nicolas Sarkozy influencé par BHL. Mais, de fil en aiguille, violant avec arrogance la résolution 1973 du 17 mars 2011 du Conseil de sécurité des Nations Unies, la France et l'Otan menèrent une vraie guerre tout en ciblant directement et à plusieurs reprises le colonel Kadhafi. Livrée désormais aux milices, la Libye est dirigée par deux Parlements et deux gouvernements rivaux, l'un proche de Fajr Libya et l'autre reconnu par la communauté internationale, siégeant à Tobrouk, près de la frontière égyptienne. Des miliciens islamistes de la coalition Fajr Libya (Aube de la Libye) ont tenté jeudi 25 décembre de prendre le contrôle de terminaux pétroliers et d'une centrale électrique dans l'est libyen. 

A Dakar, lors de la séance de clôture, trois des quatre chefs d'État qui ont participé à la cérémonie n'ont pas pris de gants pour appeler à une intervention armée en Libye. C'est d'abord Ibrahim Boubacar Keïta, en boubou blanc et en verve, qui a mis les pieds dans le plat : "Tant que l'on n'aura pas résolu le problème du Sud libyen, il n'y aura pas de paix dans notre région. La communauté internationale doit agir. On parle de la paix du monde, quand on parle de ce qui se passe dans le Sahel. La déclaration du Président sénégalais est sans appel : "Malheu­reusement, la Libye est un travail inachevé, Il faut que ceux qui l'ont entamé nous aident à le terminer. C'est une poudrière pour la zone sahélienne qu'il convient de traiter de manière appropriée. 

Nous voilà de nouveau poussés vers une action militaire en Libye, quelles que soient les dénégations de la France. On peut craindre qu’une nouvelle intervention ne résolve pas plus le confit mais renforce la détermination de ceux qui veulent imposer l’Islam à une culture honnie

 On ne lutte pas contre ce fanatisme religieux d’une autre culture

En les provoquant chez eux mais en les arrêtant chez nous. 

Les apprentis sorciers ne font que des catastrophes

Qui sème le vent récolte la tempête ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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