dimanche 30 novembre 2014

Deux élections sans intérêt pour la France, les problèmes sont ailleurs

Ce week-end ne laissera pas de trace et ne changera rien au paysage politique de la France. Marine Le Pen est réélue à l’unanimité dans une dynamique qui n’a pas encore atteint son apogée. Le temps des disputes publiques n’est pas pour demain, elles restent masquées en attendant la prochaine élection. Mais le vote électronique pour désigner le président d’un parti UMP, qui ne sera bientôt plus l’UMP, n’accouche de rien de neuf. Il s’est techniquement bien déroulé, ce qui était le moins que l’on pouvait en attendre. Le favori a gagné tout en supportant le poids du retour de l’Ile d’Elbe, car l’exercice du pouvoir laisse des traces. Comme disent les élus, le plus difficile n’est pas d’être élu mais réélu.

Le bon score du challenger n’est que de la récupération des mécontents de leur leader d’hier mais néanmoins fidèles et aspirant au changement dans la continuité. Le « Renouveau » n’amène aucune idée nouvelle. La lutte contre le chômage, la parole donnée aux français, l’Education avenir de la France ne sont que des lieux communs, seul le comment nous intéresse. Le favori a « droitisé » son discours en vitupérant sur l’Europe de Schengen et en concédant au « Mariage pour tous ». Sur ce dernier point les modifications ne peuvent qu’être qu’à la marge et non rétroactives et donneront lieu à un nouvel affrontement dans les rues. La loi a été plus loin que nécessaire mais elle est là même si on le déplore. Il ne reste plus que le débat sur l’adoption, la PMA et la GPA. Dans l’état où est la France, il n’est pas urgent de faire de ce débat une priorité. Les affrontements corporatifs seront déjà assez nombreux. La politique des emplois aidés coûte et n’a jamais réduit le chômage comme l’embauche d’une économie saine et libérée du dirigisme de l’État. 

Pour le traitement de l’immigration, de nombreux français préfèreront l’original des souverainistes, repris par le FN, à la copie d’un transfuge, ancien président. Celui qui a accepté de fournir de notre argent à La Turquie pour les discussions préliminaires, tout en se disant hostile à son entrée dans l’UE, celui qui est passé outre au vote populaire sur la Constitution Européenne, en faisant voter la copie du Traité de Lisbonne, ne peut être crédible ni sur la sortie des traités, ni sur l’abrogation de la loi Taubira. Mais aucun candidat n’a remis en cause l’euro ni à fortiori la participation à l’UE et à l’OTAN. Il ne faut donc rien attendre de nouveau sur la politique économique et étrangère. Deux des trois compétiteurs UMP vont se joindre aux deux qui se sont déjà déclarés candidats pour la présidence de la République. Les crocodiles vont vite se battre pour la même proie. Selon l’intensité du combat, le rescapé sera ou non ensuite au deuxième tour de l’élection présidentielle, car l’intensité tue les votes favorables et génère plus d’ennemis que d’amis.

Les affaires économiques, le choc des civilisations et la géopolitique restent les sujets majeurs mais rien n’a été dit sur la réforme territoriale dont l’UMP s’est désintéressé et qui va influer sur la vie des français. Cette réforme va troubler longtemps le fonctionnement de notre pays pour un bénéfice au mieux maigre mais plus probablement un coût supérieur et une perte de contrôle de l’Etat et du citoyen. La politique de l’offre et celle de la demande ayant été successivement utilisées sans succès, l’UMP, ou ce qu’il en restera, ne peut apporter aucune solution nouvelle. Il peut au mieux éviter de faire les bêtises antérieures. Espérer dans une relance européenne par le rachat par la BCE d’obligations souveraines sur le marché secondaire, comme prévu par la BCE, la baisse à 0,05% des taux d’intérêt (donc négatif en taux réel inflation déduite), ne peut qu’inciter les gouvernements des pays du sud à creuser les déficits budgétaires et la dette publique. Par ailleurs le plan de 300 milliards de relance sur 5 ans n’est pas assuré de trouver des investisseurs car « on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif ».

L’Europe est devenue le continent qui a la plus faible croissance économique et l’Allemagne marque le pas quand ses voisins en sont réduits à une politique d’austérité et diminuent leurs importations. L’euro a mis une chape de plomb sur les économies européennes. La politique de la BCE s’oriente vers une politique à la Japonaise de déversements de liquidités qui se dirigent principalement vers les marchés et non vers l’économie productive. Le Japon est en récession. Ceux qui y croient, en donnant l’exemple des États-Unis, oublient deux choses. La première est que la dette américaine explose et la seconde que le dollar est encore la monnaie de référence. Les deux raisons s’étayent l’une l’autre… mais jusqu’à ce que le yuan vienne changer la donne. On ne peut jouer ce jeu qu’à la Japonaise et non à l’américaine. On constate le résultat. 

Une gauche qui patauge dans les lois sociétales et perd la main économique,

Une opposition traditionnelle dans les guerres d’égos et les vieilles recettes,

Sont la porte ouverte au déclin ou à la révolte d’un peuple lassé ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon



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