lundi 10 novembre 2014

Après ce sombre week-end, où allons-nous ?



On ne pouvait imaginer pire réveil pour commencer cette semaine que les évènements qui s’abattent sur nous. L’affaire Jouyet-Fillon nous replonge dans le marigot de la politique qui tue la confiance du peuple dans ceux qui nous dirigent. Peu importe finalement de savoir qui de Jouyet ou de Fillon est le menteur, la France a bien d’autres préoccupations que nous ressentons tous avec l’augmentation du chômage et les prélèvements incessants sur notre pouvoir d’achat. Finalement la seule interrogation qui nous reste est de savoir si le Président de la République est complètement blanc dans cette affaire parce qu’il est le représentant suprême de notre pays. « Wait and see » donc.

Par contre deux nouvelles beaucoup plus importantes nous renvoient l’image de la dégradation économique de notre pays, et de sa perception en Europe et même dans le monde. La première est le verdict de Bruxelles sur le budget 2015 qui lui a été présenté. Devant notre non-respect de nos engagements, la Commission manifeste son impatience et nous met le couteau sous la gorge en nous demandant probablement de verser 4 milliards qui seront mis en gage si nous ne respectons pas le nouveau délai accordé pour respecter nos engagements. En dehors du fait que ces 4 milliards manqueraient au moment où Hollande jure que les impôts n’augmenteront plus en 2015-2016 et se trouverait devant une raison majeure de ne pas tenir ses engagements, le pire est que la parole de la France ne convainc plus nos partenaires européens et que nous sommes mis à l’index. 

La deuxième nouvelle est finalement pire puisqu’il est désormais question que les investisseurs sur des grands travaux publics incluent une majoration dite « risque du pays ». C’est le plus douloureux constat que nous devons faire. La France n’est plus crédible comme l’est une république bananière. Si l’on ajoute à cela l’affaire de la livraison retardée, voire mise ne cause, du navire « Mistral » sous la pression américaine, notre image de non fiabilité se répand dans le monde entier et il nous sera d’autant plus difficile d’obtenir des marchés où la caution de l’État est indispensable. Après avoir essayé de vendre ce Mistral au Canada, les USA veulent proposer à l’OTAN d’en faire l’acquisition. Que sont devenues l'aura et l’indépendance française ?

Il est désormais probable que la France va voir monter les taux d’intérêt pour ses emprunts car l’idée de notre faiblesse fait son chemin et le couple franco-allemand navigue sur des océans différents. Nous voilà rejetés dans les pays du sud en voie de décomposition alors que nous étions encore il y a peu un pays de référence. Les discours de nos politiques se cantonnent sur des mesures médiatiques de diminution du nombre de parlementaires, de réformes territoriales dont les bénéfices seront minimes voire négatifs sur l’efficacité de notre système administratif et parlementaire. Par ailleurs notre propension à déployer une inventivité incomparable de nouveaux impôts et taxes, de baisse des allocations, de création de nouvelles niches fiscales pendant que l’on rogne les précédentes, notre amour de la complexité du code du travail pendant que nous travaillons à la simplification des procédures administratives, montre que ce sport national est créatif de commissions, de groupes de travail plus que de réelle efficacité économique. 

Les dirigeants des deux principaux partis sont toujours assis sur les mêmes dogmes qui ne laissent aucune chance de remettre réellement notre économie dans la course mondiale. Parmi ces dogmes celui de la monnaie unique reste le carcan que personne ne veut avouer et encore moins desserrer puisque cela signifie l’aveu d’un échec. Ce terrain est vierge pour le FN qui n’est pas forcément le parti le mieux armé pour s’engager dans cette voie à la tête du pays. Le mal est profond dans l’esprit des français sur la certitude du catastrophisme d’une sortie de l’euro. Le fait même que ce soit le FN qui soit le plus gros parti à le défendre, le rend moins crédible aux yeux des hésitants même si les souverainistes essaient de se faire entendre. 

Le second dogme est celui de la nécessité de s’ouvrir sans aucune barrière au marché mondial et à la circulation des personnes sur le territoire européen. Le troisième dogme est la certitude des bienfaits d’un multiculturalisme alimenté par l’immigration. Le quatrième dogme est la croyance que la France dominera l’Europe par le nombre de ses habitants grâce à une progression supérieure aux autres pays. 

Sur le second dogme, on profite du marché mondial quand on est compétitif, cela n’a rien à voir avec l’ouverture qui se fait d’elle-même par le besoin croissant d’importation pour alimenter la consommation intérieure et les besoins de nos entreprises. Tous les pays mettent certaines barrières, ne serait-ce que sur les produits stratégiques, et chacun en fonction de ses besoins. La libre circulation des personnes et le marché du travail doivent être bien séparés de l’acquisition de la nationalité et des droits qui y sont attachés. Ceci n’a rien à voir avec le soi-disant repli sur nous-mêmes, bien au contraire c’est ouvrir un nouvel espace de liberté. 

Sur les troisième et quatrième dogmes du multiculturalisme et de la démographie, nous sommes dans l’aveuglement suicidaire d’une nation qui importe massivement une nouvelle culture, dont nous sommes les plus investis des pays européens, culture qui s’assimile de moins en moins, rejette nos réformes sociétales mais procrée plus que ses hôtes. Notre marché du travail se rétrécit de mois en mois et ceci d’autant plus que la qualification des candidats est moindre. Nous nous dirigeons tout droit vers un affrontement culturel, une augmentation de la pauvreté et de l’insécurité qui en résulte. Une bonne démographie n’est profitable que si le PIB/habitant est au moins maintenu, ce qui n’est déjà plus le cas. 

Tous ces dogmes défient pourtant l’analyse du bon sens, 

Mais la couardise, la vassalité, le pouvoir et le profit, 

Maintiennent par la communication mensongère 

Notre pays dans une spirale 

D’autodestruction ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon