mardi 5 août 2014

Sanctions sans raison entraînent sanctions en retour

L’affaire de Gaza n’est pas terminée mais masque les manœuvres géopolitiques en cours dont l’importance dépasse toutes les autres. Parmi celles-ci l’affaire ukrainienne est celle qui engage un combat économique et stratégique de la plus haute importance. D’un côté nous avons un gouvernement ukrainien mis en place par nos soins… et selon le vœu des USA qui avaient préparé, aidé et poussé la révolution de la place Maïdan. Celui-ci est le bras armé qui cherche à réduire au silence les combattants de la république autoproclamée de Donetsk au prix du pilonnage de la situation civile dont 500.000 ont fui en Russie. D’autres ont rejoint l’Ukraine de l’Ouest. Ce peuple fuit les combats.

La Russie est évidemment accusée de soutenir les combattants de l’est en oubliant que nous sommes impliqués avec la CIA et des groupes fascistes dans les raisons de cette guerre civile. Le crash de l’avion malaisien ne peut être que l’œuvre des pro-russes, voire de la Russie, sur la foi de preuves satellitaires contestées par les images russes et qui ne sont soumises à aucune expertise internationale. L’Europe fait chorus avec les USA et entonne de nouvelles sanctions économiques contre la Russie. Après les sanctions personnelles, l’UE a franchi le pas et s’attaque à des secteurs entiers de l’économie russe : la finance à la seule exception de la Sberbank, l’armement et l’énergie. La Russie réplique en invoquant aussi des sanctions et en faisant état de l’iniquité des sanctions appliquées sur elle sans raison valable à ses yeux. 

Où va nous mener tout cela ? C’est l’aggravation du conflit qui va en résulter sans qu’on voit comment on peut en sortir. La perspective en cours de l’armement de l’Ukraine par les USA et l’arrivée de l’OTAN aux frontières russes ne peut avoir de solution acceptable par les Russes. La moindre action belliqueuse de ce pays acculé sera exploitée comme une raison d’aller plus loin… et plus loin cela mène où ? A l’affrontement des armes. Car en soi, ces sanctions économiques ne seront pas ressenties que d’un seul côté. Si la Russie peut perdre 23 milliards, c’est 40 milliards que va perdre la zone euro. Pour éviter d’être dépendant du gaz russe bon marché, elle va acheter les gaz de schiste beaucoup plus chers des USA, nation qui sera au passage la seule gagnante. 

A titre d’exemple, l’Europe exporte pour 4 milliards de biens à double usage, c’est-à-dire des biens ayant notamment un usage militaire. Il s’agit notamment d’ordinateurs, de pièces électroniques etc. Autant de pertes pour les entreprises européennes. De son côté, la Russie ne reste pas inerte. La première réaction est la guerre commerciale : "Lait, fromage, oignons d’Ukraine, pêches de Grèce, prunes de Serbie, pommes et choux de Pologne, viande d’Espagne : selon Rosselkhoznadzor, l’agence sanitaire russe, tous ces produits contiennent des substances nocives, sont infectés par de dangereuses bactéries ou ne respectent pas les normes réglementaires.". 

Qui cèdera le premier ? Les USA sont trop engagés pour céder, Poutine ne peut pas plus reculer car le danger est à sa frontière et il n’est pas l’agresseur. La France doit déjà faire 18 milliards d’économies en 2014 et 21 milliards en 2015. C’est 4 à 5 milliards de plus qu’il faudra trouver… mais la France il est vrai n’a plus de politique étrangère indépendante. De nouveau nous sommes entraînés dans un engrenage pendant que l’esprit des citoyens est détourné vers des causes humanitaires sans qu’il puisse apprécier le prix à payer ni même manifester au moins son opinion, les médias et les politiques restant quasi muets sur le sujet. 

En s’éloignant de la Russie, l’UE joue le jeu des États-Unis, 

Prend le risque d’une guerre qui peut la détruire 

Mais qui porte atteinte à son économie ! 

Elle se vassalise de plus en plus… 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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