samedi 16 août 2014

Halte aux gaspillages d’énergies !

Dans le précédent article j’ai dit que sur les données économiques prévisibles désormais pour 2014, soit 4% de déficit et 0,5% d’inflation, il faudrait environ 60 Mds€ de réduction des dépenses publiques pour stabiliser la dette publique. J’ai ajouté que ceci était impensable vu les contraintes sociales et le choc récessif que cela entraîne, sauf si ces réductions portaient sur les gaspillages. Il est évident que l’on ne peut du jour au lendemain supprimer un fonctionnaire sur trois vu leur statut et que l’idée de ramener leur stabilité de l’emploi à celle des salariés ne peut germer dans un gouvernement socialiste dont la majorité de l’électorat est issue des fonctionnaires.

La réduction des gaspillages dans les dépenses publiques reste la seule voie qui n’a pas un effet boomerang par ailleurs. Or il suffit de lire le rapport de la Cour des Comptes pour savoir qu’il y a là un réservoir qu’il est impératif d’exploiter en période de pré-déflation même si l’on n’atteint qu’une partie de l’objectif. Je vais donc vous parler des gaspillages d’énergies, avec « énergie » au pluriel. En effet gaspiller de l’argent ou de l’énergie électrique, c’est toujours un gaspillage d’énergie car l’argent peut se transformer en utilisation d’énergie de toutes sortes dont l’énergie créatrice. 

Mes réflexions vont porter d’abord sur la propension du gouvernement à ramener la France vers une économie qui a tué l’URSS, le communisme caractérisé par l’omniprésence de l’Etat. Le digne successeur de cette idéologie se nomme le flamboyant aboyeur, Arnaud Montebourg qui se sert de la BPI, banque publique d’investissement, comme si l’argent promis à l’investissement n’était pas le nôtre. C’est ainsi que le groupe Altia, propriétaire de Caddie, a été mis en redressement judiciaire, un mois à peine après la mise en faillite de Caddie. La direction a demandé une procédure collective pour les 48 entités du groupe. Avec plus de 400 millions d’euros de chiffre d’affaires et de 3.000 salariés, Altia s’inscrit parmi les plus gros dépôts de bilan depuis le début de la crise. 

Cette affaire, peu médiatisée, est délicate pour la BPI car celle-ci est actionnaire à 20% d’Altia. La BPI avait investi 10 millions d’euros dans l’entreprise, considérée comme une PME ! Pas plutôt une PMI ? La BPI est censée aider les PME, non ? Mais il y a mieux. Pour sauver Altia, la BPI avait versé 8 millions supplémentaires depuis juin selon celle-ci. Le tribunal a désigné un administrateur pour tenter de trouver un repreneur. Pour Caddie la limite est fixée à mi-septembre. Voilà l’exemple typique de gaspillage où la BPI sera loin de retrouver ses billes puisqu’elle est actionnaire pour avoir voulu sauver une entreprise en difficulté au lieu d’aider des PME performantes pour des investissements dans des projets novateurs. Voilà de notre argent utilisé en pure perte et donc un gaspillage d’énergie perdue pour booster des entreprises performantes qui ont besoin d’investir. 

La valorisante position de pompier pour entreprise en danger dont se pare Arnaud Montebourg est aussi contre-productive que celle de Ségolène Royal qui veut investir dans l’industrie électrique alors qu’Heuliez sombre après trois faillites en six ans ayant demandé l’aide du Conseil Régional de Poitou-Charentes qui s’est investi dans une société d’économie mixte. Heuliez devait rentabiliser l’entreprise avec la vente de 12.000 véhicules, 700 seulement ont été vendus. Le fleuron de Ségolène Royal s’est éteint dans un gaspillage de l’argent public et celle-ci en remet une couche au niveau national avec de nouvelles dépenses et subventions pour un marché automobile qui ne démarre pas et qui n’est pas une solution d’avenir. L’interventionnisme étatique se fait de plus en plus prégnant et dépensier. 

Nous retrouvons le même gaspillage dans le domaine de l’énergie. La France avait pour une fois pris une bonne décision avec le lancement du nucléaire, ce qui nous permet d’avoir encore un prix de l’énergie à 13c€/kWh au lieu de 30 en Allemagne pour les particuliers. Cette dernière, de l’avis même de Ségolène, est obligé de rouvrir des mines de lignite pour ses centrales thermiques après l’arrêt de la majorité de ses réacteurs nucléaires. Par ailleurs elle se voit contrainte de diminuer ses subventions aux énergies renouvelables pendant que ses industries abandonnent ce secteur d’activité. Pour mémoire chaque français ne consomme lui qu’un gramme d’uranium par an pour son électricité et nous n’avons eu aucun accident majeur depuis plus d’un demi-siècle. 

L’arrivée de l’EPR, le réacteur de dernière génération à Flamanville opérationnel en 2017, ne justifie par l’arrêt de Fessenheim déclaré viable par l’Autorité de Sûreté, ni l’arrêt progressif d’autres réacteurs pour ramener la proportion du nucléaire de 75 à 50%. On parle de n’arrêter qu’un réacteur à Fessenheim mais un autre au Tricastin. Deux réacteurs arrêtés c’est l’assurance de 360 à 1800 éoliennes suivant leur puissance à disperser sur le territoire et à subventionner. De toute évidence l’État prend conscience de l’imbécilité économique d’une telle décision, il finasse, il tergiverse et finira par donner une preuve de bonne volonté politique aux Verts… en gaspillant de l’argent public qu’il prendra directement dans notre poche en augmentant le prix de l’électricité. 

Il s’agit là d’énormes gaspillages pour raison politique car cette fois les chiffres sont en milliards et ils conditionnent le futur pour de nombreuses années. Si l’on ajoute le refus de s’intéresser aux gaz de schistes qui nous prive d’une possibilité de diminuer notre dépendance au pétrole, on voit que non seulement les gaspillages d’énergies sont terriblement nocifs dans un présent où le pays s’enfonce mais ils peuvent gravement entacher notre avenir.

Gaspillage, enfumage et manque de courage 

Sont les ferments d’un naufrage ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon   

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