jeudi 3 juillet 2014

Ma tête au bout d’une pique !

Le titre « Nicolas Sarkozy est mis en examen » ne suffit pas à rendre compte des conséquences de cet acte judiciaire. Il faut vraiment écrire : « Le Président de la République sortant est mis en examen » pour donner toute la portée à cet évènement. De même que la Révolution a décapité la royauté, cet acte judiciaire, moins sanglant certes, est néanmoins une invite au bûcher de l’oubli, aux archives de l’histoire de la France avec l’opprobre possible d’une fin sans gloire. On ose espérer que le dossier examiné par les juges contient réellement des présomptions très étayées de culpabilité, car les procédés utilisés pour collecter de l’information ont relevé de ceux utilisés contre le grand banditisme. 

Quel que soit le non-lieu ou la condamnation qui sera prononcée dans les mois ou les années qui viennent, la fonction présidentielle est descendue de l’estrade où l’avait mise la Vème République. Les attaques en règle avec une succession de mises en cause, dont Pygmalion n’est que la dernière, décrédibilise la fonction après avoir sali l’honneur d’un citoyen qui n’est pas comme les autres. Qu’on le veuille ou non, Nicolas Sarkozy n’est pas un français comme les autres. Il représente toujours la France aux yeux du monde entier ! 

Les propos de ses adversaires politiques, qui se réjouissent de voir qu’il est traité par la justice comme tout autre citoyen, ne font que du mal à notre pays. Ils devraient en être peinés car le nouveau Président voit aussi son crédit largement entamé par le fiasco économique que des mensonges répétés ne peuvent masquer. Compte-tenu de la personnalité du prévenu, si la justice doit passer elle doit être entourée de multiples précautions pour éviter des règlements de comptes politiques à posteriori ou ce qui pourrait être interprété comme tel. 

N. Sarkozy avait déjà redescendu la fonction présidentielle au niveau de la rue par ses interventions dans un langage qui ne sied pas à la fonction. Il avait néanmoins réussi à parer la France d’un crédit international même si la vassalisation du pays et sa décroissance économique ne nous laissent pas un bon souvenir. Mais nous nous trouvons dans une situation où la médiocrité du mandat de François Hollande, son désaveu populaire, vient s’ajouter au discrédit de la fonction. Les deux présidents, l’ex et le nouveau, sont comme les deux faces d’une même pièce. Tous deux n’ont pu entrer dans les habits de la fonction que leurs prédécesseurs depuis 1974 avaient déjà eu du mal à endosser. 

Les querelles internes des deux principaux partis qui ont fourni les Présidents et les gouvernements depuis quarante ans offraient déjà une image désastreuse avec pour la gauche, les couacs, les promesses non tenues, l’enfumage permanent dans une France qui s’enfonce, les paroles assassines entre les caciques avant les primaires, et pour la droite le spectacle désolant de candidats potentiels s’entretuant, d’élection interne truquée, de nullité des propositions alternatives. 

L’image d’accusation d’un ex-chef d’État pour fautes graves est d’autant plus désastreuse que le peuple n’a plus de choix autre, car la pensée gouvernementale est finalement unique, que de refluer vers des partis extrêmes qui n’offrent pas toutes les garanties de stabilité pour l’avenir et que les deux camps s’ingénient à diaboliser. Le peuple hésite à poursuivre dans le schéma de l’Europe qu’on lui propose et  même la monnaie n’est plus signe de prospérité. On ne l‘entend pas. Le peuple aimerait définir les frontières de son nouveau pays, l’Europe. On ne le consulte pas. Le peuple aimerait voter les changements de la vie sociétale et familiale. On le lui refuse. Avant de voir disparaître le découpage territoriale issu de ses ancêtres, le peuple aimerait avoir son mot à dire. Le coin d’une table, un soir à la chandelle, suffit pour redessiner des siècles d’histoire. 

La mise à mort d’un ex-Président de droite arrange la gauche qui compte sur le réflexe républicain pour empêcher l’arrivée au pouvoir d’un parti nationaliste pouvant pactiser avec le fascisme. Une magistrature qui entretient un contentieux avec N. Sarkozy, des magistrats soupçonnés de dérive, tout cela donne non seulement des soupçons sur l’indépendance de la justice mais révèle en même temps un état de déliquescence des institutions. En souhaitant la mise à mort d’un Président, une partie de la France vient de signifier l’anéantissement de ce qui faisait l’âme et la grandeur de la fonction présidentielle et par là-même la Constitution de la Vème République. Elle ne survivra pas en l’état avec le discrédit sur le fonctionnement politique actuel. Le Président « bling-bling » a déclenché un « big-bang » qui dépasse sa propre personne. De Cahuzac à Sarkozy, en passant par un Président « normal » dans la médiocrité et la duplicité, la République va terminer son cinquième parcours. 

Avec la triste histoire de l’arroseur arrosé, 

Beaucoup de têtes vont devoir tomber 

Et un grand coup de balai va s’imposer. 

Le vrai changement c’est pour demain ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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