lundi 14 juillet 2014

Le chaos progresse : Ukraine, Libye, Syrie, Irak, Palestine…


La théorie du chaos montre sa redoutable efficacité dans le monde autour de la Méditerranée et de la Russie. La vaste opération en cours vise à pouvoir disposer facilement d’un maximum de pays dont les richesses où la proximité avec le bloc Russie-Chine auquel va s’adjoindre au moins économiquement le Brésil et l’Inde. L’utilisation de rivalités confessionnelles, voire civilisationnelles, permet d’entretenir et de pousser au conflit armé des populations que des régimes autoritaires avaient pu faire vivre ensemble. 

En Ukraine les USA qui ont envoyé des officiers américains sur place accusent la Russie de déployer des officiers auprès des rebelles pro-russes de l’est. Le gouvernement loyaliste va même jusqu’à affirmer que les tirs sur le territoire russe sont le fait des pro-russes. Tout en disant chercher la conciliation il continue sa marche militaire vers l’est, prend l’aéroport de Donetsk au prix de la perte d’un avion, progresse vers Lougansk, pilonne des villages pro-russes tuant des civils et annonce qu’il fêtera la victoire en Crimée. Mais un conflit entre catholiques de l’ouest et orthodoxes de l’est vient dynamiser les combattants, les deux communautés religieuses n’ont jamais signé la paix lors de la constitution de l’Ukraine. La Russie masse des troupes à la frontière et accueille des milliers de réfugiés. La tension monte entre le bloc occidental malgré une certaine bonne volonté de Poutine pour ne pas aggraver le conflit. La spirale de l’aggravation est en route. 


En Libye, l’état d’urgence est décrété à Tripoli et des affrontements ont lieu vers Benghazi. Les milices anti-islamiques font régner un climat d’insécurité. Ce pays qui est la base arrière des djihadistes est le lieu d’affrontements de sunnites, de chiites et d’une population noire qui était considérée comme une sous-population. La dispersion des armes de Kadhafi et celles fournies par les puissances Saoudiennes et Qatariennes ne peut que maintenir une situation de chaos permanent que les puissances occidentales ne cherchent pas à éteindre tant que leurs compagnies pétrolières en tirent parti. 


La guerre civile en Syrie, qui oppose depuis 2011 le régime de Bachar Al-Assad aux rebelles, devient de plus en plus meurtrière. On compte, selon l’ONU, quelque 93 000 morts, pour la plupart des civils. À ce jour, aucune solution n’est en vue dans une crise qui étend ses tentacules dans toute la région. Ce conflit a maintenant des répercussions chez les voisins immédiats de la Syrie, que ce soit au Liban, en Irak, en Jordanie, en Turquie ou en Israël. Sur le plan régional, la crise syrienne est devenue un enjeu entre l’Iran, le Qatar et l’Arabie saoudite. Ces puissances se disputent la première place au Moyen-Orient.


À travers le conflit syrien s’affrontent également sur l’échiquier mondial les Occidentaux, qui veulent armer les rebelles, et l’axe Chine/Russie, qui appuie Damas. Selon bien des observateurs, la crise syrienne est là pour durer et le fait que Bachar Al-Assad ait été largement élu le 3 juin avec 88,7% des voix ne suffit pas pour faire triompher la démocratie aux yeux des occidentaux ! Le chaos est tel que des militants syriens affirment que jusqu'à 7000 personnes, majoritairement des rebelles luttant pour renverser le président Bachar Al-Assad, ont été tuées dans des combats contre des groupes islamiques rivaux à travers les territoires sous contrôle de l'opposition dans le nord du pays. Des jeunes venant de France continuent de partir vers la Syrie mais aussi l’Ukraine et là dans les deux camps !

De la Syrie on passe facilement en Irak et c’est ce qu’a fait l’EIIL ou armée syrienne libre et désormais « Etat islamique », cette armée djihadiste armée par les USA, l’Arabie Saoudite et le Qatar qui est devenue quasiment incontrôlable après s’être servie dans le pillage des banques. Leur but est l’introduction des préceptes de la charia et la reconnaissance d’un califat, leur chef Abou Bakr Al-Baghdadi, par tout le monde islamique et son implantation à Bagdad. La fermeture des maisons de prostitution n’est qu’un signe parmi d’autres de leurs intentions. Le gouvernement chiite irakien se mobilise avec l’appui de l’Iran et le pseudo-appui américain pour qui l’Iran reste un bastion à faire basculer d’une façon ou d’une autre. 

De l’Irak on passe vite en Israël qui envisage toujours une attaque des installations nucléaires irakiennes mais monte en puissance contre les palestiniens. Du coup le Hezbollah intervient depuis le Liban et les armes se font entendre de part et d’autre. La réunification de Gaza dans un ensemble politique palestinien a ranimé la volonté palestinienne d’obtenir sa reconnaissance par l’ONU et par Israël.

Le chaos voulu et entretenu par la stratégie américaine continue sa progression et la nouvelle opération militaire que nous déclenchons au nord du Mali montre que là aussi, l’insécurité reste présente comme au Nigéria, au Niger, au Soudan, etc. Les interventions du monde occidental, aux ordres des USA, sont toujours basées sur la possession d’armes de destruction massive ou au nom de la démocratie… On constate que nous voulons importer une démocratie qui se dénature de plus en plus dans le monde occidental et en France en particulier. Le fait de pouvoir encore s’exprimer devient l’objet de restrictions, comme celle sur le racisme, et les gouvernants tiennent de moins en moins compte de l’avis de leurs citoyens quant au mieux il le leur demande.


Pas plus que l’on peut faire exploser un pain de plastic muni d’un détonateur sans amener une énergie sous forme électrique ou de chaleur, on ne peut créer le chaos dans un pays qui maintient une paix entre des forces confessionnelles sans amener l’étincelle qui déclenche l’explosion d’un conflit. 
 

C’est ainsi que fonctionne la théorie du chaos 

Dont il faut toujours se demander

A qui profite le crime ? 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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