mardi 22 juillet 2014

La France va droit dans le mur ! (2ème partie)



Nous allons examiner le bien-fondé de l’action économique de notre gouvernement à l’aide d’un graphique commenté et puis nous nous poserons la question de l’opportunité pour la France d’être dans l’euro. En effet nos dirigeants se gardent bien de faire des comparaisons avec les pays qui nous entourent au sein de l’Europe, de l’UE et de la zone euro auxquelles nous appartenons. Il est de bon ton de nous dire que ce n’est pas en deux ans que l’on redresse une France mise à mal par le précédent gouvernement. Malheureusement cet argument tombe quand on se compare à nos voisins qui ont subi aussi la crise de 2008-2009.

Je vais donc vous parler d’un indicateur dont on parle peu, celui du Produit Intérieur Brut par habitant de tous ces pays et de l’évolution de celui-ci entre 2011 et 2013. Cet indicateur est considéré comme représentant le niveau de vie d’un pays. En réalité il est calculé sur l’ensemble des dépenses faites, Etat compris, en incluant le solde des importations-exportations. 

Le graphique ci-contre est établi à partir des données disponibles sur Eurostat. Il est moins difficile à interpréter qu’il peut apparaître tout d’abord. Il a pour but de comparer les pays d’Europe à la France choisie comme base (base 100 sur le graphique) sur le PIB/Habitant et de l’évolution de celui-ci avec la France comme base 0%. Sur l’axe vertical on trouve les PIB/habitant des pays et sur l’axe horizontal les pourcentages d’évolution de ces PIB/Habitant. 

On distingue quatre zones distinctes. Une zone supérieure où l’on trouve la Norvège, la Suisse et le Luxembourg qui est hors graphique avec la valeur 240 et une évolution légèrement négative. On note que les deux pays à fort PIB/Habitant et évolution du PIB/Habitant de l’’ordre de 4% sont deux pays qui ne sont pas dans l’UE. 


La zone en-dessous qui inclut des pays au PIB/Habitant supérieur au nôtre et dont on peut noter qu’ils se situent tous au nord de notre pays. L’évolution de ce PIB/habitant est intéressante à regarder car elle montre que l’Allemagne continue à progresser même si elle garde une faible marge de croissance donc d’augmentation du PIB. C’est aussi le cas de la Finlande. A contrario la Suède, le Royaume-Uni et l’Islande affichent une meilleure santé que nous avec une évolution notable de 2 à 3%.

La troisième zone comprend la France et tous les pays du sud qui, à part Malte, affichent une évolution négative de 2011 à 2013. On retrouve évidemment en queue Chypre et la Grèce. Il faut y ajouter aussi l’ancienne Tchécoslovaquie qui ne tire pas partie de leur voisin du nord l’Allemagne. La France est en tête de ce groupe où l’Italie et le Portugal ont payé plus que nous leur politique d’austérité. L’Espagne est proche du 0%. 

La dernière zone comprend les pays que tire l’Europe et en profite. Ce sont tous des pays de l’Est et du Nord de l’Europe dont les PIB sont très inférieurs au nôtre. Il faut noter que les deux pays baltes, Lituanie et Lettonie progressent à pas de géants. La Pologne est le grand pays qui profite le plus de l’UE. 

Il apparaît donc que l’appartenance à l’UE ne garantit en rien une évolution positive du PIB/habitant si l’on considère les extrêmes avec Chypre et la Grèce d’un côté et Lituanie, Lettonie de l’autre.  On trouve d’ailleurs la Norvège et la Suisse, qui ne font pas partie de l’UE et qui ont une évolution très positive. De même un PIB/habitant élevé, donc un bon niveau de vie, n’est pas un handicap pour la croissance comme le montre la Norvège, la Suisse. Néanmoins la zone euro non portée sur le graphique avec un PIB/habitant relatif de 108, soit 8% au-dessus de celui de la France, a affiché comme nous une évolution négative en valeur absolue de -0,92%. Car Il ne faut pas oublier qu’en deux ans nous avons reculé de près de 1% sur cet indicateur. 

Si l’on regarde donc les pays qui ont évolué de plus de 1% en valeur relative donc au-dessus de 0% en valeur absolue réelle, on trouve tous les pays du nord et de l’est avec la Suisse en plus. Les pays du sud perdent du terrain au sein de la zone euro. La France s’enfonce donc avec le seul réconfort d’être le moins mal placé des pays du Sud. Nous examinerons dans un prochain article les conclusions à tirer pour l’évolution de l’UE, de la zone euro, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et de notre pays dans une comparaison mondiale. 

La France mène une politique qui la tire vers la récession 

L’Allemagne ne tirera plus longtemps la zone euro 

Après lui avoir asséné la politique d’austérité 

Pendant qu’elle vampirisait les pays du sud ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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