vendredi 25 avril 2014

Quand lobbies et politiques n’utilisent la science qu’à leur profit (3ème partie et fin)



Un autre domaine où lobbies et politiques mènent leurs propres objectifs, plutôt que ce que nous pourrions appeler le bien commun ou tout au moins une réflexion qui le prenne en compte, c’est l’énergie nucléaire. Les convictions des individus sont fortement influencées par les messages politiques dans chaque pays du monde et par ceux qui défendent des positions contre son développement. En France lorsque le gouvernement est pro-nucléaire, la voix des groupes anti-nucléaires, n’entraîne qu’une faible partie de l’opinion. A l’inverse avec un gouvernement faisant partiellement chorus avec ces groupes, cela fait bouger l’opinion dans ce sens sans toutefois emporter la majorité de celles-ci. 

Windscale, Three Mile Island, Tchernobyl, puis Fukushima, les quatre accidents majeurs dans le monde sur près de soixante ans, ont, à des degrés divers, marqué les esprits et jeté un discrédit largement utilisé par les adversaires de cette technique. Les « Verts » et le gouvernement français, se référant à l’attitude allemande, ont fait passer l’idée que les énergies renouvelables étaient la solution de sécurité puisque l’on ne pouvait pas accuser le nucléaire de produire du CO2. Le nombre impressionnant de morts dans les automobiles, les trains et les avions n’a pourtant jamais remis en cause ces moyens de transport bien que la sécurité de ceux-ci soit en perpétuelle amélioration. 

Ce potentiel d’évolution est contesté à l’énergie nucléaire qui est loin d’un tel bilan mortel, où seul Tchernobyl affiche une trentaine de morts, le reste étant difficile à évaluer alors que des survivants d’Hiroshima vivent encore mais le bilan de pertes humaines par le flux dévastateur du Tsunami de Fukushima est sans commune mesure avec celui des réacteurs accidentés. Nous sortons donc du raisonnement logique pour entrer dans les convictions ou les idéologies. Celles-ci sont d’autant plus facilement la proie des exploiteurs politiques et financiers. La France a donc décidé de continuer à vendre des réacteurs de par le monde mais d’en diminuer la part dans son bilan énergétique en fermant les centrales avant que l’Autorité de Sûreté, organisme indépendant de l’Etat, ait donné non seulement, son avis sur la nécessité d’arrêt mais en ait prolongé la durée de vie. 

Le choix des énergies renouvelables fait le bonheur des lobbies et offre aux politiques la voix royale du sauvetage de l’humanité. Ségolène Royal annonce déjà 100.000 emplois nouveaux en trois ans. Ils seront issus des aides que l’Etat offre à ces industries et aux utilisateurs de celles-ci, car ne l’oublions pas, elles ne sont pas rentables pour l’instant. On peut penser que des améliorations de rendement et de fabrication abaissent le coût mais le potentiel d’amélioration est sans commune mesure avec celui de l’énergie nucléaire. Les générations futures de réacteurs produiront avec encore plus de sûreté, moins de déchets et avec une moindre utilisation des ressources naturelles. 

Le premier pas a été fait avec le combustible MOX qui recycle une partie du plutonium produit pendant la combustion dans les réacteurs. La génération des réacteurs à neutrons rapides augmente d’un facteur 100 les ressources naturelles par sa régénération du combustible. Les réacteurs au Thorium sont de nature à utiliser l’élément le plus répandu dans le monde. A l’horizon se prépare la fusion nucléaire qui multipliera par un facteur énorme l’énergie produite par ce type de réacteur qui fait appel aux isotopes de l’hydrogène, élément quasi inépuisable. Neuf nations y travaillent en France à Cadarache. La science continue ses avancées dans le pays de Pierre et Marie Curie. 

L’Allemagne se couvre d’éoliennes et construit des centrales thermiques pour faire face au caractère aléatoire de cette énergie. Elle devient un des pays les plus pollués d’Europe. Est-ce le moment de changer notre fusil d’épaule ? Les Etats-Unis revoient leur politique énergétique mais le gaz de schiste change pour eux la donne même si les centrales au gaz polluent tout en restant le pays ayant le plus de réacteurs en service. L’Inde et la Chine ont un programme de construction de réacteurs en cours. La Finlande achète deux réacteurs à la Russie. Le Royaume-Uni va nous acheter deux réacteurs et le Japon, oui ce pays qui a connu Hiroshima, Nagasaki et Fukushima, prévoit d’en redémarrer une vingtaine sur les 50 qui leur restent. Les études sismiques plus poussées et des normes de sûreté plus strictes vont leur demander un délai avant la mise en marche mais la volonté est exprimée. 

Pour faire suite aux doutes qui restent dans le milieu scientifique sur l’ampleur d’un réchauffement à la fin du siècle, doutes non pris en compte par les lobbies et les politiques, le choix de réduire la part du nucléaire pour investir dans les énergies renouvelables ne procède pas là non plus d’une analyse indépendante des souhaits des mêmes lobbies et politiques. L’État va investir, donc des bouches affamées de profit sont déjà ouvertes. Cet investissement ne serait-il justifié que par la crainte d’une catastrophe que n’a jamais connue la France, pourtant le pays relativement le plus nucléarisé du monde, dont la compétence dans ce domaine est reconnue dans le monde entier et qui vend des réacteurs sous licence française ? 

A titre d’information, le premier réacteur d’essai français a été construit par Lew Kowarski et Frédéric Joliot-Curie au centre d’études de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) en 1948 ! Depuis 50 ans des réacteurs produisent de l’électricité en France… sans catastrophe ni vie humaine perdue par leur radioactivité. 

Le débat centré sur la probabilité d’accident 

Ne peut en rien éclairer une peur viscérale, 

Mais la science est manipulée par ceux… 

Qui y trouvent leur intérêt ! 

Cela est insupportable ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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