mardi 22 avril 2014

Quand les jeunes sont sans travail, l’avenir est sombre !



Le taux de chômage des jeunes est sans aucun doute le meilleur baromètre de la santé d’un pays. Si nous faisons mieux que la Grèce, l’Espagne et même l’Italie, nous avons un taux de chômage de 25% largement au-dessus des pays du nord et du Centre de l’Europe. 800.000 jeunes arrivent sur le marché du travail, 200.000 viendront grossir les statistiques du chômage quand 650.000 salariés partiront à la retraite. Évidemment la démographie joue un rôle car la France a un taux de fécondité supérieur, taux dont on sait par ailleurs qu’il est largement dû à l’immigration directe et à la fécondité supérieure des couples musulmans, noirs en particulier. 

L’arrivée sur le marché du travail de jeunes, vivant souvent dans des ghettos et dont la qualification est très basse, ne laisse que peu de place à une embauche possible alors que même dans les services la mécanisation, l’automatisation s’amplifie repoussant les emplois vers la maintenance, le commerce de contact, la gestion, etc… En effet les politiques menées qui diminuent le pouvoir d’achat des consommateurs se traduisent par une demande en baisse et non par un manque d’offre contrairement à ce qui se dit encore. Le marché du travail se rétrécit par une baisse de la consommation intérieure et par une difficulté pour la plupart des entreprises à se rediriger vers le commerce extérieur, d’autant plus que la politique d’austérité touche bon nombre de pays européens et émergents. 

Le chômage ne cesse d’augmenter globalement, même le taux de chômage des jeunes a du mal à se stabiliser malgré les aides spécifiques de l’État pour cette catégorie d’âge. Il est de bon ton de dire qu’il faut augmenter la croissance pour diminuer le chômage, c’est une lapalissade mais qui n’avance à rien si l’on omet de dire comment augmenter cette croissance. L’euro est trop cher, même Mario Draghi grand ponte de la BCE, le dit. Il parle de l’UE dans son ensemble, mais il ne parle pas des difficultés de la Grèce, de l’Espagne, du Portugal, de l’Italie et de la France entre eux et vis-à-vis de l’Allemagne. Les disparités sont grandes et seule l’Allemagne peut affronter l’euro à 1,4$ sans broncher avec 120 Mds€ de gain sur le commerce extérieur quand nous affichons une perte de 61 Mds€. Donc tant que nous refuserons de nous attaquer au problème de la monnaie unique, notre croissance au mieux sera faible. 

C’est par les contrats aidés et les subventions à la formation que les gouvernements entreprennent de juguler le chômage. Malheureusement l’impact global est négatif puisque le chômage augmente. Les contrats aidés ne touchent désormais pratiquement que le secteur non marchand et de plus l’impact sur l’emploi est dû exclusivement à ce secteur selon la Dares. Il s’ensuit que l’arrivée de jeunes dans les secteurs productifs est retardée et que les emplois dans le secteur non marchand sont non pérennes ou alourdiront encore longtemps les dépenses publiques s’ils débouchent sur un contrat à vie de fonctionnaire. 

Quant aux subventions de formation, c’est un véritable tonneau des Danaïdes qui coûte 35 milliards et dont les résultats sont loin de l’efficacité. Si l’on regarde les autres pays du monde on s’aperçoit que c’est au niveau de l’Education que les différences montrent une corrélation avec le chômage. Le Japon, l’Australie, le Canada, la Suède… dont les résultats PISA sont excellents, connaissent également un faible chômage des jeunes, contrairement à la Grèce, à l’Espagne, au Portugal, ou à l’Italie. Si les jeunes qui sortent des grandes écoles affichent un taux de chômage de 4%, chômage d’ailleurs de courte durée, il n’en est pas de même des BTS, DUT et des bacs + 2. Ce paramètre de la qualité de l’Éducation a une influence importante, même s’il n’est pas le seul. 

La massification (« le bac pour tous ») et de la nouvelle « stratification » éducative y est pour quelque chose. De plus la comparaison entre les différents pays montre que les dépenses d’éducation n’expliquent par ailleurs pas l’écart de performance des systèmes éducatifs. Ce n’est donc pas dans les moyens, mais dans la méthode qu’il faut insister. L’école doit redevenir un lien de transmission de la culture, et d’instruction, un lieu où l’on acquiert les bases qui permettront d’apprendre un métier et non pas un lieu « d’épanouissement ». 

C’est bien sur les jeunes qu’une politique gouvernementale doit se pencher car leur non accession au marché du travail pousse de plus à la désespérance, à l’incivilité et à la délinquance. Contrôler l’immigration, mettre en place une politique d’intégration efficace, revoir notre système éducatif en n’oubliant pas l’apprentissage de plusieurs langues, sont des pistes incontournables autres que celles des contrats aidés qui ne sont que des emplâtres sur une jambe de bois. Elles ne peuvent en rien résoudre le problème du chômage des jeunes et ne sont que des cache-misères. 

« Le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin.»
Voltaire (1694-1778) 

« La jeunesse est le sourire de l'avenir devant un inconnu qui est lui-même. »
Victor Hugo (Les Misérables) 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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