samedi 12 avril 2014

Honte à la politique étrangère française !



Que ce soit en Afghanistan, en Libye, au Mali, en Centrafrique, en Syrie, en Iran ou en Ukraine, notre politique étrangère détruit l’aura de la France dans le monde. Tout a commencé avant notre entrée dans l’OTAN, mais notre vassalité a progressé depuis.  L’hégémonie américaine s’étend sur toute la planète grâce au dollar et au potentiel militaire des USA. Nous suivons leur géopolitique sans sourciller et même nous nous transformons en chien aboyeur pour leur éviter d’apparaître au grand jour. 

Il est loin le temps où nous avons refusé de combattre en Irak. Nous sommes entrés dans la mise en état de non-nuisance de nombreux pays, c’est-à-dire leur affaiblissement par le désordre intérieur et leur dépendance au dollar. Partout où les américains passent, ils laissent derrière eux le chaos. C’est le cas en Afghanistan où les talibans et la corruption reprennent le contrôle du pays. 

C’est vrai au sud de la Méditerranée et particulièrement en Libye devenue une base arrière des combattants de l’Islam en Afrique. Notre crédit de peuple libre et indépendant s’évanouit en Afrique où nous sommes perçus comme sombrant dans un interventionnisme aux relents de colonialisme, dramatique retour en arrière. Les chinois s’implantent, achètent des ressources minières pendant que nous envoyons nos soldats. Alors que la démocratie s’évapore dans notre pays, nous intervenons au nom de la démocratie ou pour repousser des combattants musulmans qui se préparent dans une Libye que nous avons fait retourner au temps des guerres tribales. 

Nous nous engageons dans des actions de soutien logistique et de reconnaissance diplomatique des rebelles syriens contre un chef de l’Etat démocratiquement élu et reçu précédemment en grande pompe, comme Kadhafi, dans notre pays. D’une Syrie où cohabitaient pacifiquement les religions, nous en avons fait un champ de ruines, de massacres et de querelles pour longtemps. Nous devons cacher notre honte d’avoir fait chorus aux attaques contre le Président syrien accusé à tort d’avoir utilisé les armes chimiques. La RAI, dans son journal télévisé italien, vient de révéler officiellement la supercherie, déjà signalée par une envoyée de l’ONU. Ce sont les rebelles syriens qui ont utilisé les armes chimiques sous l’incitation des turcs pour faire entrer les USA plus avant dans le conflit quand ils ont réalisé que les rebelles ne gagneraient pas. 

Tout était prêt pour frapper Damas le 2 septembre mais au dernier moment Obama a compris que la ligne rouge n’avait pas été franchie par Bachar el Assad et a botté en touche en demandant l’aval du Congrès. Hollande, le va-t’en guerre, qui s’était très avancé, s’est retrouvé ridiculisé. C’est pourquoi Obama l’a ensuite reçu en grande pompe pour effacer l’affront, car il n’avait ni pu révéler la vérité ni tancer la Turquie, base avancée indispensable de l’OTAN. 

Toute honte bue, nous recommençons en Ukraine au nom de la démocratie mais en fait au nom de la géopolitique américaine. Le résultat est encore la destruction d’un pays où la Crimée redevient russe et le reste du pays fait s’affronter partisans du rapprochement avec l’UE et ceux de l’indépendance à préférence russe. Les seuls buts étaient d’avoir le contrôle des gazoducs par inclusion de l’Ukraine dans l’UE et de permettre l’implantation d’agents américains, voire de forces, au plus près de la Russie comme cela a été fait dans d’autres républiques de l’ex-URSS. 

Notre politique étrangère n’est que complice des Etats-Unis et en perdant son indépendance, elle se pare de l’image hégémonique de ce pays que l’on dit ami tant que ses intérêts coïncident avec les nôtres. Nous nous associons à une politique américaine faite d’agressions, d’attaques de drones, d’établissement d’un réseau mondial de bases militaires mais aussi d’assistance, de formation et d’aide militaire étrangère. Ces derniers se concrétisent par des accords en grande partie des secrets bien gardés qui ont pour finalité un contrôle hégémonique du monde tendant à son assujettissement, constituant de facto une menace pour les peuples libres. 

Le peuple français ne peut se reconnaître dans cette allégeance de notre pays et perdre ce qui nous a valu le respect du monde : une politique étrangère libre et respectueuse de la liberté des peuples depuis que nous avons dévêtu notre costume de colonisateur. Depuis une dizaine d’années la France tue son image… et ses soldats dans des conflits qui ne sont pas à notre honneur. 

Soyez à leurs pieds, à leurs genoux… 

Mais jamais dans leurs mains ! 

Charles Maurice, prince de Talleyrand-Périgord 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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