samedi 8 mars 2014

Notre drame ? Ne plus voir que l’important est ailleurs

Nous sommes abreuvés de commentaires politiques et journalistiques sur les compromissions diverses et variées de nos politiques de droite de préférence en ce moment. Par hasard ? Sûrement pas, il n’y a pas de hasard dans ce genre de choses, cela fait malheureusement partie du jeu politique. Ce fut aussi les extraordinaires affaires Cahuzac, DSK, Depardieu, Dieudonné, Léonarda, Taubira, le harem de Hollande (trop de femmes à citer !), mais aussi l’année de la quenelle, de la banane, de l’ananas, du mariage homo, des bonnets rouges, des seins nus des femen…  Tout ceci aveugle un peu plus notre peuple et détourne l’énergie de nos dirigeants des vraies questions posées à notre pays.

Le magazine Forbes a publié en 2013 son classement des 100 femmes les plus puissantes du monde et pour la troisième année consécutive la chancelière allemande Angela Merkel reste cette année encore la femme la plus puissante du monde devant la présidente brésilienne Dilma Rousseff. On ne peut qu’acquiescer tant il y a un monde de compétence entre la Chancelière et notre Président. Notre dernier classement national des personnalités politiques françaises place Alain Jupé en tête. C’est un homme intelligent et expérimenté mais aussi un vieux cheval de retour attaché au dogme de l’Europe et n’apportant aucune idée économique nouvelle alors que nous sommes dans l’erreur depuis plus de trente ans. Nous sommes devenus orphelins dans une spirale de l’échec. 

Notre échec c’est d’abord sur le plan économique mais il se traduit aussi dans notre politique étrangère. Avec l’Europe à vocation fédérale inassouvie, instrument économique et militaire des USA, nous avons lié, entre l’économie et la géopolitique, deux erreurs de cap. Nous avons perdu, avec le choix européen et atlantique, notre indépendance nationale, mis le carcan de l’euro sur le rattrapage économique nécessaire, aggravé notre dette, détruit notre outil industriel, subi une immigration inutile, œuvré derrière les États-Unis pour des objectifs géopolitiques qui ne sont pas dans l’intérêt de notre pays. 

« Bruxelles met la France sous surveillance renforcée ». Comment un patriote ne peut-il pas pleurer quand il lit ou il entend qu’il est devenu un prévenu qui doit justifier son innocence ? Où est notre indépendance ? Où est notre fierté ? Je suis outré quand je vois le peu de réactions que cet oukase a suscité ! Nous devenons un peuple soumis, prêt à tout accepter et notre drame c’est que le superficiel prend le pas sur l’essentiel. Les affaires Copé-Sarkozy sont plus importantes que l’autodétermination du peuple ukrainien sur fond de conflit mondial possible ou que la survie de la grosse banque italienne Monte Paschi qui, si elle ne trouve pas de capital (un tout petit 3 Mds€), risque de mettre la clé sous le paillasson. En janvier, le président de cet établissement « avait averti que si la banque n’arrivait pas à mener à bien l’opération, c’est l’ensemble du système bancaire européen qui serait en péril ». Simple fait divers ? 

La France devient le pays malade de l’Europe et l’Europe elle-même se renie de plus en plus car les décisions nationales prennent le pas sur les traités signés, comme la Suisse, cosignataire de Schengen, pour l’immigration, mais aussi comme Chypre qui a rétabli un certain contrôle des changes en contradiction avec la libre circulation des capitaux et désormais suivie par l’Italie. Chaque Italien qui recevra de l’argent de l’étranger se verra confisqué automatiquement 20% de cette somme, et pour les récupérer, il devra apporter la preuve qu’il ne s’agit pas de revenus non déclarés ou d’argent blanchi. Contre les principes élémentaires du droit, la charge de la preuve est inversée ! 

L’Europe se fissure, la France reste une monstrueuse cigale. Son avenir est lié à un pacte de responsabilité dont on sait, par les expériences précédentes qui n’ont pas fait reculer le chômage, qu’il sera inefficace et n’empêchera pas la dérive de nos comptes publics. Il faudra honteusement demander un report de nos engagements à Bruxelles. Il est vrai que nos gouvernants n’ont honte de rien, mais nous, devons-nous baisser la tête et payer leurs erreurs sans broncher ? L’Union européenne ne peut survivre pour le bien des peuples sur des fondations qui ont fait fi de leur identité nationale laquelle contient toute leur diversité. On a nié que cette diversité est une complémentarité quand ses différences sont juxtaposées mais une faiblesse quand elles sont gommées. 

L’Europe fédérale est un leurre dont l’utopie sert de ralliement sympathique mais ne prend pas en compte la réalité et choisit la mauvaise solution d’un fédéralisme inavoué. De plus l’Europe fédérale ne peut échapper au chapeautage des USA dont le traité de libre-échange en préparation est une illustration claire de la captation américaine. Elle n’est que le fruit d’une élite qui œuvre pour elle-même et se subordonne aux puissances financières de l’Ombre. 

L'appellation de l’Union Européenne est pourtant porteuse de ce que devrait être l’Europe, une ouverture sur une association des intérêts communs, une construction pas à pas où les identités nationales sont conservées tant que les peuples y voient leur intérêt et en décident démocratiquement. L’Union c’est l’union des intérêts pour en rendre plus fortes, plus probables leurs réalisations.  L'UE est contraire au bonheur des peuples si elle n'est que la dissolution des identités dans une entité uniforme, servile et antidémocratique.

Or sa démocratie est livrée à une oligarchie technico-politique où les intérêts nationaux sapent lentement mais sûrement les bases de l’UE en même temps que l’on essaie d’en empêcher leur éclosion. Ou bien les peuples meurent, ou bien ils refont leur histoire à leur mesure. C’est l’alternative qui est posée au peuple français qui se perd dans des détails sordides de basse politique alors que l’immigration de peuplement et la servilité aux puissances de l’argent sont à sa porte ! Se battre pour l’inutile est-ce notre âme de Cyrano de Bergerac ? Jusqu’à en mourir ? 

Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès ! 

Non, non c'est bien plus beau lorsque c'est inutile ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon


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