samedi 15 mars 2014

L’oligarchie financière mondiale veut mettre la Russie à terre

« Nous assistons à une énorme partie géopolitique dans laquelle l’objectif est la destruction de la Russie en tant qu’opposante géopolitique aux États-Unis ou à l’oligarchie financière mondiale [.] La réalisation de ce projet va de pair avec le concept de domination mondiale menée par les États-Unis. »  

Vladimir Yakounine, ancien haut diplomate russe 

Il se joue en Ukraine et dans tous les pays limitrophes à l’Ouest et au Sud de la Russie une énorme partie géopolitique mais  l’Histoire montre que partout où les États-Unis font de l’ingérence, le chaos et la misère s’ensuivent. Ils déploient désormais leurs alliés comme la France en Libye, en Syrie et en Afrique Centrale, la Turquie en Somalie, Israël ne Ukraine, etc. Cela fait 13 ans que ceux-ci sévissent en Asie Centrale et au Moyen-Orient. Le pouvoir destructeur de l’armée américaine a finalement trouvé à qui parler dans une petite péninsule du Sud-Est de l’Ukraine, qui sert de base opérationnelle principale à la flotte russe de la Mer Noire. 

Désormais l’Ukraine est une cible de la guerre militaro-économique et hégémonique des USA affublés de leurs amis occidentaux sous la pression d’une oligarchie financière fortement juive et américaine que BHL représente à tout propos sur les théâtres de leurs opérations. Nul n’a intérêt à un éclatement de l’Ukraine, mais le maintien d’une Ukraine unie n’est plus une solution naturelle et ne va pas économiquement de soi. 

À partir du 22 février, nous avons eu le remplacement du Président ukrainien régulièrement élu par un pouvoir de fait, et la dissolution de la Cour Constitutionnelle ukrainienne. Or, seule cette Cour avait le pouvoir de constater la déchéance éventuelle du Président et de proposer une solution intérimaire. Le pouvoir de fait en place à Kiev continue à la fois à se prétendre dans la continuité constitutionnelle quand cela l’arrange et à la violer dans les faits. Il est impossible à toute personne qui est réellement éprise de démocratie d’accepter cela. Pourtant les Occidentaux fustigent le référendum de la Crimée et dénoncent son inconstitutionnalité, ce qui ne manque pas d’air vu ce qui s’est passé à Kiev. Poutine a beau jeu de soutenir une auto-détermination de la Crimée avec le référendum prévu dimanche d’autant plus qu’il n’est pas question pour lui d’abandonner ses bases navales en Crimée. 

La Crimée est un enjeu majeur de géopolitique. C’est la porte par laquelle Washington doit passer pour pouvoir étendre ses bases avancées dans toute l’Eurasie, prendre le contrôle des couloirs vitaux de pipelines et de ressources, et s’établir en tant que puissance dominatrice militaro-économique dans ce nouveau siècle. Alors devant une situation où l’Armée russe est déterminée et prête à un conflit à ses portes, une telle situation pourrait déclencher une Troisième Guerre mondiale, faire s’effondrer la structure mondiale de sécurité existante et établir un nouvel ordre mondial. 

Jusqu’où iront les USA dans cet affrontement direct qui nous ramène à la guerre froide et où la démocratie n’est plus qu’un prétexte ? Dans le magazine Time, McCain a déclaré : « C’est une partie d’échecs qui rappelle la Guerre Froide et nous devons en avoir conscience et agir en conséquence [.] Il nous faut prendre certaines mesures qui convaincraient Poutine que les actions qu’il est en train de mener aurait un coût élevé » ! Car les grandes compagnies pétrolières sont au centre du jeu. Navez Ahmed s’étend sur ce thème dans un article qui a été publié dans l’édition du Guardian, lundi dernier. Voici un bref extrait de l’article d’Ahmed, intitulé « Ukraine crisis is about Great Power oil, gas pipeline rivalry » [La crise en Ukraine est une question de grandes puissances pétrolières et de rivalité en matière de pipelines » : 

« L’Ukraine est de plus en plus perçue comme étant située à un endroit critique dans la bataille qui se fait jour pour dominer les couloirs de transport de l’énergie, reliant les réserves de pétrole et de gaz naturel du bassin de la Caspienne aux marchés européens [.] Une compétition de grande envergure est déjà apparue dans la construction de pipelines. Il reste à voir si l’Ukraine fournira des itinéraires alternatifs pour aider à diversifier l’accès [à ces réserves], ce que préfère l’Ouest, ou si "elle se retrouvera forcée de jouer le rôle d’un subalterne de la Russie". » (Guardian) 

Par ailleurs le cerveau du Nouvel Ordre Mondial, Zbigniew Brzezinski, a dépeint ce conflit avec la Russie ainsi : « couper l’accès des Occidentaux à la Mer Caspienne et à l’Asie Centrale ». Pour une raison inconnue, les compagnies pétrolières monstrueuses de l’Amérique pensent que les ressources qui reposent sous le sol de la Russie leur appartiennent. Alors Obama jettera-t-il le gant pour masquer au monde la décroissance de ce grand pays au prix du risque d’un conflit mondial dans lequel l’autodétermination des peuples et la défense de la démocratie sont devenus de honteux prétextes ? Le pire c’est que nos politiques veulent nous y faire croire, à nous, les moutons, qui croyons toujours à la pureté de leurs intentions. 

« L'État, c'est le plus froid de tous les monstres froids. 

II ment froidement ; et voici le mensonge qui s'échappe de sa bouche : 

"Moi, l'État, je suis le Peuple." » 

Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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