mardi 25 février 2014

Un bruit menaçant de guerre froide !

Le conflit ukrainien devient une guerre civile par l’action américano-occidentale et s’inscrit dans un contexte géopolitique de confrontation entre les États-Unis et la Russie. D’une façon plus générale la suprématie américaine et sunnite veut s’imposer au monde entier et leurs intérêts trouvent un accord de circonstance. Que ce soit sur le théâtre de la moitié nord de l’Afrique, l’Iran, l’Afghanistan, la Syrie, le Liban, l’Irak, et désormais l’Ukraine, une gigantesque confrontation s’est mise en place dans laquelle interfère un conflit religieux entre sunnites et chiites.

Les motivations affichées de démocratie et de lutte contre le terrorisme ne tiennent pas longtemps devant une analyse de la stratégie américaine et de son vassal européen. L’hégémonie américaine veut arriver à inclure l’ensemble des États dans une supranationalité contrôlée par eux. Pour cet objectif les deux principaux axes d’action sont le nivellement des Etats forts affichant une indépendance et la mise en place d’une tenaille. Celle-ci doit se refermer, territorialement au plus près, sur les principaux pays hors OTAN possédant un arsenal militaire capable de s’opposer à cette stratégie, en particulier La Russie et la Chine. 

L’Irak a perdu toute force de nuisance extérieure et est en proie aux conflits intérieurs techniques et religieux. Le Pakistan est plus ou moins sous contrôle américain et saoudien. L’Iran fait l’objet d’un blocus et tout sera fait pour l’empêcher de développer une arme nucléaire crédible sous un prétexte de non-prolifération auto-proclamée… par ceux qui l’ont déjà ! La Corée du Nord, dirigée par un mégalo, est en sursis vu ses liens avec la Chine. La plus grande partie de la péninsule arabique est dans le camp américain, sert d’alimentation financière à toutes les actions en cours à l’est de la Méditerranée et mène son propre combat religieux en Afrique. 

Le trio USA-UE-Turquie et ses alliés sunnites se retrouvent dans des actions de guerres insurrectionnelles en cours sur le Liban, la Syrie et l’Ukraine. Pour les USA la Syrie demande à être mise au pas et la destitution (ou la mort comme Khadafi) de Bachar-el-Assad est toujours à l’ordre du jour. Des armements sophistiqués en provenance du Pakistan avec l’argent de l’Arabie Saoudite sont acheminés vers l’armée de libération et une colonne de mercenaires et de djihadistes est en formation en Jordanie. Israël pousse pour la constitution d’un couloir de sécurité en Syrie avec l’appui américain, le Liban est en proie à des attentats et redevient politiquement instable. Le foyer de la guerre n’est pas prêt de s’éteindre attisé qu’il est par le trio occidental. 

L’Allemagne très en retrait dans les conflits antérieurs est soudainement en première ligne lorsqu’il s’agit de l’Ukraine. Elle présente un grand intérêt pour son emprise économique sur l’Europe de l’Est et l’ouverture plus grande de marchés. Le conflit avec la direction corrompue de ce pays a éclaté par le niveau bas de vie de la population et la menace de faillite du pays. Il a suffi d’allumer la mèche pour embraser la capitale. L’action directe de l’Allemagne en particulier et des Etats-Unis est désormais connue. Les USA et l’Europe paient les émeutiers et sont venus officiellement les encourager. La plupart des manifestants ukrainiens reçoivent une moyenne de 200 à 300 grivna, soit entre 15 et 25 €, de provenance allemande, -via le "Konrad Adenauer Stiftung"- soit le parti d'Angela Merkel... 

La présence militaire russe en Crimée, la majorité pro-russe de l’est du pays, la proximité de la frontière russe, les liens commerciaux sous forme d’union douanière avec la Russie, l’impossibilité pour l’UE de faire face aux 35 milliards demandés par l’Ukraine, le passage d’importants gazoducs et oléoducs sur ce territoire font de ce conflit une bombe à retardement pour la paix en Europe. Il n’est pas plus dangereux que l’animal sauvage défendant sa portée. Or la Russie est poussée dans ses derniers retranchements et l’accès aux mers du sud par la mer Noire est une politique constante depuis des siècles. Sentir l’étau se resserrer autour d’elle va l’amener à des actions de contre-offensive qui dépassent largement l’accession à la « démocratie » d’une ancienne partie de l’URSS. 

Les USA ont ainsi poussé à la création de l’UE dans le but de mettre une barrière à l’expansion russe et de disposer d’un grand marché de consommation pour leurs exportations. Ils n’auront de cesse d’être aux limites frontalières de la Russie et de faire signer le traité transatlantique de libre-échange. La Pologne, l’Allemagne et la Turquie pour des raisons différentes sont désormais les fers de lance sur le territoire européen. La France est sollicitée pour faire chorus et se voit attribuer l’Afrique pour des actions militaires. Lorsque le Royaume-Uni va montrer sa force, on ne sera pas loin d’un conflit majeur et de voir la Chine montrer la sienne. 

Qui déclenche le vent, récolte la tempête ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon          





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