mercredi 26 février 2014

Les Français sont orphelins !

D'après la Commission Européenne, la zone euro devrait renouer avec la croissance, mais celle-ci devrait rester modérée jusqu'en 2015, le fardeau des dettes publiques et le spectre de la déflation risquant de saper la reprise. Et c'est clairement la France, qui devrait manquer ses objectifs de réduction du déficit, qui est montrée du doigt par Bruxelles. 

Pour la Commission européenne, cela ne fait pas un pli. La France devrait manquer ses objectifs de réduction du déficit cette année et l'année prochaine. Pour 2014, Bruxelles table sur un recul du déficit à 4% du PIB, au lieu des 3,8% anticipés en novembre à comparer à un objectif gouvernemental de 3,6%. Des impôts qui ne rentrent pas expliquent probablement le dérapage du déficit en 2013. Le trou budgétaire devrait atteindre 4,2 % à cause de recettes décevantes, ce qui joue mécaniquement pour 2014. Cette surestimation fiscale n’est que la démonstration qu’à partir d’un certain niveau « L’impôt tue l’impôt » et ce niveau est atteint. 

Que nous le voulions ou non, que le Ministre de l’Économie et des Finances le dénie ou non, il faudra demander un nouveau report dans le temps de nos engagements sur le déficit de 3% du PIB en 2015. De plus la France sera le premier emprunteur européen avec 800 milliards et notre déficit atteindra 80 milliards. La France sombre doucement mais sûrement et va descendre en-dessous de la position économique moyenne qu’elle occupait au sein de l’UE en matière de croissance et de chômage. 

L'économie française croîtrait donc moins rapidement que la moyenne de la zone euro en 2014 (1,2%) comme en 2015 (1,8%) et que celle de l'Union européenne (1,5% en 2014 et 2,0% en 2015). Alors que les pays du sud donnent des signes de reprise, nous rentrons dans la zone dangereuse où la confiance des investisseurs peut être ébranlée et nos taux d’emprunt être significativement majorés. Ce serait plonger alors dans une période dramatique pour le peuple français surtout le petit et le moyen peuple. 

Les bons signes sont rares et ce n’est pas la baisse des constructions immobilières en janvier qui va nous rassurer, car ne dit-t-on pas que « Quand le bâtiment va, tout va » ? Les disparitions d’entreprises dépassent toujours les créations et les chiffres du chômage de janvier ne vont pas actualiser une véritable inversion de la courbe du chômage. Les dépenses militaires supplémentaires vont encore augmenter les dépenses publiques et les 50 milliards à trouver vont augmenter les taxes et contributions diverses des Français. 

Pacte de stabilité, choc de compétitivité, choc de simplification, inversion de la courbe du chômage, réformes structurelles territoriales, réforme fiscale, pacte de responsabilité, autant de mots qui attendent leurs aboutissements et leurs résultats quand ce n’est pas leur mise en œuvre. On fait semblant d’écouter, de comprendre, on ment, on étourdit, on endort, on trahit, en fait on enfume et on gagne du temps avant que sonne l’heure de la fin de partie.

La France est orpheline d’une classe politique et des corps constitués qui forment une nouvelle nomenklatura indigne d’une démocratie certes devenue imparfaite mais d’un pays qui a marqué profondément l’histoire du monde. Le comportement indigne des élites et des corps intermédiaires produit, au sens fort de produire, le populisme pour mieux nier ensuite le refus dont il est porteur.

La politique est celle du jour le jour et de l’électorat. Aucun débat de haut niveau, aucune vision à long terme, aucun cap clair, ne vient redonner au pays sa grandeur et le respect des autres nations. La vassalisation aux puissances financières de l’ombre, qui imposent leur vision géopolitique au monde occidental, nous met sous l’ombrelle mortelle d’une économie et d’une puissance militaire américaines. Le pays devient sans ressort, sans dignité, et son identité se fond petit à petit dans une supranationalité, qui lui enlève toute velléité de rebond tant ses repères culturels, moraux et ses racines sont gommés. Il se délite en un être informe, malléable et indifférencié, et devient la proie pour ceux qui ont voulu qu’il en soit ainsi. 

Les partis de gouvernement UMP et PS ont failli, depuis plus de trente ans à leur mission, entraînant la France dans la dette et la désindustrialisation. Les partis plus extrêmes sont inexistants à gauche ou prêts à tout moment à se solidariser avec le PS qui continue la politique précédente. La droite est dans une guerre d’égo et empêtrée dans ses rapports avec le FN. Quant à ce dernier, les efforts de Marine Le Pen pour normaliser ce parti le cantonne pour l’instant dans la critique et ne crédibilise pas un véritable programme économique. La base de Marine est faite, soit de compagnons historiques que l’on doit plus ou moins cacher ou renier soit de transfuges attirés par les places à prendre. Elle a encore du chemin à faire avant de devenir un parti respectable. Elle surfe principalement sur la nullité de l’UMPS. 

C’est dire où en est la France… un ramassis de 80% de mécontents dirigés par une bande de profiteurs pour lesquels le sens de l’État se perd dans les compromissions, les arrangements, les mensonges, les enfumages, les trahisons et souvent même dans la corruption qui commence à gangréner notre pays selon les statistiques mondiales ! Y-a-t-il un espoir de voir changer les choses ? Oui mais à quel prix ! Selon une étude du Monde, 61% des jeunes de 18 à 34 ans sont prêts à participer à une révolte de grande ampleur "type mai-68"... Il se peut que ces orphelins finissent par préférer une main solide et autoritaire à une démocratie en décomposition et à la nullité de ses dirigeants !

Le problème de la France n’est pas l’idéologie de nos gouvernants. 

C’est leur incompétence dans le fromage où ils s’engraissent ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF Languedoc-Roussillon

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