jeudi 20 février 2014

Greenpeace ou l’écologie intégriste !

Lors du sommet franco-allemand, hier 19 février 2014, des manifestants de Greenpeace sont venus devant l’entrée de l’Élysée pour y déverser quatre tonnes de charbon et 2.000 litres d’eau tritiée dite « conditionnée » de façon à ne présenter aucun danger de radioactivité. Cette intervention mérite non seulement un bonnet d’âne de bêtise mais on peut le décerner aussi à la journaliste de BFMTV qui salue un tel acte au nom de la démocratie.

Cet évènement mineur, lorsque l’actualité résonne des manifestations à Kiev où s’affrontent non seulement des ukrainiens en guerre civile mais deux grandes puissances les États-Unis et l’ex-URSS, pose un certain nombre de problèmes. D’abord on réalise que l’Élysée peut être une cible facile et que la sécurité n’y est pas maximale. Ensuite on découvre que l’on peut impunément insulter le représentant d’un pays ami en visite de travail au mépris de l’hospitalité que nous devons lui réserver. 

Au lieu d’enlever les cannes à la Chancelière blessée, sans s’informer auprès d’elle de l’utilité du geste, le Président aurait mieux fait de s’excuser de n’avoir pu empêcher cet acte hostile de Greenpeace. Passons... Plus grave est la bêtise intégriste de cette organisation écologique internationale. Pour avoir suivi ses agissements depuis longtemps, j’ai pu constater que leur existence ne tient qu’aux fonds qu’ils récupèrent de généreux donateurs. Ceux-ci varient dans le temps. 

Cela a commencé avec l’URSS pour un combat contre le nucléaire occidental alors que ce pays bafouait l’écologie chez lui mais engageait une compétition avec les États-Unis dans deux domaines clés, le spatial et le nucléaire civil et militaire. Le relais fut pris par les pétroliers qui voyaient d’un mauvais œil une disparition des centrales électriques au fuel au profit de centrales nucléaires. Ces derniers ont finalement changé leur fusil d’épaule en prenant des participations dans les sociétés œuvrant dans le nucléaire. Greenpeace se nourrit des combats entre puissances étatiques, économiques et financières au nom d’une écologie que personne ne peut renier et qui lui garantit une sympathie de l’opinion. 

Mais en dehors de combats spectaculaires contre la pêche aux cétacés, combats très médiatisés et donc destinés surtout à faire parler d’eux, l’écologie n’a pas vraiment évolué par leurs actions. On a noté d’ailleurs que la Russie n’a pas hésité à emprisonner certains d’entre eux, virage notable de la politique russe. Le dogme du réchauffement climatique qui s’invite dans la politique et dans tous les grands rassemblements internationaux les a rejetés un peu dans l’ombre. 

L’intervention à l’Élysée se voulait spectaculaire, elle le fut… de bêtise. L’Allemagne a pris les écologistes à leur propre piège. Leur combat pour les énergies renouvelables a conduit ce pays à devenir l’un des pays le plus couvert par des éoliennes. Les caprices du vent qui ne fournit pas une énergie continue l’obligent à compenser par des centrales au charbon, lignite existant sur son sol. L’arrêt des centrales nucléaires, bannies pour raison de sécurité et non pour pollution au carbone, et leur remplacement par un couple éolienne-charbon a augmenté le taux de gaz carbonique rejeté. L’Allemagne est nettement plus polluante que la France.

Cet échec de l’écologie, qui vante l’énergie éolienne plus coûteuse malgré les subventions, se traduit donc dans cet acte de Greenpeace. Le dépôt de charbon et d’eau faiblement radioactive montre bien que l’énergie éolienne n’offre pas la solution en dehors d’être une énergie complémentaire. Elle pollue indirectement et le nucléaire reste indispensable par la puissance électrique dégagée par unité de surface d’implantation, par son faible coût du kWh et par son indépendance aux caprices de la nature. Plus le temps passe, plus l’argument de son insécurité perd du poids en France. 

Greenpeace attaque deux productions d’énergie maîtrisées, le charbon et le nucléaire. L’une est polluante et l’autre déclarée dangereuse. L’une épuise des ressources naturelles mais encore très abondantes, l’autre utilise des ressources très répandues sur tous les continents, qu’elle recycle en partie, et est capable d’utiliser d’autres minerais radioactifs dans le futur où des réacteurs à fusion utilisant des isotopes de l’hydrogène verront sans doute le jour. On n’arrête pas le progrès et l’écologie est desservie quand elle veut l’ignorer. Greenpeace fait partie de l’écologie destructrice, intégriste et manipulée. 

Quand on veut des énergies propres 

On met son énergie à progresser proprement. 

La propreté n’est pas liée à l’énergie utilisée 

Mais à la façon dont les hommes l’utilise. 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon


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