lundi 10 février 2014

France, Grèce, Suisse ou la triste histoire de l’UE.

Pendant que notre Président va essayer de comprendre pourquoi nos meilleurs jeunes se sont expatriés dans la Silicon valley, la Suisse se prépare à affronter les foudres de l’Union Européenne après sa votation de refus des clauses du traité de Schengen. Ce pays nous donne d’abord une belle leçon de démocratie directe et de démocratie tout court. Le référendum d’initiative populaire, si difficile à mettre en pratique en France compte-tenu du nombre de signatures à réunir, fonctionne à merveille dans ce petit pays. Exit les minarets sur les moquées, exit la libre circulation des hommes, la Suisse veut contrôler son immigration. 

La clause de sortie de Schengen n’étant pas prévue, on va assister à une joyeuse partie de poker. Ce camouflet à l’UE, même si la Suisse n’en fait pas partie, et à ses traités, résume la tragédie de cette institution. Elle n’ose plus consulter les peuples de peur d’avoir des réponses identiques. Le référendum est mis au rencart et malheur à celui qui ose en parler. C’est aussi vrai pour la France, les élites politiques décident. Leur élection est un blanc-seing qui permet tout tant qu’une nouvelle élection présidentielle ne les chasse pas ou à la rigueur un vote de non-confiance à l’Assemblée. 

La question de la sortie de l’euro commence à agiter les méninges des dominants de plusieurs pays, le débat est même en Allemagne. Arnaud Montebourg parle d’une baisse de l’euro. Comme il sait bien que l’Allemagne n’y consentira pas, il avance l’idée de l’euro trop fort… pour la France. La solution est connue, sortir de l’euro mais il n’est pas politiquement correct d’en parler. La petite Suisse pourrait bien ébranler l’UE et l’euro plus qu’on ne le croit.

La Finlande parle d’en sortir et l’Islande de ne pas y entrer. La Grèce refuse un nouveau plan d’austérité et surtout la visite de la troïka qui ne peut que déclencher un nouveau plan d’austérité sur un peuple désespéré. Elle demande de diminuer sa dette et d’étaler les remboursements sur une plus longue durée avec des taux plus bas et ceci sans autre condition. Les 240 milliards déjà alloués ne suffisent évidemment pas. La Grèce est l’exemple de l’échec de l’UE et de l’euro. Elle est l’exemple à ne pas suivre, c’est-à-dire celui que nous allons pourtant suivre avec un endettement qui continue à croître et un taux d’emprunt maintenu bas à cause de notre épargne et au soutien du couple franco-allemand.

Tout ceci est évidemment extrêmement précaire. Nous sommes sur la corde raide et ce n’est pas la création d’un nouvel organisme chargé  de booster les jeunes pousses, comme vient de l’inventer Hollande, qui va nous tirer d’affaire. Ce sera un organisme de plus que nous paierons sur nos impôts comme bien d’autres dont l’efficacité est quasi-nulle. Ce n’est pas non plus le Pacte de responsabilité qui nous sauvera la mise. L’écart de compétitivité est trop important et les 50 milliards seront évidemment pris en majeure partie sur notre pouvoir d’achat. 


On voit dans ces trois pays France, Grèce, Suisse apparaître tous les défauts de l’uniformité voulue par les tenants de l’UE. Les banquiers et les multinationales en font leurs choux gras mais le peuple laborieux comprend que la plupart des pays trinquent et pas à leur santé. Même un simple traité à un peuple associé ne résiste pas à la pression populaire… à condition qu’on lui donne la parole. C’est bien là le drame c’est que la parole ne lui appartient pas dans la plupart des pays de l’UE. Pourtant des craquements se font de plus en plus entendre. Le Royaume-Uni rêve d’une simple zone de libre-échange et le peuple va devoir être consulté. 

L’UE et l’euro ne marchent même pas de concert 

Les identités nationales se font de plus en plus sentir 

Le corset qui enserre les peuples commence à craquer. 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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