mercredi 12 février 2014

Démocratie, liberté en danger

Quatre évènements viennent de se produire en peu de temps, le voyage du Président aux États-Unis, la votation suisse sur l’immigration et deux autres évènements considérés comme mineurs, la condamnation de Dieudonné stipulant le retrait de deux passages d’une vidéo et le classement de la liberté de la presse dans 180 pays du monde. Le point commun entre ces évènements est la liberté d’expression et particulièrement celle de la presse. La presse se doit de retransmettre la voix du peuple plus que celle des dominants qui les représentent. C’est ce qui fait la force d’une démocratie où le peuple est d’une part bien informé et dispose des relais médiatiques pour exprimer ses désidératas. C’est malheureusement l’inverse qui se produit la plupart du temps. Aux dominants les grandes déclarations, les longues interviews, la couverture médiatique maximale, aux peuples les catastrophes naturelles, les suicides, les meurtres. Pour se faire entendre il reste au peuple les grèves, les manifestations de rue car les votes lui sont comptés et souvent détournés.

La couverture médiatique est maximale pour le déplacement du Chef de l’État aux États-Unis et ce des deux côtés de l’Atlantique. La presse couvre l’évènement comme la rencontre de deux compères alors que de toute évidence, Obama reçoit avec faste un vassal sur lequel il compte pour l’Afrique et auquel il donnera son aide au rythme de son bon plaisir. C’est la caresse du roi soleil avec l’invitation à Versailles. Que l’on soit dupe ou non, c’est ainsi. Les soldats tués au Mali et en Centre-Afrique sont morts pour qu’une visite d’Etat soit mondialement commentée. L’aide aux rebelles syriens, désormais largement infiltrés par les djihadistes soutenus par l’Arabie Saoudite, la position en pointe en Iran permettant aux Etats-Unis d’être en retrait, la guerre au Mali contre, cette fois, les djihadistes soutenus aussi par l’Arabie Saoudite, et enfin l’intervention « humanitaire » en Centre-Afrique, n’ont pu avoir lieu qu’avec l’impulsion et le soutien des USA. Où est l’indépendance de notre pays ? La vassalité c’est la perte de liberté. 

La votation des suisses est l’exemple type de l’intérêt de la démocratie participative ou directe. Elle s’oppose au refus du référendum qui devient la règle de gouvernance en France et dans l’UE. Elle met le milieu des affaires suisses en émoi, évidemment car l’immigration ne profite qu’à eux. Tout le reste ce sont les inconvénients pour le peuple d’accueil. La France n’est évidemment plus un exemple de démocratie puisqu’elle est classée dans les démocraties imparfaites, ce qui n’interpelle aucunement les élites dominantes qui tissent leurs liens avec les magnats de la presse. L’UE est stupéfaite par le vote suisse, synonyme de sortie du traité de Schengen. Elle n’admet plus que les peuples puissent s’exprimer. Elle regrette qu’on leur donne la parole. L’Europe devient totalitaire et au service d’une oligarchie technocratique. 

Dieudonné vient d’être condamné à retirer deux passages d’une vidéo sur les réseaux sociaux qui reprenaient une partie de son spectacle du Mur. Cette décision est conforme à l’interdiction juridique de ce spectacle mais cette affaire sans fin montre que la liberté d’expression est sous haute surveillance. Cette affaire met en lumière un risque de dérive totalitaire très grave car les limites par rapport auxquelles on juge du racisme, de l’antisémitisme, de l’homophobie, etc. deviennent de plus en plus floues et subjectives. C’est la porte ouverte dans laquelle le totalitarisme peut s’engouffrer. 

Cette menace n’est pas illusoire quand on voit ce que l’on pense de la France sur sa démocratie et sa liberté de la presse. La France est classée à la 39ème place et recule même d’une place au dernier classement de Reporters sans frontières dans son étude annuelle publiée mercredi 12 février. La liberté de la presse a aussi reculé dans des pays en conflit, comme le Mali ou la République centrafricaine (RCA), mais aussi dans des démocraties qui «utilisent abusivement l'argument sécuritaire», comme les États-Unis. La Finlande se pose la question de son retrait de l’UE, la Norvège n’est pas dans l’UE et ce sont les pays en tête du classement sur la liberté de la presse… Un simple hasard ? 

A qui bénéficie l’alliance d’un pot de terre et d’un pot de fer ? 

Cadrés en politique étrangère par les USA, 

Cadrés économiquement par l’Allemagne, 

Cadrés dans leur liberté d’expression, 

Les français liront la liberté… 

Dans les livres d’histoire ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire