lundi 20 janvier 2014

Retard scolaire des enfants ou de l’Education Nationale ?

Retards, échecs, décrochages, statistiques internationales montrant le recul de la France sur le plan des formations scolaires de base, le système éducatif français n’arrête pas d’accumuler les mauvaises notes. Le classement PISA de 2012, publié en décembre 2013, sur la compréhension de l’écrit, les mathématiques et les sciences chez les quinze ans nous place respectivement en 21ème, 22ème et 27ème place sur 65 pays analysés, dont les membres de l'OCDE et des pays ou territoires émergents de plus en plus nombreux de l'Asie du Sud-Est (Taïwan, Singapour, Shanghaï...). En 2003, le score global de mathématiques de la France était au-dessus de la moyenne des pays riches membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). C'est en résolution de problèmes, domaine transdisciplinaire évalué uniquement cette année-là, que les jeunes français avaient obtenu leur meilleur score et leur meilleur classement. Mais les inégalités scolaires se sont accrues durant la décennie 2000. 

Nous venons d’avoir également la publication le 11 décembre des résultats de l'enquête internationale PIRLS sur les compétences en lecture des écoliers de CM1. Elle montre aussi une érosion des résultats de la France et surtout un déclassement du fait de la progression de nombreux pays. Le pays d'Hugo et de Zola est en bas du classement des pays développés et européens, loin derrière la moyenne. 54 pays ou provinces ont participé à PIRLS 2011. Une enquête similaire existe en maths et en sciences mais la France avait décidé de ne pas y participer... L'enquête PIRLS évalue les performances en lecture des écoliers de CM1 à travers pas moins de 135 questions. Elle estime la compétence en lecture c'est à dire "l'aptitude à comprendre et à utiliser les formes du langage écrit que requiert la société". Quatre compétences sont définies: prélever des informations, faire des inférences directes, interpréter et assimiler et examiner et évaluer le contenu. 

Les résultats ne sont pas bons. La France obtient un score de 520 loin derrière la moyenne européenne (534) ou celle de l'OCDE (538). Seuls la Belgique francophone, l'Espagne, la Norvège, la Roumanie et Malte sont derrière nous en Europe. Tous les autres pays européens nous  précèdent. Loin devant en haut du classement caracolent Hong Kong et Singapour, la Russie et les Etats-Unis, la Finlande, la Croatie, le Danemark et l'Irlande du Nord. Que ce soit dans le classement PISA 2012 ou PIRLS 2001, la France régresse globalement et creuse les inégalités entre les bons et les mauvais élèves, et l’Asie des pays émergents se classe en tête. 

Deux questions alors se posent. La première c’est : la réussite des élèves de Shanghai fait-il les meilleurs adultes dans l’exercice de leur métier ? La réponse est contrastée car si l’on a affaire à des têtes bien pleines et bien construites, le côté créativité et performances dans l’innovation n’est pas bon. Le Chinois en sont d’ailleurs conscients. Cela vient d’un système scolaire ne laissant aucune place à l’improvisation et à la contestation du contenu de l’enseignement du maître, le tout dans une discipline hors du temps chez nous. 

La seconde est celle de l’aggravation des inégalités entre les meilleurs et les plus faibles. Evidemment la réponse du gouvernement c’est l’ajout d’enseignants dans les Zep, redéclarées Rep car chaque ministre s’arroge le droit d’en changer le nom. La réponse est toujours la même mais ne va pas au fond du problème car l’école ne peut pas tout et l’influence du milieu familial est mis en avant par les enquêtes internationales. Or nous voyons s’accroître une population d’une civilisation dans laquelle les jeunes se réfugient et rejettent l’intégration. Quels que soient les efforts des enseignants, le milieu familial rejette un enseignement qui ouvre l’esprit critique de l’enfant, et ne le pousse pas à la lecture par peur de contamination d’idées mauvaises car contraires aux préceptes de la religion. 

Mais il faut aussi voir que dans la réussite des chinois il y a aussi la sanction par un examen du passage du primaire au secondaire et du secondaire à l‘enseignement supérieur. La discipline y est reine, chez nous elle devient inexistante dans les zones prioritaires. Le retour à un juste milieu de discipline et de respect du maître dans tout le système scolaire et le recentrage sur les matières fondamentales apparaît de plus en plus comme nécessaire. L’uniforme permet aussi de minimiser les différences sociales et est favorable à l’intégration dans une école de la République acceptée par tous. Le redoublement peut être pratiqué avec doigté et parcimonie mais il n’a nullement empêché la réussite du système scolaire français autrefois d’où très peu d’élèves quittaient l’école sans savoir lire, écrire et compte.

Cela devrait inciter à réfléchir. Le recours facile à 400 millions d’euros pour les Rep est la réponse d’un gouvernement qui ne prend pas le taureau par les cornes mais agit politiquement pour un milieu où il a trouvé les voix pour revenir au pouvoir. Pour la première fois les résultats du privé dépassent ceux du secteur public, la faute à qui ?

La réponse éducative ne peut être politique mais orientée vers la réussite de tous 

Mais l’immigration, le laxisme disciplinaire et le tournis des reformes, 

Qui prônent le « ringardisme » des vieilles recettes, 

Met la France au piquet pour longtemps ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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