jeudi 23 janvier 2014

Liberté-Egalité-Fraternité : le trio impossible

Le 21 janvier 1793 la Révolution coupait la tête du roi Louis XVI, nous vivons ainsi sous un régime républicain et non sous une Monarchie Constitutionnelle qui se serait imposée, comme en Grande-Bretagne. Il n’est pas certain que ce fut le bon choix et qu’il nous ait donné une France plus forte, plus libre, plus égalitaire et plus fraternelle. Notre voisine a dominé le monde, défait Napoléon, contesté la suprématie allemande dans les deux guerres mondiales, lié des liens avec les Etats-Unis plus étroits que ceux dus à La Fayette. 

Même sur le plan identitaire la Grande-Bretagne a su montrer la force d’un peuple, prêt à repousser, par le sang et les larmes, l’envahisseur. Nous avons eu bien sûr nos résistants mais nous avons eu aussi nos collaborateurs et beaucoup de résistants de la dernière heure. Nous avons eu au pouvoir des Laval, prêts à toutes les compromissions et des socialistes pour donner les pleins pouvoirs à Pétain, preuve que la Royauté nous manquait. 

Notre Vème République a été bâtie sur les épaules d’un homme hors du commun, militaire dans l’esprit de défense du pays contre toutes les ingérences étrangères et financières. Cet homme a incarné une fonction présidentielle imposant la respectabilité du pouvoir, loin et proche en même temps de son peuple. Le langage était châtié, cultivé et percutant. La vision géopolitique était celle d’un grand homme d’Etat, respecté pour le moins dans le monde entier. Les décisions stratégiques étaient d’une portée mondiale, la première reconnaissance de la Chine par un pays occidental, la réconciliation avec l’Allemagne entre autres. 

La démocratie y trouvait pourtant son compte puisque la pratique du référendum était utilisée et son verdict respecté. Depuis cette époque la respectabilité de la fonction présidentielle s’est perdue dans les airs d’accordéon de Giscard d’Estaing, dans la fille et les mensonges de Mitterrand, dans les scandales de la Mairie de Paris avec Chirac, dans les « bling-blings » et les écarts de langage de Sarkozy. On peut y ajouter la scandaleuse attitude de ce dernier dans son acharnement sur la Libye alors qu’il avait encaissé 50 millions pour sa campagne de la part de celui qu’il allait faire assassiner. Le costume de Président est devenu trop grand pour des hommes trop petits.

La Présidence Hollande, celle d’un homme normal, se caractérise par l’aveu de l’abandon de la respectabilité de la fonction. Le décorum, un moment oublié, a refait surface mais l’homme se comporte comme celui qui aurait dû être à sa place, Strauss-Khan. Son addiction au sexe, son comportement de célibataire est contradictoire avec l’imposition d’une Première Dame de France. Son comportement sur ce plan est celui d’un adolescent attardé et d’une irresponsabilité incompatible avec la fonction. 

Le peuple français se veut être peu regardant sur les affaires de cœur et de sexe des Présidents comme sur les mensonges prononcés par ceux-ci. Il diffère totalement des américains sur ce point, comme d’ailleurs sur la liberté de la presse. Pourtant qu’on le veuille ou non, un Président a dans ses fonctions premières la représentation de la France à l’étranger. Notre Président n’avait déjà pas une bonne reconnaissance, ni dans ni hors de nos frontières, mais désormais ses escapades ont fait le tour du monde et le regard de l’étranger sur lui a changé. La considération du personnage a encore diminué. 

Alors le Président essaie de ramener son peuple sous les symboles de la République, Liberté - Égalité - Fraternité. Or la Liberté est de toute évidence soumise de plus en plus à des restrictions. L’accusation de racisme et d’incitation à la haine envoie des hommes et des femmes devant la justice sous des motifs de plus en plus subjectifs et arbitraires. SOS Racisme et la Licra se relaient pour juguler la liberté d’expression et de réunion. L’Égalité se heurte à la Liberté qui par essence accepte les inégalités. La liberté d’être fonctionnaire ou d’entreprendre, avec les risques associés, conduit à des inégalités. Inversement réduire autoritairement les inégalités conduit fatalement à réduire des libertés. Quant à la fraternité, qui contient la notion de fratrie, elle implique par principe le même père et la même mère pour mettre des enfants au monde qui auront une empreinte ADN unique pour chaque nouveau-né. Il me semble que nous nous en éloignons avec le mariage gay et sa poursuite prévue vers la PMA et, suite logique, la GPA. 

Hollande, encore moins que ses prédécesseurs, ne résoudra pas le trio infernal de la République. Il s’y dissout dans le mensonge comme il le fait avec sa concubine. La justice, ferment de l’Égalité, est brandie comme un lampion blafard qui ne dure que l’espace de temps d’une bougie. La Fraternité explose sous le duel entre deux civilisations et le rejet des valeurs traditionnelles de notre pays. La Liberté est sacrifiée sur l’autel des puissances de l’argent et la répression de la contestation sert à garder à la fonction présidentielle le droit d’exister. 

« Liberté, égalité, fraternité ! Paroles vaines, funestes même, 

Depuis qu'elles sont devenues politiques ; 

Car la politique en a fait trois mensonges. » 

Louis Veuillot 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire