samedi 14 décembre 2013

Quand on nous prend pour des oies !

En ce dimanche réjouissez-vous bonnes gens, vous allez payer plus d’impôts. Nous sommes dans un pays formidable, un pays où l’amour de notre pays nous pousse à donner toujours plus à un État dont le talent fiscaliste nous place en première position européenne. Non seulement nous sommes les premiers dans l’art de l’imposition, ce suppositoire qu’il s’agit d’introduire avec une douceur experte, mais nous avons une variété de l’impôt qui ne se dément pas au fil des gouvernements successifs. Mais ce n’est pas tout, notre réputation européenne va même jusqu’à notre efficacité reconnue dans le recouvrement de l’impôt.

L’art de l’imposition consiste à plumer l’oie pour obtenir le plus possible de plumes avec le moins possible de cris. » Colbert 

Le français est inventif, la meilleure démonstration de son inventivité c’est l’impôt. Il n’est plus un ministre qui ne trouve pas une nouvelle idée pour laisser son nom sur un nouvel impôt. Vous voulez de l’écologie, c’est simple il suffit de créer un impôt écologique. Vous voulez que les femmes travaillent, c’est simple vous faites en sorte que rester au foyer signifie plus d’impôts sur le revenu. Le travail est pénible, donc si vous voulez que les français travaillent moins vous taxez les heures supplémentaires. Vous voulez que le capitalisme soit éradiqué, vous augmentez l’impôt sur les sociétés. Vous pouvez aussi faire fuir les capitaux eux-mêmes en surtaxant les dividendes. L’idée vaut aussi pour l’immobilier, les successions, les assurances-vie. 

Croyez-moi il n’y a pas de problème qui ne trouve pas sa solution dans l’impôt. Vous voulez que les français n’achètent plus d’automobiles, vous augmentez le prix des cartes grises et du carburant, les radars sur les routes et le prix des PV de stationnement. D’autant plus qu’il est toujours possible d’aider les constructeurs d’automobiles à survivre à la baisse des demandes grâce aux impôts collectés par ces taxes géniales. Vous voyez c’est simple. L’Allemagne sur ce point a la lourdeur toute germanique. Elle n’a pas notre imagination fertile et notre raffinement. D’ailleurs notre idée de taxer les boissons énergisantes montre que nous débordons d’énergie et celle de surtaxer les parcs d’attraction est le signe même de notre attractivité pour tous les pays qui nous envient. 

Toutefois on pourrait se trouver dans une situation où la nécessité de l’impôt ne s’imposerait plus. Il faut veiller à cela. C’est pourquoi il faut toujours être à l’affût de nouvelles dépenses que l’on peut déclencher à la demande et rapidement lorsque le besoin s’affaiblit. Les croisades, toutes à but démocratique et humanitaire, sont le plus sûr moyen de créer l’impôt et, cerise sur le gâteau, de faire marcher notre industrie de l’armement. Heureusement les impôts sont comme les énergies, ils sont renouvelables. Une fois créés, ils ne disparaissent plus. 

Une autre idée géniale pour créer des nécessités d’impôt est la résolution des problèmes par la création de Commissions ou de groupes d’experts, sommés de rendre des rapports qu’il faut vite mettre dans la fosse aux oubliettes car ils ne sont pas du tout dans les vues du pouvoir. Regardez ce rapport demandé pour mieux gérer l’immigration, il va permettre de le laisser dans « un-pot au noir » dont il ne sortira plus. Mais tout impôt doit être généré par une dépense, c’est pourquoi il faut être vigilant. Imaginez-vous que l’on nous impose, si je puis dire, un impôt qui ne couvre pas une dépense ? Ce serait immédiatement le refus de l’impôt, payé pour rien. Non il faut être sérieux en la matière, sinon le peuple ne comprendrait pas. 

J’oubliais le plus important. La création de Commissions d’études, sur tout sujet que l’on veut enterrer de préférence, permet d’y placer des hommes et femmes politiques en déshérence et donc de diminuer le chômage. Mais on peut le faire sur une plus grande échelle. Si l’on veut que la sécurité de nos citoyens génère de l’impôt, il faut d’abord qu’elle s’affaiblisse. On va donc, dans un premier temps, relâcher des récidivistes dont on sait que la probabilité est la plus grande de les revoir dans la délinquance. Dans un deuxième temps, on va donc pouvoir décider d’augmenter le nombre de policiers et le tour est joué. La dépense est créée, l’impôt suivra. 

Dans le même ordre d’idée, on peut le faire avec l’Éducation Nationale. Dans un premier temps on manipule les horaires de travail, on change les programmes, on ajoute des matières non indispensables, on introduit des réflexions sur le sexe des anges, on fait décrire par les enfants eux-mêmes, durant de longues heures, ce que l’on aurait pu leur expliquer rapidement, on met la discipline au rang de la coercition des enfants, etc. On constate alors que le niveau moyen des élèves diminue. On crée ainsi des milliers de postes d’enseignants qu’on pourvoit en baissant les notes d’admission. Le tour est joué, on a moins de chômeurs et l’impôt va suivre.

Non je vous le disais, il y a vraiment de quoi se réjouir du fait que depuis quarante ans, notre imagination créatrice d’impôt nous permette de tenir notre rang de grande puissance… de nos gouvernants, grands créateurs d’impôt aux roses socialistes de préférence. 

« La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires 

et il y pousse des impôts. » 

Georges Clemenceau 

A âme politique bien née, rien d’impôt cible ! 

Bon dimanche et vive la France ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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