vendredi 6 décembre 2013

Le partenariat oriental, nouvelle ligne de front !




Pendant que nous nous engageons dans une nouvelle intervention militaire avec l’accord des États-Unis à condition de ne rien payer, une partie de géopolitique américaine s’est jouée à Vilnius le 29 novembre sous couvert de l’UE. Cette dernière a subi un échec dans sa politique de création d’une zone de partenariat économique et financier avec les pays de l’Est. Sur les six pays d’Europe orientale et du Caucase sud, conviés en 2009 à ce partenariat, (l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Belarus, la Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine), seules la Moldavie et la Géorgie ont maintenu leur accord pour une signature fin 2014. 

Ce relatif échec, qui ne retient pour l’instant que les deux pays les plus pro-occidentaux, la Moldavie et la Géorgie, proposait à ces pays des accords de libre-échange, d’aide financière, d’aide à la sécurité énergétique et des déplacements vers l'Union européenne (UE) sans visa. Il est évident que l’aide financière ne serait pas sans contrepartie sous forme de réformes politiques et économiques. Il s’agit pour l’UE d’étendre son influence et d’ouvrir une zone de libre-échange tout en garantissant sa sécurité énergétique du gaz russe qui transite par ces pays. Ces pays, tous appelés à demander une aide financière, tomberont inévitablement sur la domination européenne et son droit de regard. 

Le transfert de main-d’œuvre bon marché vers l’UE et la construction de gazoducs et d’oléoducs passant de la mer Caspienne à travers ces pays est aussi un objectif à terme pour envisager plus tard leur adhésion à l’UE assurant la stabilité de ces pays et un front de l’UE directement face à la Russie. C’est donc des objectifs géopolitiques qui sont en cause. Les États-Unis poussent l’Europe dans ce sens, dans le double intérêt d’un encerclement au plus près de la Russie et de l’ouverture de nouveaux marchés américains à travers la future zone transatlantique de libre-échange. Ces pays étant eux-mêmes inclus dans une zone de libre-échange russe, ceci permettrait l’entrée des marchandises dans ce pays. 

Il est évident que les États-Unis poussent leur diplomatie dans ce sens pour des raisons économiques d’ouverture d’un marché s’étendant de fait sur la Russie mais aussi par un encerclement au plus près de ce pays, le quasi-contrôle total de la Mer Noire et un accès aux richesses pétrolières de la Mer Caspienne. L’Ukraine, joyau de la couronne, est le pays le plus intéressant par son marché livré à l’économie occidentale mais aussi par l’emprise de l’UE sur un pays qui reste lié à la Russie par l’accession du port d’Odessa par la marine de guerre russe et par une longue frontière avec ce pays. Vu du côté russe on peut prévoir que la Russie mettra tout son poids pour conserver l’Ukraine dans son orbite d’influence en jouant entre autres sur des aides et l’approvisionnement énergétique. 

Par ailleurs l’OTAN est présent en Turquie et l’arrivée de la Géorgie, incitée à entrer dans l’OTAN mettrait ce dernier aux frontières de la Russie, l’encerclement serait en cours. On peut en effet mettre en doute le véritable intérêt de l’UE de s’étendre jusqu’à la Caspienne en dehors d’une hégémonie transatlantique au profit des États-Unis. L’intérêt de ceux-ci vient d’être clairement mis en lumière par la visite du Secrétaire d’État américain John Kerry, le 4 décembre quelques jours après Vilnius, à la Moldavie et ce, après une visite avant cette réunion de partenariat oriental. Les États-Unis avaient susurré une aide possible de leur pays à ce pays s’ils signaient le ralliement à l’UE. 

Tout se met en place pour isoler la Russie et la faire se tourner vers la Chine. Ce plan américain ne correspond malheureusement pas à l’intérêt de l’Europe, et de la France en particulier, piégée dans un axe Washington-Londres-Berlin qui la vassalise, alors qu’historiquement et même géographiquement elle a sa véritable identité dans un axe Paris-Berlin-Moscou qui œuvrerait beaucoup mieux pour la paix du monde et une indépendance assumée. Les puissances de l’Ombre en ont décidé autrement dans un seul but de pouvoir et de puissance de l’argent au détriment de la paix du monde, de la liberté et du bonheur des peuples. 

Qui peut croire que l’Azerbaïdjan est un pays à vocation européenne ? Sans doute ceux qui pensent que la Turquie doit en faire partie… Poutine n’est pas un saint mais la Russie reprend une place importante dans le monde actuel, alors que la Chine commence à affirmer sa puissance économique et montre ses muscles militaires. Mais ne fait-on pas tout pour créer un climat de guerre ? Qui en profitera ? Pas les peuples d’Europe… cherchez ! 

Les raisons évoquées par les décideurs du monde 

Ne sont jamais les vraies raisons qui guident leurs actions, 

Car si les peuples les connaissaient… ils auraient peur ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire