samedi 28 décembre 2013

Faut-il sortir de la zone euro ou de l’UE ? (5ème partie)

Après le constat d’une France qui va mal et l’inventaire des politiques préconisées par les différents partis, il est évident que la vraie question qui n’est pas posée, c’est finalement celle à laquelle il faut répondre avant toutes les autres « To be or not to be », « Sortir ou rester ». Tout commence par la géopolitique, aucun pays n’y échappe. Or la « pensée commune » a tranché soit sans véritablement écouter la voix du peuple soit en lui racontant sur l’UE un conte de Noël où la paix, la prospérité et l’évolution sociale étaient assurées. Certains y ont cru le temps de voter pour Maastricht mais depuis ce peuple a refusé la Constitution Européenne. Cocufié par le Traité de Lisbonne, il sait que « ce Père Noël n’est qu’une ordure » car la prospérité n’est que pour les banquiers et les multinationales et la pression fiscale pour le peuple laborieux. 

La réponse à cette question n’est ni de droite, ni de gauche et je me fais un plaisir de vous faire part d’une récente déclaration de Jean-Pierre Chevènement qui résume toutes les désillusions que nous ont apporté l’UE et l’euro.
 
  • On a prétendu construire l'Europe sur le marché. Et c'est devenu la concurrence pure et parfaite, administrée par la Commission européenne. On a prétendu construire l'Europe à l'ombre de la tutelle américaine, c'est l'OTAN. Enfin, on a construit l'Europe à partir d'une certaine marginalisation des nations, c'est la méthode Monnet.

  • Les Parlements nationaux ont le sentiment qu'il ne leur revient plus que d'appliquer les directives de la Commission. Cette Europe est en définitive extrêmement technocratique, et peu démocratique.

  • Les promesses initiales de l'Europe, répétées par exemple à l'occasion du référendum sur le traité de Maastricht, ne se sont pas réalisées. La prospérité ? Nous avons un taux de chômage supérieur à 12%. L'Europe puissance ? En réalité, l'euro qui devait quasiment détrôner le dollar perd du terrain dans les réserves des banques centrales à l'échelle mondiale. Et on voit bien que la puissance de l'Europe est factice, qu'elle n'a pas vraiment son mot à dire, par exemple au Proche-Orient.

Le constat est sans appel et il est repris par de nombreux politiques hors pensée commune à gauche et à droite. Il répond juste à la raison de cette importante question « Faut-il sortir de la zone euro ou de l’UE ? ». Les réponses par le OUI sont loin d’être majoritaires chez les représentants du peuple mais pourtant plus de la moitié des français ne croient plus en l’Union Européenne et l’identité européenne est en panne. L’UE et la zone euro sont mises en cause, alors que décider ? La première réponse est évidemment qu’il faut faire quelque chose de différent de ce qui est fait depuis Maastricht. Ensuite il faut savoir si l’on peut réellement sortir soit de l’UE soit de la zone euro. 

Pour la zone euro c’est une question de volonté,  17 pays seulement y adhèrent sur 28, et la sortie de la France entraînerait au moins l’Italie et l’Espagne avec elle. Le frein à cette décision est le refrain catastrophique entretenu par les tenants de la pensée unique, catastrophisme contesté par un nombre grandissant d’économistes. La sortie de l’UE est prévue contrairement aux discours prétendant que la construction européenne est inéluctable : 

Article 50 (ex 49) A (Journal Officiel de l’UE du 17 décembre 2007)
1. Tout État membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union.


2. L’État membre qui décide de se retirer notifie son intention au Conseil européen. À la lumière des orientations du Conseil européen, l’Union négocie et conclut avec cet État un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant compte du cadre de ses relations futures avec l’Union. Cet accord est négocié conformément à l’article 188 N, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Il est conclu au nom de l’Union par le Conseil, statuant à la majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen.


3. Les traités cessent d’être applicables à l’État concerné à partir de la date d’entrée en vigueur de l’accord de retrait ou, à défaut, deux ans après la notification visée au paragraphe 2, sauf si le Conseil européen, en accord avec l’État membre concerné, décide à l’unanimité de proroger ce délai.


4. Aux fins des paragraphes 2 et 3, le membre du Conseil européen et du Conseil représentant l’État membre qui se retire ne participe ni aux délibérations ni aux décisions du Conseil européen et du Conseil qui le concernent. La majorité qualifiée se définit conformément à l’article 205, paragraphe 3, point b), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne.


5. Si l’État qui s’est retiré de l’Union demande à adhérer à nouveau, sa demande est soumise à la procédure visée à l’article 49.

La sortie de la zone euro et de l’UE est possible, il s’agit d’une décision politique que seule une consultation nationale devrait décider par référendum… si la démocratie existe encore en France. Inutile de dire que les pressions pour ne pas le faire viendront de partout de l’intérieur du pays et de l’extérieur, États-Unis y compris. Savez-vous que dans les négociations pour le Traité transatlantique de libre-échange, les gouvernements nationaux n’ont pas accès aux documents échangés selon la volonté des USA ? Alors les peuples… vous pensez. Il nous faut donc choisir entre trois alternatives : continuer sans rien véritablement changer, sortir de la zone euro, sortir de l’UE, mais nous savons que tout est possible. Nous discuterons du choix et du comment entre les deux dernières alternatives dans le prochain article.

Seul un fonctionnement anormal d’une démocratie 

Empêche d’informer le peuple sur les choix 

Qui concernent son avenir et de le laisser 

En décider ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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