vendredi 27 décembre 2013

Faut-il sortir de la zone euro ou de l’UE ? (4ème partie)

Juste un mot sur les partis écologistes pour montrer que leur voix serait inaudible sans leur alliance avec le parti socialiste. Les mesures écologiques des énergies renouvelables sont coûteuses pour l’État et les consommateurs. Elles ont rapidement montré que cet effort énergétique ne peut être que marginal ou alors conjoint avec un développement des centrales thermiques polluantes et plus coûteuses comme cela a été dit dans un article du 19 juin 2013. La fermeture de centrales nucléaires pour montrer la nécessité des éoliennes ne tient pas la route alors que la durée de vie de ces centrales vient d’être repoussée de 10 ans par l’Autorité de Sûreté Nucléaire. Les querelles internes incessantes livrent les Verts à la marginalité et à la subordination à la gauche. L’écologie n’est pas en cause, les écologistes oui, ceux qui en font une politique, un luxe, et non une nécessité raisonnable et une culture salutaire. 

Un parti a le vent en poupe, c’est le Front National qui reste assis sur une famille Le Pen, sorte de dynastie sur trois générations qui n’est pas le fruit du hasard mais une garantie de longévité si ce n’est de cohésion. Dans un pays où l’on a coupé la tête d’un roi qui régnait grâce à une succession par le sang, cela pose néanmoins quelques interrogations. Par ailleurs l’attitude de guerre ouverte de Jean-Marie Le Pen contre De Gaulle s’oppose à l’allégeance faite par Floran Philippot à Colombey. Si l’on ajoute à cela la vieille garde issue du temps de l’OAS, on peut craindre que ce parti retourne vite vers les extrêmes « fascisantes ». 

Sur le fond Marine Le Pen a repris l’essentiel de la guerre contre l’euro, initiée par d’autres depuis Maastricht. Elle se veut la tenante de la lutte contre l’immigration et présente un volet économique essentiellement axé sur la baisse des dépenses et des impôts. Mais les positions sont toujours assez floues. Par exemple la sortie de l’euro se ferait par une remise en cause négociée des traités pour obtenir d’une façon ou d’une autre une baisse significative de la monnaie nationale par rapport au mark. S’agit-il réellement d’une monnaie commune et non unique, ou d’un euro du sud sous-évalué par rapport à un euro du nord ? Quels nouveaux traités faudrait-il signer et avec qui ? Quelle UE veut-elle ? 

En ce qui concerne le grand sujet de l’immigration, la voix se fait plus modérée car l’implantation du FN dans les classes populaires à forte proportion d’immigrés l’incite à la prudence. Or cet électorat va devenir de plus en plus nombreux et a fait gagner Hollande. Politiquement le FN s’attaque aussi à un Front républicain, détenteur de la pensée unique. Marine Le Pen a donc créé un Rassemblement Bleu Marine dans lequel les participants ne signent pas obligatoirement la charte du FN. La faiblesse de l’effectif des petits groupes et partis situés entre le FN et l’UMP garantit un leadership qui conduit rapidement à l’allégeance des pots de terre au pot de fer. Ce rassemblement des mécontents est de plus très hétéroclite.
L’accession de Marine Le Pen dans un gouvernement de salut public n’est pas pour demain. Seule une révolution populaire peut lui donner l’occasion d’émerger mais ce ne sera pas dans la paix civile. La création d’un groupe à l’Assemblée Nationale peut nous faire retourner dans les affres de la IVème République, vu la multitude de partis qui seront présents dans l’hémicycle se regroupant dans des alliances de circonstance. En résumé le FN surfe sur des idées qui s’opposent à la pensée unique mais son histoire reste sulfureuse. Ses propositions sont encore brutes de décoffrage et s’engluent petit à petit dans les manœuvres de phagocytage des mécontents destinées à arrondir son poids politique mais qui en atténuent la portée. 

Tout en saluant les adversaires de la pensée unique qu’ils soient de gauche ou de droite, il est bon de se faire une idée des difficultés que traversent notre pays et des perspectives qui lui restent en les classant par ordre d’importance. François Hollande s’en tient à deux priorités, le chômage et la croissance. Le chômage ne reculera pas en 2013, c’est quasiment sûr et la croissance est proche de zéro. Le reste c’est les promesses de 2014, on a vu ce qu’il en était en 2013 ! Demain on rase gratis. 

Ces deux priorités n’en font qu’une car il n’y aura pas de baisse significative du chômage sans croissance. La question est donc d’abord : pourquoi n’a-t-on pas de croissance ? La réponse est simple c’est par manque de compétitivité pour le marché extérieur et de pouvoir d’achat pour l’intérieur. Ceci étant dit par nombre de politiques, on n’a enfilé que des mots et rien résolu du tout. Dans un précédent article j’ai pu en plus montrer que nous avons un surplus de chômage de 2% à croissance égale avec les grands pays européens. Il faut répondre à ce constat de mauvaise gestion économique et humaine de notre pays et tracer des perspectives nouvelles. Ce sera l’objet du dernier article de cette série où problèmes et solutions doivent se confronter. 

Il y a récession quand votre voisin perd son travail, 

Dépression quand vous perdez le vôtre. 

Harry S. Truman Dans l'Observer (13 avril 1958)

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF Languedoc-Roussillon


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