jeudi 26 décembre 2013

Faut-il sortir de la zone euro ou de l’UE ? (2ème partie)

Le constat d’échec pour les peuples du sud de l’UE est devenu une évidence sauf pour les dirigeants au pouvoir qui la nient. Si rien ne change c’est qu’il y a des intérêts qui sont autres que ceux des peuples concernés. On peut résumer ceci sous deux constats que les faits corroborent de plus en plus.

La première c’est que l’Europe est mal née car ses fondations ont été voulues par les Etats-Unis dans un but ultime qui est de mettre définitivement l’Europe au service des intérêts des puissances de l’argent qui ont elles-mêmes barre sur les Etats-Unis. La seconde c’est que dans cette géopolitique, l’Allemagne a compris qu’elle était au centre de cette Europe et qu’il lui appartenait d’une part d’en faire la capitale économique et d’autre part d’intégrer la Banque Centrale Européenne dans son cercle d’influence. D’ailleurs nous avons hérité de Strasbourg pour le Parlement européen, dont les pouvoirs sont très limités n’ayant aucune force de proposition laquelle est réservée à la Commission Européenne, mais la BCE est à Francfort ! 

La deuxième est que le relent de fédéralisme qui existe depuis sa création n’a pu éclore par suite des disparités entre les nations, disparités qui se sont aggravées par l’inclusion trop rapide de pays qui étaient très éloignés du niveau économique et social des dix premiers pays entrants. Cette disparité évidente a fourni une raison pour la création de l’euro en plus de celle de faire de celui-ci une monnaie forte capable de s’imposer vis-à-vis du dollar. En fait l’Allemagne, confrontée au problème de la réunification, a vu une occasion d’étendre le mark sur un ensemble de pays et de tirer parti d’un ensemble industriel reconstitué avec une Allemagne de l’Est aux salaires maintenus inférieurs. L’euro a été vendu comme l’outil qui allait rapprocher les économies, donc augmenter le bonheur des peuples, dans une paix assurée. Ce fut d’ailleurs le cas tout au début puisque les pays endettés ont trouvé de ce fait des taux d’emprunt proches de ceux de l’Allemagne qui assurait la confiance en l’euro. 

La suite se révèle être celle qu’imaginaient les politiques qui refusaient Maastricht. Les économies n’ont cessé ensuite de s’écarter et les régimes sociaux n’ont pas réellement progressé. Les taux d’emprunt des pays du sud endettés se sont écartés de ceux de l’Allemagne et les pays concernés n’ont pas fait les réformes nécessaires devant ce bol d’air. Ils ont continué à s’endetter, France comprise. Le résultat est celui que nous constatons aujourd’hui, celui du diktat de Bruxelles inspiré par l’Allemagne et repris par le FMI qui impose des politiques drastiques d’austérité et le respect des critères de Maastricht sur le niveau d’endettement et le déficit public. Mais l’ouverture des frontières a remis au premier plan le problème de l’immigration soutenue par Bruxelles créant des problèmes d’assimilation, voire d’intégration dans un pays comme la France qui a un flux migratoire sans précédent depuis 1960 et particulièrement depuis 1974. 

Les principaux partis politiques, gauche, centre et droite ont dans leur ensemble, milités pour la construction de l’Europe sans que le but ultime du fédéralisme ait clairement été mis en perspective. Le parti communiste a lui été réticent depuis le début sentant la mainmise des puissances de l’argent. Sa position sur l’immigration est fluctuante et embrouillée. Sa puissance déclinante lui fait néanmoins aujourd’hui mettre en sourdine ce point de vue pour gagner des voix dans les élections au côté du parti socialiste fragilisant le Front de Gauche. Le Parti de Gauche de Mélenchon est plus clair dans ses choix et veut s’affranchir des puissances de l’argent pour une politique plus sociale. Il envisage la sortie de l’euro mais comme la solution ultime à ne prendre que lorsque tout a échoué dans ses propositions. C’est un partisan convaincu de la nécessité de l’accueil  des immigrés. 

Le parti socialiste est le grand meneur avec Mitterrand de l’aventure européenne qu’il a vendue comme un progrès multiculturel et social. Le Président actuel essaie encore de se faire entendre dans les évolutions menées par Angela Merkel mais sa voix est de plus en plus assourdie comme le prouve les clauses du traité d’Union Bancaire ou l’accompagnement de la France dans ses croisades africaines. Ses propos sur la nécessité de soutenir la croissance plutôt que l’austérité restent sans mesure efficace au niveau européen et l’austérité vient d’être réaffirmée. Elle signifie que l’Allemagne a de moins en moins envie de payer pour les autres. Le parti socialiste est aussi le chantre du multiculturalisme et apporte son soutien à l’implantation du culte musulman. 

Le centre a bâti une politique de rassemblement sur l’idée européenne. Ce crédo a été entendu par une partie de la population dans les élections présidentielles d’avant 2007. La "magnification" de l’idée européenne a depuis pris bien du plomb dans l’aile et la voix de Bayrou s’est muée en duo de la carpe et du lapin. Il pourrait néanmoins être le dindon de la farce. Le slogan selon lequel pour que l’Europe marche mieux, il faut plus d’Europe laisse dubitative une grande partie de la population qui ne croit plus au bonheur par l’Europe. Sa position sur l’immigration fluctue elle aussi au gré des sondages d’opinion mais elle n’a jamais été franchement hostile même si le Centre s’inquiète de la manifestation ostensible des symboles religieux. 

Nous examinerons dans le dernier volet consacré à ce sujet, ce qui différencie la droite des positions de la gauche et du centre pour terminer sur ce qui nous semble pouvoir être pris dans les différents partis politiques et ce qu’il faut innover pour influer au mieux sur l’avenir souhaitable pour la France. 

Depuis la deuxième guerre mondiale 

La France n’avait jamais été autant en danger. 

Le pire est celui de se soumettre à l’étranger 

Or la pensée unique en nous désinformant 

Nous y conduit tout droit ! 

Claude Trouvé… Bon Noël à tous et à bientôt 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon