jeudi 21 novembre 2013

Fédéralisme européen, un choix forcé ?

Le constat est imparable, la zone euro succombe à la guerre des monnaies. La zone euro traîne une croissance molle et surtout en retrait par rapport aux autres grandes économies de la planète. Elle ne cesse de voir croître son taux de chômage, signe incontournable de la faillite d’une politique économique. Le constat fait par les économistes est que la politique monétaire sur l’euro fait preuve de mollesse par rapport aux manipulations monétaires des États-Unis, de la Chine et du Japon, ainsi qu’envers une livre bien calée dans une parité confortable. 

L’euro à 1,35 fois le dollar est trop fort et seule la compétitivité de l’Allemagne dans des domaines ciblés pour une exportation hors zone euro importante lui permet de supporter un euro fort. Elle estime pouvoir tenir un euro fort jusqu’à 1,50 dollar sans grand dommage, compte-tenu que le yuan chinois s’ingénie à suivre un dollar dévalué. L’euro fort n’a pas que des inconvénients puisqu’il permet dans le domaine des matières premières de les acquérir à bas prix mais il rend nos exportations moins compétitives si le coût des matières premières intervient insuffisamment dans le coût total de fabrication. 

Le constat est clair nous sommes passés dans la zone des inconvénients supérieurs aux avantages. L’ensemble des pays du sud est contraint de mener une politique d’austérité salariale par les directives de Bruxelles alors qu’ils sont dans l’obligation d’augmenter la pression fiscale pour compenser la perte de recettes dues à des activités exportatrices en baisse. Pour toutes les entreprises qui n’ont pas des activités de production hors zone euro, cette pression réduit leur compétitivité. On tourne en rond en descendant dans un escalier en colimaçon vers l’asphyxie. 

Les Echos, journal des européistes, écrivent eux-mêmes : « lorsque la monnaie unique est un corset excessif et que les finances publiques sont contraintes, la soupape de sûreté est hélas le niveau relatif des rémunérations d’où un euro antisocial à son corps défendant qui a accentué les dépréciations salariales. ». On peut simplement remarquer que ce n’est pas « à son corps défendant » car l’Europe a été bâtie pour une pression salariale et fiscale constante. 

Les gagnants sont les grandes multinationales qui échappent aisément à la pression fiscale et à celle de l’euro fort en s’externalisant vers des fiscalités plus avantageuses. Dans son dernier livre, Michel Aglietta, économiste européiste convaincu, écrit « Toute la conception monétaire européenne repose sur une conception étroite et donc erronée de la monnaie ». Il qualifie le système européen de monnaie unique d' "anomalie historique". C’est la raison fondamentale pour laquelle cette anomalie historique perdure sous la pression des milieux économiques et bancaires puissants qui manipulent l’économie mondiale et les politiques, simples rouages de leurs ambitions d’argent et de pouvoir. 

Jour après jour les économistes, européistes ou non, sont de plus en plus nombreux à constater les dégâts de l’euro fort et de l’intransigeance allemande vis-à-vis de la BCE. Le couple franco-allemand est un attelage client-fournisseur à l’avantage de l’Allemagne d’une part et utilisateur de la solidité de ce pays pour garder les faibles taux d’emprunt dont bénéficie la France. Leurs positions géopolitiques et économiques ne tirent pas dans le même sens et l’Allemagne est de plus en plus agacée par la lenteur des réformes en France. L’attelage peut céder à tout moment. 

Si l’analyse de la situation est convergente entre les économistes, les européistes prônent le renforcement des liens entre les pays et par voie de conséquence un dépouillement des pouvoirs régaliens des nations. « Plus d’Europe » veut dire plus de fédéralisme. L’Allemagne y souscrit… surtout pour les autres car sa Constitution la protège de toute prédation de ses pouvoirs sans son consentement. Ce n’est pas le cas de la France qui ne peut que se plier à une évolution fédéraliste, voulue ou non.
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L’Europe est aux mains de puissances financières et bancaires et de multinationales. 500 multinationales contrôlent 58% du PIB mondial. L’ensemble des organisations et traités internationaux sont noyautés par les grandes puissances de l’argent dans lesquels trônent les empires des Rockefeller et Rothschild. Le lobby américano-israélien est à l’œuvre. Le fédéralisme européen est dans leur stratégie prédatrice et n’est qu’un pas vers une gouvernance mondiale. 

« Le monde se divise en trois catégories de gens : un très petit nombre qui fait se produire les évènements, un groupe un peu plus important qui veille à leur exécution et les regarde s’accomplir, et enfin une vaste majorité qui ne sait jamais  ce qui s’est produit en réalité » Franklin D. Roosevelt, Président des États-Unis de 1932 à 1945. Ceci est clair et reste toujours vrai. Les chefs d’État et la Commission européenne font partie du deuxième groupe… et nous du troisième.     

Les élections européennes vont être d’une importance considérable car, depuis le vote désavoué des français sur la Constitution européenne, les partis gouvernementaux ont jugulé tout débat démocratique sur l’appartenance à la zone euro, sur l’efficacité du contenu des traités européens sur la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes. Ils vont devoir accepter le débat et de s’être trompés si le peuple les désavoue. L’arme pacifique du peuple c’est la démocratie. Tout est fait pour la lui enlever le plus souvent possible. Nous avons une chance de nous exprimer. Ne la ratons pas car après c’est la révolte et son cortège de drames qui aboutit au chaos, en plus voulu par ceux qui veulent nous imposer leur ordre… de servage. 

La démocratie et la liberté sont aussi fragiles que rares. 

Elles sont à la merci du premier viol. Elles ne seront sauvées 

Que s’il se trouve assez de démocrates pour en mesurer le prix 

Et accepter de le payer. 

André Fontaine (1976) 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon


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