mardi 1 octobre 2013

L’enfumage français dans le brouillard de l’eurozone


Nous voilà lancés dans une querelle sur le travail du dimanche qui permet de masquer une situation fragilisée de la France qui ne sort pas de la stagnation de la croissance et du chômage. Cette discussion ubuesque dans  une France qui patauge dans la stagnation ne laisse pas beaucoup d’espoirs sur la relance de notre économie. Quand le paysan autrefois devait faire les semailles il ne s’arrêtait qu’un court instant de travailler le dimanche pour écouter les cloches de l’angélus. Le repos dominical a de nombreuses raisons cultuelles, sociétales, physiques et psychiques pour se justifier. Mail là n’est pas la question.

On veut durcir des lois contre le travail volontaire d’un jour férié non pas pour rendre ce travail plus rémunérateur ou pour en sécuriser l’emploi sur un volontariat qui ne soit pas indirectement imposé, mais pour empêcher les gens de travailler… un comble ! Espérons que les esprits redeviendront réalistes et raisonnables mais l’énergie de tous nos politiques a des sujets autrement plus importants pour se dépenser. On pourrait dire la même chose des Roms, qui est un problème que nul politique ne pouvait ignorer en signant les accords de Schengen et l’entrée de la Roumanie dans l’UE. Comment peut-on demander à la Roumanie et à la Bulgarie de garder ces gens chez eux alors qu’ils se sont toujours affirmés comme des peuples itinérants. Les politiques ne connaissent-ils pas l’histoire européenne ? 

Le nombre croissant des représentants de cette ethnie présents dans notre pays le sera d’autant plus que nous sommes plus accueillants. Comment peut-on penser le contraire ? N’est-ce pas humain ? L’incompétence de nos politiques depuis la construction de l’Europe c’est de ne pas avoir vu que ce problème, déjà difficile à résoudre avant, allait devenir insupportable pour les communes et les habitants de ce pays. Même si ces Roms, qu’il ne faut pas confondre avec les Gitans, sont traditionnellement connus pour exercer de la petite délinquance, c’est le problème du nombre qui le rend d’actualité. 

Comme d’habitude, devant un problème difficile, les politiques français se battent à coups d’idéologie, donc de paroles fumeuses, s’empoignent et s’invectivent. Comme toujours on crée un groupe de travail pour repousser le problème et calmer les esprits. Tout cela finira par des « mesurettes » et une dispute avec l’Union Européenne qui finira par avoir le dernier mot. Dans une période budgétaire, où il faut finalement faire avaler une hausse d’impôt, une bonne querelle intergouvernementale et à l’Assemblée, il n’est pas mauvais d’occuper le peuple à ce genre de discussion de comptoir de café. 

De toute évidence le chômage en août n’a pas diminué et le pouvoir d’achat sera écorné en 2014. L’indicateur du climat des affaires des industries manufacturières en septembre est toujours 3 points en dessous de celui qu’il avait deux ans auparavant. La consommation des ménages a diminué de 0,4% entre juin et août. Rien ne permet de croire aujourd’hui que la croissance repartira. Les prévisions gouvernementales se sont toujours révélées trop optimistes et la France voit ces taux d’emprunt augmenter, ce qui va alourdir son déficit. Tout l’optimisme est dans la communication dont on nous serine le refrain parce qu’il faut alimenter la confiance, sauf qu’à force la recette marche de moins en moins. 

Nos deux principaux voisins sont en difficulté. L’Espagne a un taux de chômage toujours de l’ordre de 25%, et ses banques sont loin d’être assainies. L’Italie s’enfonce dans la crise politique et son taux d’emprunt croît et est aujourd’hui de l’ordre de 4,7% sur la dette la plus élevée d’Europe. Elle va handicaper sérieusement son budget. Ne parlons pas de la Grèce et du Portugal qui sont aux abois. L’Allemagne met déjà de séreuses conditions à tout aide nouvelle à la Grèce et le triomphe électoral d’Angela Merkel ne va pas l’inciter à assouplir sa position. Mais le poids des deux grands pays que sont l’Espagne et l’Italie peut  faire basculer l’Europe dans une crise majeure même si c’est l’eurozone la première concernée. 

Les Etats arrivent au bout du sauvetage possible des banques et de ceux d’entre eux qui s’enfoncent, nous entrons donc dans une période où tout peut basculer, une période critique pour l’Europe. Alors toutes ces discussions politiciennes dispersent des énergies qui devraient se mobiliser sur des réformes structurelles qui n’arrivent pas, sur des investissements bien ciblés dans les infrastructures, sur un effort sans précédent sur la recherche et l’innovation et sur une diminution drastique du train de vie de l’État. 

A vouloir être le gendarme du monde alors qu’on ne fait plus la loi chez soi, 

A vouloir amplifier les petits problèmes pour masquer les grands, 

A vouloir droguer le citoyen de promesses pour demain, 

Le train France monte toujours plus de passagers, 

Mais ne démarre plus ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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