lundi 21 octobre 2013

L’art de se tirer une balle dans le pied !

Le Président bafouille et « cafouille » sa politique intérieure et extérieure. Inutile d’épiloguer sur les tergiversations du budget 2014 dont on avait vanté la pause fiscale qui devient une pause de l’augmentation de la pression fiscale. Il en est de même du chômage qui devait régresser dès septembre et qui devrait montrer un ralentissement de son augmentation en décembre. Ce n’est pas l’intervention télévisée avec un jugement de Salomon absurde ou machiavélique du retour offert à la seule jeune fille Leonarda, offre dont il savait pertinemment qu’elle serait refusée, qui va remonter la considération du peuple français pour son chef. Il n’est que d’entendre les propos de la candidate malheureuse aux primaires socialistes de Marseille pour comprendre que le rejet atteint son propre camp.

On pourrait en dire de même de la politique énergétique. Les grands discours du candidat à la présidence sur l’arrêt partiel du nucléaire se heurtent à la réalité et au bon sens. L’Autorité de Sureté Nucléaire vient de valider une durée de vie de soixante ans pour nos centrales, ce qui invalide la nécessité de les arrêter avant cette date puisque l’investissement est largement amorti. Par ailleurs l’augmentation des énergies renouvelables pose deux problèmes. D’abord elles ne sont rentables que par un apport financier direct de l’État et une surtaxe payée par tous les consommateurs sur la facture d’électricité. Ensuite ces énergies dépendent des bons vouloirs de la nature qui ne sont souvent pas en phase avec la demande d’énergie. Il faut donc compenser par un apport supplémentaire de centrales au gaz ou au fuel qui démarrent à la demande contrairement au nucléaire ou vendre le surplus à perte à l'étranger. Or ces centrales sont polluantes et dégagent du CO2. On veut d’un côté des énergies propres non rentables et de l’autre on les salit. 

Mais où l’on frôle l’incohérence c’est que nous disposons d’une des plus fortes industries nucléaires du monde et que l’on ne peut même plus se réjouir de la vente de deux réacteurs EPR à la Grande-Bretagne qui, elle se félicite de son choix en faisant appel à des investissements étrangers. "Cet accord représente 16 milliards de livres d'investissements futurs pour la Grande-Bretagne et la création de 25.000 emplois, soit d'excellentes nouvelles pour la région du Sud-ouest et pour le pays tout entier", a souligné le premier ministre britannique David Cameron, cité dans le communiqué. "Pour la première fois, une centrale nucléaire dans ce pays n'aura pas été construite avec l'argent du contribuable britannique. Cela nous permettra de renforcer et sécuriser notre modèle énergétique, grâce à une source d'électricité sûre, fiable et produite sur notre territoire", a abondé le ministre britannique de l'Energie Ed Davey. 

Mais sur la politique extérieure nous sommes dans le même cafouillage. Nous prenons parti pour les rebelles syriens se dressant contre le pouvoir légal et nous leur accordons la légalité en recevant ses « représentants » à l’Élysée. Par ce fait la France ne reconnaît plus un pays qui a son siège à l’ONU et dont elle avait reçu le Président pour un défilé du 14 juillet. La raison de la lutte contre les régimes dictatoriaux n’est que le prétexte américain auquel nous nous associons comme des vassaux que nous sommes. Ce faisant, on en rajoute en se mettant au premier rang en brandissant une punition immanente pour montrer nos muscles. On constate, jour après jour, que ce sont les djihadistes qui mènent la danse et qui perpétuent des massacres, dénoncés comme des crimes contre l’humanité par les ONG. Ce sont les mêmes que nous combattons au Mali et qui n’attendent que le moment propice pour revenir. 

Notre politique extérieure est inexistante et notre poids dans l’UE en perte de vitesse. Nous plions devant les USA, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne. Nos propositions ne recueillent plus qu’un silence poli, l’UE se gère depuis la City pour ce qui touche à la finance, depuis Washington pour tout ce qui touche à la politique étrangère et à l’économie et depuis Berlin pour ce qui est de son mode de fonctionnement et les politiques budgétaires. L’engagement dans le libre-échange transatlantique n’est pas de notre fait mais celui de la troïka Washington-City-Berlin. 

Les médias étrangers sont abasourdis par le camouflet d’une gamine à un Président qui lui tend sa joue dans la précipitation de l’émotion et de la peur d’une jeunesse dont il attend les voix. Il laisse parler de sanctuaire pour l’école alors que ce terme religieux est parfaitement impropre pour un haut-lieu de la laïcité. L’école a le droit de repousser des intrusions policières non demandées, ce n’est pas un sanctuaire, elle ne repousse pas les élèves selon leurs croyances religieuses. Mais la circulaire de renforcement de la « sanctuarisation » ne règle rien et même pas le choc psychologique d’une arrestation qui doit avoir lieu de toutes façons. 

La France devient une vieille catin qui se vend au plus offrant, qui pleure des larmes de crocodiles sur une enfant effrontée et prend l’habitude de regarder les usines qui ferment et les gestes de désespoir de ses salariés avec un regard de lassitude. Le Président devient le pompier de service que l’on hésite à appeler tant les discours sont loin des actes et ses lances à incendie de lamentables pissettes. 

Avec 23% de confiance, notre pays ne peut espérer se mobiliser ! 

Pour la deuxième fois le pays constate qu’il s’est trompé 

Et notre jeunesse regarde hors de nos frontières 

L’heure est au vrai changement ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon


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